L’intérêt croissant de l’Arabie saoudite pour le rugby, symbolisé par sa candidature à l’organisation de la Coupe du monde 2035, suscite autant d’interrogations que de curiosité au sein du monde du rugby. Certains craignent que l’argent prenne le pas sur les valeurs de ce sport.
L’Arabie saoudite bientôt dans la course à l’organisation de la Coupe du monde de rugby ?Déjà investi dans le football et le sport automobile, ce pays ouvre désormais ses horizons au ballon ovale. Thomas Lombard, directeur général du Stade Français, n’est pas surpris de la tournure des choses. Des discussions autour d’investissements dans des clubs anglais et de la création d’une académie de rugby sur son territoire ont lieu.
Face à cette nouvelle situation, Didier Lacroix, le président du Stade Toulousain, aborde la question avec sagesse et discernement. Dans un entretien pour Le Quotidien Du Sport, il souligne l’importance de l’autonomie et de l’indépendance dans la gestion du club, tout en reconnaissant la réalité économique du rugby moderne. Le Stade toulousain, fort de son histoire et de ses valeursaspire à préserver son identité tout en s’adaptant aux évolutions du monde sportif.
Si le Stade Toulousain était introduit en bourse demain matin, il aurait de nombreux investisseurs potentiels qui seraient intéressés par son acquisition.
La question des investisseurs étrangers n’est pas taboue dans le rugby. Lacroix rappelle que de nombreux clubs ont bénéficié de l’apport financier de passionnés, contribuant ainsi à l’enrichissement du sport. “J.Surtout, je ne fais pas partie de ces présidents qui donnent des leçons en diabolisant les gens qui entrent dans le rugby par passion, apportent leur fortune personnelle ou leur réussite professionnelle, en l’injectant dans le monde du rugby.»
L’ovale, en quête de nouveaux territoires et de nouveaux capitaux, ne ferme pas la porte à ces opportunités. Tant qu’ils respectent l’essence et l’histoire du jeu. »Le rugby ne l’interdit pas ! Il essaie juste de faire en sorte que les gens respectent les années d’histoire qui ont existé avant eux, tant en ce qui concerne le club que les championnats actuels, pour essayer de faire partie d’une histoire déjà existante plutôt que de vouloir la changer pour le plaisir de la changer..» Le rugby européen, confronté à des défis financiers, notamment en Angleterre où plusieurs clubs ont fait faillite, doit envisager ces nouvelles perspectives avec prudence, mais aussi avec ouverture.
Du côté du Stade Toulousain, nous essayons de décaler l’échéance pour pouvoir à nouveau relancer notre économie et rester indépendant.
La démarche saoudienne pose des questions sur l’avenir du rugby européen, et notamment du Top 14, face à des joueurs disposant de moyens financiers importants. Ce qui pourrait changer définitivement le paysage du rugby. Cependant, il existe actuellement des barrières, notamment en France comme le quota JIFF ou le plafond salarial, qui laissent penser que l’argent injecté pourrait ne pas avoir un impact aussi négatif que certains pourraient l’imaginer. Mais qu’ils le veuillent ou non, le rugby a aussi besoin d’argent pour exister. Et ce, à tout niveau de compétition.TOP 14. Dans le rugby, « Canal+ ne veut pas reproduire les mêmes erreurs qu’au football » pour les droits TV
