Les images, captées par les passants, sont saisissantes et glaçantes. Les vidéos qui circulent sur le réseau social Facebook, postées par des citoyens ordinaires et largement relayées, donnent l’impression d’assister en direct au braquage de la bijouterie Peters, place de l’Ange, jeudi. Un visionnage rare et effrayant qui n’était pas du cinéma.
Le jeune âge des braqueurs qui ont attaqué les vitrines, en plein jour, sous le regard médusé de dizaines de passants et témoins potentiels, est frappant, tout comme leur amateurisme est stupéfiant. Ils ressemblent à des gamins, certes cagoulés et armés (peut-être de jouets ?), perdant le contrôle et s’enfuyant comme des lapins, pris en flagrant délit, ne maîtrisant plus rien de leur projet initial.
Selon la police, ils étaient cinq. Dans les vidéos, on en voit clairement trois, dont deux sont attaqués.
L’un semble faire le guet, très stressé par la tournure des événements, tandis qu’un second, tout droit sorti des vitres brisées, saute à terre avec du butin, mais glisse et s’étale sur les vitres brisées avant de se relever et de s’enfuir. À ce stade, il est sain et sauf.
L’une des vidéos, où l’image bouge dans tous les sens, laisse même penser que celui qui prend l’image est en lutte.
Les voleurs ne pouvaient probablement pas s’attendre à l’intervention imprudente de quelques passants, à moins qu’il ne s’agisse de policiers en civil. Un doute demeure. Quoi qu’il en soit, leur intervention musculaire a eu pour effet de faire échouer le vol.
Dans une autre vidéo, des bruits de bris de verre. Quelqu’un crie : Police ! Mais aucune arme n’est exposée. L’un des suspects, resté près du volet à moitié baissé, supplie l’un de ces citoyens de libérer son camarade, plaqué au sol, “Monsieur, monsieur s’il vous plaît, s’il vous plaît laissez tomber, je ne veux pas mourir.»
Dans la séquence suivante, on voit le jeune homme terrifié encaisser à son tour des coups de poing. “Arrête, arrête, je ne veux pas mourir”il crie plus fort, avant de paraître gémir.
Arrêté 7 minutes après le vol
La police de Namur, dans un communiqué diffusé vendredi, a confirmé que le vol à main armée a bien été commis jeudi, à 14h33, dans une bijouterie de la place de l’Ange. Que cinq individus ont commis ce crime.
D’ailleurs, cela ne pouvait pas tomber plus mal pour les auteurs de ce vol insensé commis en pleine après-midi ; une opération de sécurisation du centre-ville était en cours au moment des faits, la police programmant plusieurs fois par mois. Avec pour conséquence que de nombreux policiers déjà déployés dans la ville ont pu converger rapidement vers la place de l’Ange, immédiatement rejoints par les équipes de garde du Service Intervention-Police-Sauvetage. « La réactivité et la rapidité des équipes ont permis d’interpeller 4 individus en fuite dans les 7 minutes suivant le vol à main armée »écrivent conjointement Étienne Gaublomme, procureur du Roi de Namur, et Olivier Libois, chef de zone de police de Namur Capitale.
Pour assurer leur exfiltration du centre-ville, la bande avait posté un véhicule, qui a été localisé et saisi. Selon nos informations, les casseurs sont originaires de Bruxelles.
Quatre individus ont ainsi été privés de liberté tandis qu’un cinquième, peut-être le conducteur de la voiture, est activement recherché.
Les victimes, le personnel de la bijouterie, ont été choquées et ont été immédiatement prises en charge par le service d’aide aux victimes de la police.
Les quatre personnes interpellées ont été déférées devant un juge d’instruction qui doit les inculper de vol avec violence, port d’arme et utilisation d’un véhicule pour fuir.