« Les gens oublient parfois que les réacteurs nucléaires belges sont vieux »

« Les gens oublient parfois que les réacteurs nucléaires belges sont vieux »
« Les gens oublient parfois que les réacteurs nucléaires belges sont vieux »

1. Qu’en est-il de l’extension du nucléaire ?

Le gouvernement De Croo espère que Doel 4 et Tihange 3 pourront redémarrer dès novembre 2025. Sans quoi le pays pourrait manquer d’électricité dès l’hiver 2025-2026. Ce timing constitue tout un défi, compte tenu du nombre d’étapes qui restent encore à franchir d’ici là.

La première étape consiste à finaliser l’accord entre Engie et le gouvernement, avant la fin de cette année. “Je suis raisonnablement optimiste.”a déclaré Catherine MacGregor à propos de l’issue des négociations.

Mouvement chez Engie/Electrabel à l’approche de la finalisation du « deal » sur l’extension des centrales nucléaires belges

Si un accord final est trouvé, encore faudra-t-il qu’il soit transcrit dans des textes législatifs. Ensuite, l’approbation de la Commission européenne doit être obtenue. Par ailleurs, Engie devrait soumettre son dossier d’extension à l’Agence fédérale de contrôle nucléaire (AFCN) d’ici fin 2024. Celle-ci devrait y travailler pendant environ six mois. « Nous attendons l’accord de l’AFCN pour notre dossier d’extension vers mi-2025 »a déclaré Thierry Saegeman.

Les arrêts de Doel 4 et Tihange 3 sont prévus respectivement en juillet et septembre 2025. « Il restera donc 2 et 4 mois avant le redémarrage en novembre 2025 des deux unitésajoute Thierry Saegeman. Compte tenu de ce délai réduit, nous aurons juste le temps de procéder à un contrôle approfondi des deux réacteurs, rien de plus. ». Ensuite, Electrabel aura trois ans pour mettre Doel 4 et Tihange 3 aux nouvelles normes de sécurité. Ces travaux de mise à niveau devraient débuter vers le printemps 2026.

Mais Engie est-elle certaine d’être prête à redémarrer Doel 4 et Tihange 3 pour le mois de novembre 2025 ? “Non, ce n’est pas sûr, ce sera un défi”, répond Catherine MacGregor. Elle a également rappelé que novembre 2025 n’était pas une date “engagement” mais un “objectif”.

Par ailleurs, Thierry Saegeman n’exclut pas la découverte de difficultés lors de l’inspection des deux réacteurs. « On oublie parfois que les réacteurs nucléaires belges sont vieuxa-t-il déclaré. Les défis liés à l’âge ne doivent pas être sous-estimés. Des problèmes peuvent survenir avec des unités plus anciennes. ». Toutefois, selon lui, l’AFCN est à la pointe de la sécurité et ne laissera rien passer.

mouette

« Il est très irréaliste de penser que l’on puisse prolonger Doel 3 et Tihange 2. Ces deux tranches ont déjà été vidées et arrêtées. De plus, ils ont une histoire en matière de sécurité.

2. Pouvons-nous étendre plus de deux réacteurs ?

Alors que plusieurs partis ont proposé de prolonger plus de deux réacteurs nucléaires, nous avons demandé à Catherine MacGregor et Thierry Saegeman si c’était réaliste.

« Il est très irréaliste de penser que l’on puisse prolonger Doel 3 et Tihange 2a répondu Thierry Saegeman. Ces deux unités ont déjà été vidées de leur combustible et arrêtées. De plus, ils ont un historique de sécurité”. Le responsable évoque ainsi le dossier des microfissures détectées dans les cuves des deux réacteurs. Pour Doel 3 et Tihange 2, une extension semble donc impossible.

Qu’en est-il de Doel 1, Doel 2 et Tihange 1 ? Rappelons que ces trois réacteurs ont déjà été prolongés de dix ans. « Ces réacteurs auront 50 ans en 2025rappelle Thierry Saegeman. Dans la réglementation actuelle, nous ne voyons pas comment ils pourraient être étendus. ».

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3. Prolonger Doel 4 et Tihange 3 de 20 ans ?

En revanche, une prolongation de 20 ans de Doel 4 et Tihange 3 semble plus plausible. “Ce n’est pas sur la table pour le moment, mais nous verrons en temps voulu.”a répondu Thierry Saegeman.

4. Plus de subventions

Engie a par ailleurs accepté de prolonger Doel 4 et Tihange 3 en échange de l’octroi, par l’État belge, d’un prix garanti pour l’électricité produite par les deux unités. Compte tenu de la décision tardive d’étendre les deux réacteurs, Engie va devoir étaler les travaux de mise aux normes, avec pour conséquence une perte de production. Catherine MacGregor a reconnu que cet élément ferait augmenter le prix garanti de l’électricité demandé par Engie. En raison de la décision de prolongation tardive, le contribuable belge sera donc tenu de payer une cotisation plus élevée.

5. L’éolien offshore plus cher

Le secteur de l’éolien offshore connaît actuellement des difficultés. La hausse des taux d’intérêt rend plus difficile le financement des projets, tandis que l’inflation a fait augmenter le coût des éoliennes. Selon Catherine MacGregor, le coût de l’électricité produite par l’éolien offshore risque donc d’augmenter. Selon le directeur d’Engie, les gouvernements doivent en tenir compte. Entre les lignes, elle réclame que le prix garanti de l’électricité, qui sera proposé aux constructeurs de parcs éoliens offshore, soit plus élevé.

Mais selon la vision du groupe Engie, développer l’éolien est une nécessité. « D’ici 2035, les capacités photovoltaïques et éoliennes devront être multipliées par 3,5a déclaré le directeur d’Engie. D’ici 2050, une multiplication par six est nécessaire. ».

Mais le vent et le soleil ne suffiront pas. Selon Catherine MacGregor, il faudra quadrupler les capacités flexibles d’ici 2050 : centrales thermiques, batteries, etc. Celles-ci pourront prendre le relais des énergies renouvelables lorsque les conditions climatiques ne sont pas bonnes.

 
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