« Avec mes bâtons ? J’ai une relation amour-haine » – .

« Avec mes bâtons ? J’ai une relation amour-haine » – .
« Avec mes bâtons ? J’ai une relation amour-haine » – .

Armand Duplantis, qui a amélioré d’un centimètre dimanche le record du monde du saut à la perche à Eugène (6,23 m), a forgé son art depuis sa petite enfance entouré de ses parents-entraîneurs, mais surtout dans une relative solitude dans une passion dévorante.

Armand Duplantis a amélioré dimanche le record du monde du saut à la perche d’un centimètre.

CLÉ DE VOÛTE

Souriant, charmant, prêt à recevoir, apprécié de ses pairs, « Mondo » Duplantis (23 ans) évolue avec aisance sur le circuit professionnel de l’athlétisme depuis 2019, où il brille de mille feux.

Difficile d’imaginer ce jeune adulte ensoleillé, champion olympique 2021 et double champion du monde (2022 et 2023), en adolescent solitaire, une journée où il apparaît dans le documentaire “Born to fly” (titre français : “Toujours plus haute”) .

Ami de sa famille à Lafayette (Louisiane, États-Unis), le jeune réalisateur Brenan Robideaux a filmé le prodige du saut à la perche entre 17 et 22 ans, tout en s’appuyant sur les archives familiales de la petite enfance.

Perche en main depuis qu’il est en âge de marcher, « Mondo » a appris à sauter dans le jardin familial, et a perfectionné son art sur la piste délabrée de son lycée, volant toujours seul, sous l’œil bienveillant de sa mère Helena, suédoise, dont il prendra la nationalité sportive, et son père Greg, ses deux entraîneurs.

Dans une séquence, il tente timidement de défendre sa place face à un groupe de gros calibres d’une équipe de football américaine, qui l’embêtent sur la piste en jetant un regard curieux sur ce faible et ses piquets en fibre de verre de 5, 20 m de long.

« Faites-vous face »

« Le saut à la perche est un sport très solitaire. Vous êtes juste face à vous-même, tout le temps », souffle l’adolescent dans une séquence. Mondo a grandi dans une tribu, avec deux frères aînés et une petite sœur. Ils savent tous sauter, mais il se révèle rapidement le plus habile et le plus possédé.

« Avec mes bâtons ? J’ai une relation d’amour-haine, décrit-il à l’AFP. Vous devez prendre grand soin de vos bâtons. J’ai appris cela quand j’étais enfant. Je n’ai jamais été aussi heureux que lorsque j’en ai reçu un nouveau. J’ai ouvert le tube, il y avait cette odeur de neuf, donc ils sont parfaits, sans aucune rayures, toujours mon cadeau de Noël préféré !

Enfant puis adolescent, Mondo ne supporte pas l’échec et finit en larmes, furieux, après chaque saut raté. « Ce poteau est nul ! » dit-il à son père, toujours haut comme trois pommes.

Enfant puis adolescent, Mondo ne supporte pas l’échec et finit par dire : « Il ne supporte pas les mauvaises performances », grogne son papa aux gros bras, ancien sauteur à la perche de haut niveau (5,80 m).

“Sur les anciennes vidéos de lui, on le voit à fond, sans arrêt, en train de pleurer, tellement il était ému”, rappelle à l’AFP le réalisateur M. Robideaux. Il a vécu sa vie à 200%. S’il était triste, les larmes coulaient immédiatement, s’il était heureux, il sautait partout, un véritable personnage de dessin animé. Il est encore hyperactif aujourd’hui mais il a appris à se contrôler.

Un coéquipier cette année

Dans ce sport de niche, encore plus méconnu et méconnu aux Etats-Unis que dans le reste du monde, Duplantis connaît une pause annuelle avec la compétition nationale de Reno (Nevada), le rendez-vous incontournable des perchistes américains.

Là-bas, l’enfant prodige est déjà une petite star et répond aux demandes de selfies dès l’âge de dix ans. Il bat régulièrement des records du monde non officiels dans sa catégorie d’âge.

Entraîné seul par ses parents depuis toujours, Mondo, qui a explosé aux yeux du monde avec un titre européen en 2018 à l’âge de 18 ans, a légèrement ouvert son monde cette saison en accueillant le Belge Ben Broeders dans son « groupe ».

“Ça change. Nous sommes tous les deux sur la piste avec ma mère depuis toujours, ajouter un partenaire rend les choses très différentes, explique le champion. Il peut apprendre beaucoup de moi mais j’apprends aussi beaucoup de lui, sur la nutrition, le sommeil. Ce n’est pas parce que je saute haut que j’en sais forcément plus que lui.

Mais entre la Louisiane et la Suède, ses deux foyers, Duplantis ne rencontre que rarement le Belge, ce dernier s’entraînant en Belgique et ne rejoignant son nouveau groupe que pour des stages.

« Mondo » serait-il capable d’intégrer un groupe plus large ? « Avoir un petit groupe donne plus de précision sur ce que l’on fait. Je n’ai jamais fait un grand groupe, je ne sais pas si je pourrais le faire », hésite ce passionné de golf.

Dimanche, il s’est retrouvé seul, mais à 6,23 m, dans le ciel de l’Oregon.

 
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