Strasbourg sort la tête haute mais laisse Monaco filer en demi-finale – .

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“C’est du basket”, est une expression particulièrement utilisée en conférence de presse lorsque le match tourne à rien. Parfois, le sens est assez abstrait. Mais ce vendredi, on voit bien ce que ça veut dire… Battu de deux petits points par Monaco, le SIG Strasbourg va ressasser deux tirs interminables : la prière exaucée de Matthew Strazel du milieu de terrain au buzzer de la première mi-temps (41-46), puis le vainqueur tir, ouvert à trois points, qui a fait un gâchis pour Matt Mitchell. “Si vous repensez à ces deux clichés, vous savez que mon été va être doux-amer”chuchota Luca Banchi, toujours animé par les mêmes sentiments mêlés de fierté et de regret.

27 pour Bodian Massa, mais la saison s’arrête là pour la SIG (photo : Philippe Gigon)

Pour Matt Mitchell, le clin d’œil aurait été tellement beau. Absent depuis cinq mois, revenu sans être à 100% de ses moyens, l’ancien élève de San Diego (qui aurait dû être le leader offensif alsacien cette saison) a signé une seconde mi-temps de très haut niveau (12 de ses 14 points) pour garder la flamme de l’espérance vive à Rhénus. Avant la conclusion parfaite, le shoot pour arracher le Match 3… En vain. “Il en mettra des centaines d’autres comme ça dans sa carrière”encourage Paul Lacombe. « Cela aurait été une histoire merveilleuse pour lui. Il a baissé la tête après, il était un peu déçu mais il ne fallait pas. C’est lui qui nous ramène. Nous avons mal géré le money-time. Et si je ne perds pas le ballon aussi… » Et si la SIG n’avait pas laissé autant de rebonds offensifs ? Et s’ils avaient été prêts dès le début du match (2-15, 3e minute) ? Et si Strazel n’avait pas marqué depuis la ligne médiane ? Et si les arbitres avaient sifflé de manière un peu plus équilibrée (70 lancers francs à 28 sur la série, un différentiel “drôle, irréel et peut-être dégoûtant” selon Luca Banchi) ? Peu importe… Année après année, l’histoire se répète pour Strasbourg, décidément le plus magnifique perdant du basket français. Après avoir remporté un match l’an dernier à Monaco, la SIG s’est inclinée 0-2 cette fois, mais après avoir dominé les deux soirs lors de l’évaluation (93-81 mercredi, 97-88 ce vendredi). “Je suis tellement fier de ce qu’on a pu faire et d’avoir été aussi compétitif face à Monaco”salue Paul Lacombe. “Je pense que nous avons joué à l’intensité de l’EuroLeague. On ne perd pas forcément contre mieux que nous sur la série mais c’est le niveau qui demande ça. »

« Une très bonne approche » pour l’AS Monaco

Une qualification en demi-finale qui ouvre pratiquement une autoroute vers le titre pour l’AS Monaco. Alors bien sûr, avec un tel historique de cagades en playoffs pour la Roca Team, on se gardera bien de proclamer la Roca Team championne de France dans l’immédiat, mais Strasbourg semblait être l’équipe la mieux à même de la battre. Outre son statut de faux huitième (3e du championnat depuis novembre), la SIG pouvait nourrir beaucoup d’espoirs compte tenu du contexte : une série en seulement deux manches gagnantes, qui a commencé à peine trois jours après le Final Four. La descente aurait pu être brutale pour Monaco, elle l’a été un peu mais cette équipe est décidément différente de sa devancière, prête à expédier l’actualité juste après avoir touché les étoiles. “C’était très difficile de revenir à la réalité”admet Sasa Obradovic. « Mais l’énergie était différente de celle de mercredi, où nous étions un peu amorphes et où nous nous demandions presque comment nous avions gagné. Ce vendredi, les gars avaient une très bonne attitude, une très bonne approche, une dimension physique bien supérieure au match aller. J’ai des gars qui comprennent mieux (que l’an dernier) ce que c’est que de gagner. »

Brown, Makoundou et Monaco affronteront JL Bourg en demi-finale (photo : Philippe Gigon)

Sans Mike James ni Donatas Motiejunas, laissés au repos sur le Rocher, l’AS Monaco a montré d’entrée de jeu qu’il serait difficile de jouer (2-15, 3e minute), avec un brillant Jaron Blossomgame comme rarement cette saison (14 100 % points au premier trimestre, 21 au total). Mais forcément, l’histoire ne serait pas drôle si la Roca Team était constante pendant 40 minutes, alors les Monégasques se sont relâchés. Paul Lacombe (qui manquera sa première finale depuis 2014) a été exceptionnel (20 points à 8/13, 7 rebonds et 3 passes), Bodian Massa a dominé défensivement (11 points à 5/7, 13 rebonds et 4 passes), Rodions Kurucs tir (17 points à 6/8) et la SIG revient (65-62, 29e minute). Sauf que face au plus bel effectif jamais vu en France, toute l’envie du monde ne suffit pas toujours. Cette équipe monégasque est si intense, si athlétique qu’elle semble toujours capable de trouver la solution dans Betclic ELITE. Cette fois, il s’agissait de rebonds offensifs, avec 14 points de deuxième chance en deuxième mi-temps, dont les cinq derniers de Jordan Loyd et John Brown III. Après, si le dernier coup de Matt Mitchell avait été un centimètre plus à droite, on n’aurait pas écrit la même chose. Mais c’est du basket…

A Strasbourg,

par @AlexandreLacoste

26 mai 2023 à 7h55

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“C’est du basket”, est une expression particulièrement utilisée en conférence de presse lorsque le match tourne à rien. Parfois, le sens est assez abstrait. Mais ce vendredi, on voit bien ce que ça veut dire… Battu de deux petits points par Monaco, SIG Strasbourg va ressasser deux tirs interminables : la prière exaucée par Matthieu Strazel…

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