Dans la voiture de police impliquée, dimanche matin 21 mai 2023, dans un terrible accident de la route, il y avait une fille de 16 ans. Des agents du commissariat de police de Roubaix (Nord) l’ont emmené à l’hôpital de Lille pour être examiné comme un ” victime potentielle », rappelle La Voix du Nord.
Derrière les mots hôpital, victime, il y a un service : le pôle médico-judiciaire (UMJ) qui, après une plainte à la police, vise à faire certifier par un médecin légiste la réalité et la gravité des violences subies.
Pourquoi cette jeune fille a-t-elle dû se rendre au CHU de Lille pour subir des examens alors qu’elle avait été prise en charge à l’hôpital de Roubaix ? La réponse est d’abord quand elle a été vue par les secours et dans quel état elle se trouvait. Surtout, dans ce cas, c’est dû au fait que consultations de médecine légale à Roubaix, il n’y a plus .
Population précaire, mais service de médecine légale fermé
En août 2017, l’arrêt de ces consultations, en vigueur depuis 2001, a été décidé. ” Celui-ci avait fermé, sans concertation, et pour des raisons comptables », se souvient l’ancienne députée (LREM) Catherine Osson. Alors député, Francis Vercamer (UDI) avait milité pour le maintien de la médecine légale car « la densité démographique de notre bassin de vie, les indices de précarité qui caractérisent une population en grande fragilité sociale ont jusqu’ici justifié le maintien d’un tel service sur notre territoire, au plus près d’une réalité parfois difficile “.
---Après une longue mobilisation, l’État a accordé en mars 2021 deux demi-journées durant lesquelles les sinistrés, venant des bassins de Roubaix et de Tourcoing, ont pu voir un médecin de l’UMJ de Lille à Roubaix. Mais l’automne dernier, ces consultations ont été arrêtées. A l’arrêt du service, seules une ou deux personnes étaient présentes sur chacune des deux demi-journées de fonctionnement..
“Heureusement que la police permet aux victimes d’aller se faire examiner”
” Ce n’était pas lisse. C’est ce qui a fait que ça ne marche pas », détaille Catherine Osson qui a pu constater que les forces de l’ordre, présentes en urgence auprès des victimes mais contraintes par ces deux seuls créneaux, ont rapidement pris le relais pour reconduire les personnes à Lille. Un manque de moyens humains qui explique aussi l’arrêt de la médecine légale à Roubaix.
le drame du dimanche n’aurait pas eu lieu dans d’autres circonstances concernant la médecine légale à Roubaix », précise Catherine Osson. Et, insiste Valérie Six, « heureusement que la police permet aux victimes d’aller se faire examiner. Elle doit continuer ce travail. Même si le destin a si douloureusement frappé les responsables chargés de cette mission.