« Pour le climat, nous cherchons des solutions, pas une révolution ! ” – France – .

« Pour le climat, nous cherchons des solutions, pas une révolution ! ” – France – .
« Pour le climat, nous cherchons des solutions, pas une révolution ! ” – France – .
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On observe un changement de discours dans les bulletins météo, où aujourd’hui la pluie est valorisée…

Oui, il y a eu un déclic au moment de la COP 21, même si toutes les rédactions et les médias n’étaient pas prêts à changer. La difficulté, c’est qu’on parle à tout le monde, aux agriculteurs qui ont besoin de pluie, aux guides de haute montagne, aux enfants qui partent en vacances et qui veulent du soleil… C’est compliqué d’avoir un discours équilibré et d’apporter des nuances !

Étiez-vous intéressé par la météo dès le départ ?

Oui, c’est arrivé tout de suite. Je n’étais pas allé à l’école, je n’avais ni diplômes ni réseau. J’adorais les sciences. Et le destin m’a mis sur la voie de la météo, passant un casting et rejoignant La Chaîne Météo en 2013, puis I < Télé l'année suivante, avant de rejoindre France 2. Nous avons développé l'information météo, avec la volonté d'apporter un décryptage scientifique aux téléspectateurs et le public, à 20h40, n'a pas cessé de grimper.

Comment parler d’écologie en prime time ?

C’est un exercice d’équilibre complexe. Je me base sur des faits, une réalité qui ne se discute pas. On imagine toujours un futur dystopique, très sombre, celui de la série. On parle des effets négatifs du changement climatique, qui sont réels, mais il y a cette voie médiane sur laquelle je travaille beaucoup : il faut montrer les choses et se recentrer sur l’humain.

Quelles sont les solutions ?

“Demain”, le film réalisé par Mélanie Laurent, a montré cette chaîne humaine, ces actions qui nous paraissent impossibles, seuls. C’est inspirant de trouver des choses qui vont transformer notre quotidien, l’apparence de nos villes, comme des toits verts, ou peints en blanc comme en Grèce, qu’on appelle « cool roofing ». Ce sont des solutions, pas une révolution et cela va changer la vie de tous les jours.

Vous avez écrit Les Grands Mystères de la Nature (Éditions du Rocher), où vous expliquez des énigmes, comme le phare maudit de Tevennec. Comment cela vous est-il venu ?

Grâce à mes lectures, mais aussi des rencontres. C’est Laurent-Eric Le Lay qui m’a parlé du phare, il connaissait l’endroit. Nous donnons quelques réponses, mais il reste en ces lieux, une part de mystère !

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Pensez-vous que les Français ont pris conscience de l’urgence ?

Oui, les gens savent à 80 ou 90 % de ce qui se passe, et il y a eu un choc psychologique cet été, avec 33 jours de canicule, des incendies, de la sécheresse… Mais il ne faut pas tomber dans le piège. éco-anxiété. On ne demande pas de retourner dans son potager comme au Moyen Âge, mais de s’adapter à tout ça et que le gouvernement aide à le faire. Les pouvoirs publics ignorent le sujet, avec une volonté à trop court terme.

Quels sont vos « gourous » dans ce domaine ?

Je suis des chercheurs pro, des scientifiques pro. Je suis en admiration devant leur travail. Ils ont cette capacité à étudier des sujets complexes sur une longue période de temps. Ils nous donnent des solutions, comme dans le dernier rapport du GIEC. Je suis aussi le travail de Jean-Marc Jancovici, dont la BD « Un monde sans fin » qui a battu des records de ventes, et de Jean Jouzel. Ils ont rencontré le public qui veut être informé.

Comment allez-vous participer ?

J’ai créé ma société pour tourner des reportages et j’ai un projet documentaire. Au début, on se sentait un peu seuls au monde, mais aujourd’hui, tout le monde veut en parler et j’ai eu envie de tenter l’aventure. Je reviens du Congo, et je pars dans quelques jours pour le Cameroun, filmer les mangroves.

A force de lire les études et d’analyser le climat, êtes-vous en éco-anxiété ?

J’ai beaucoup d’espoir. Je compte sur la pression citoyenne pour forcer les politiques à changer. Ce qu’on ne sait pas toujours, c’est que la Révolution française était déjà liée à la météo, l’agriculture s’était effondrée et le pain était devenu trop cher. Notre inflation n’est pas seulement due à l’Ukraine et au covid. Plutôt que d’investir dans des méga-bassins, transformez plutôt l’agriculture avec des semences moins gourmandes en eau que le blé, comme le sorgho par exemple…

« A la Vie, à la Terre », sur tv5monde.com

 
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