Un recruteur bénévole à Bordeaux, quel est le problème ?

Contraint de constituer son effectif en un temps record l’été dernier, Bordeaux a fait appel à John Williams. Bien que sous contrat avec Amiens, le directeur sportif a contribué au recrutement des Girondins sans toucher le moindre centime.

Si l’Anglais Andy Carroll porte le maillot des Girondins en National 2, c’est sans doute grâce à John Williams. Le directeur sportif d’Amiens a fait la connaissance de l’attaquant en Picardie, avant de l’envoyer à Bordeaux l’été dernier. L’histoire est assez improbable étant donné que l’entraîneur, toujours sous contrat avec le pensionnaire de Ligue 2, avait accepté de constituer l’effectif des Marine et Blanc en un temps record suite à leur rétrogradation administrative. Un petit exploit réalisé sans la moindre rémunération de la part du club aquitain.

John Williams s’est mis en quatre gratuitement

« Je suis un leader bénévolele Franco-Anglais s’est décrit dans les colonnes de Sud Ouest. L’été dernier, le club était pressé : le championnat avait commencé, il fallait trouver rapidement des joueurs pour la survie sportive. Les quatre premiers jours, nous avons passé 15 ou 16 heures à chercher et à appeler. Après ce pic, nous avons continué à compléter l’effectif. J’étais tellement dans le jus que je n’ai vu personne et cette situation temporaire a duré. Ma force motrice est la passion, l’envie et le besoin de réussir. J’ai eu la chance de bien gagner ma vie, je peux subvenir à mes besoins au quotidien. »

A la tête d’une entreprise qui emploie cinq recruteurs, John Williams peut apparemment se permettre de travailler gratuitement. Mais au vu de la réputation du patron bordelais Gérard Lopez, beaucoup s’interrogent sur le coup de pouce du leader amiénois. ” Je ne sais pas quelles étaient les pratiques ici et je n’en suis pas responsableil s’est défendu. Si je suis ici, c’est d’abord grâce à mon frère (Jacques) qui jouait ici. (…) Il n’y a aucune raison professionnelle de venir sur un projet de L2. Quand on parle des Girondins, quand je remonte l’allée du château, c’est l’enfant qui prend le dessus. » Autrement dit, le Bayonnais travaille par amour pour Bordeaux.