Il est niçois et il n’a pas percé au Gym. Au détour d’une route sinueuse, c’est au cœur des monts Cortenais qu’il s’est révélé il y a plus d’une décennie. Ce choix de vie est devenu un point de départ. Celui d’une carrière professionnelle à laquelle il ne s’attendait pas vraiment. Désormais capitaine de Troyes, qui affronte Metz ce vendredi en 32e de finale de Coupe de France, Adrien Monfray n’a rien oublié. Retour sur l’histoire d’un Niçois à Corte.
Parti en vacances, revenu avec un contrat
Il est possible de passer entre les mailles du filet sans passer entre les doigts du -. Serrons-nous la main : l’histoire suivante est un exemple de tout ce qui fait la beauté du football. A Nice, son nom parle aux spécialistes locaux du football. Ailleurs, il a une résonance nationale. Né dans la plus belle ville du monde le 20 décembre 1990 – boan natalici Adri’ -, Monfray a porté le maillot du Gym dans sa jeunesse, avec l’espoir de percer dans son club natal. L’espoir s’est envolé à 16 ans, lorsque le centre de formation lui a fermé ses portes : « Honnêtement, je n’avais pas le niveau à l’époque, c’est normal que je n’ai pas été retenu et je n’ai aucune amertume là-dessus, admet-il avec le recul. Après le Gym, je me sentais un peu plus mal mais ma mère m’a poussé à continuer à jouer au ballon, même si je pensais que j’allais arrêter. Je suis donc revenu dans le monde amateur et cela m’a fait beaucoup de bien. J’étais au lycée Thierry Maulnier, je jouais à Saint-Laurent. Je prenais mon scooter, j’allais m’entraîner, j’étais avec des amis, des parents. C’était vraiment ce dont j’avais besoin à l’époque. » Baccalauréat, football. La vie normale. La vie d’aquì. A 1000 lieues du monde professionnel mais à quelques kilomètres de sa vérité, que l’on voit quand on regarde la mer aux beaux matins, quand le - est clair…
L’histoire est faite de rendez-vous manqués et de transitions réussies. Après Saint-Laurent, celui qui est capable d’évoluer à tous les postes au milieu et à la base effectue une transition rapide vers les catégories jeunes de l’AS Monaco. Son entraîneur n’est autre que l’ancien Aiglon Olivier Fugen. Disparu accompagner un ami à un examen »Adrien y séjourne une saison, puis décide de partir en Corse pour les vacances d’été, avec 4 de ses amis.
Là, tout va mal… ou plutôt, rien ne va plus. « Un ami m’a dit que Corte cherchait un défenseur. Eh bien, pourquoi pas ? Je suis monté pour faire un test. Cela s’est bien passé et au bout de 3 jours, j’ai signé un contrat fédéral, alors que je venais tout juste du monde amateur. Corte était en CFA2, le premier niveau national. Je suis tombé dans quelque chose auquel je n’avais pas pensé. J’étais heureux. Par contre désolé pour mes amis, je ne les ai pas vus pendant les vacances… »
« Déménager de Nice à Corte, au début, c’est un peu un choc »
Alors qu’il était parti faire la fête, Adrien a finalement dû quitter définitivement : « Je suis arrivé en Corse à 18 ans. C’était la première fois que je quittais la maison, que je n’étais plus chez mes parents. Je ne vais pas vous mentir, aller de Nice à Corte au début, c’est un peu un choc. C’est la montagne, une ville historique avec une forte identité. Ensuite j’ai appris à découvrir les gens, je suis allé au FAC, j’ai joué. J’y ai passé 3 merveilleuses années. Je me suis fait des amis pour la vie. J’y retourne toujours avec plaisir. Mais ce qui est drôle, c’est que même là, je ne pensais pas du tout à une carrière professionnelle. »
A force de n’y pas penser, la carrière professionnelle finit par lui retomber dessus. Après 3 saisons au stade Santos-Manfredi, il rejoint le CA Bastia, où il rencontre Lilian Nalis, alors adjoint de Stéphane Rossi. Adrien quitte la montagne pour le bord de mer. Et l’air marin réussit… Nous sommes alors en 2012-13. Il a disputé 37 matches de National et marqué 1 but. Le CAB accède au L2. Le contrat fédéral devient un contrat professionnel, “et puis c’était vraiment parti.” »
Après une deuxième saison au CAB, direction Laval, Orléans, Grenoble et donc Troyes depuis cet été. Nice et la Corse ne sont jamais loin. En plus « la Belle » et l’Ile de Beauté l’ont toujours accompagné : « Nice est le club de mon enfance et il restera toujours le club de ma vie. Mon club local. Quand j’étais petite, je suis allée à Ray avec ma famille. J’étais ramasseur de balle quand Marama – que j’avais comme entraîneur à Grenoble – était sur le terrain. Cela ne changera jamais et même si je n’ai pas été pro, c’est le club de mon cœur. Mais dans mon cœur, il y a aussi Corte. Je me suis construit en tant qu’homme et en tant que joueur là-haut. J’ai un profond respect pour l’USCC et les Cortenais. Quand je pense à tout mon parcours, je pense aussi à mon père, parti il y a 3 ans maintenant. On débriefait tous les matchs du Gym ensemble et on avait cette habitude lors de tous mes matchs professionnels. Demain, j’espère que ce sera une grande fête pour le football. Bon match à tous ! »
CD
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