Interrogé au micro de DAZN après la défaite de ses hommes sur la pelouse de Lyon (4-1), Franck Haise est revenu sur l’arbitrage contentieux de M. Dechépy, tout en soulignant l’état d’esprit de son équipe.
Coach, comment analysez-vous cette défaite de votre équipe à Lyon ?
Ce que je n’ai pas aimé chez nous, c’est d’abord d’avoir laissé trop de marge aux attaquants lyonnais. Il faut être plus rigoureux et exigeant sur les tirs marqués, sur les gestes défensifs proches de notre but en général. On ne peut pas se cacher derrière le fait d’avoir fait un bon match quand on encaisse quatre buts, dont deux en trois minutes juste avant la pause. Je n’ai pas aimé ça.
Nous sommes très touchés… Vous avez demandé un penalty en début de deuxième période après une faute sur Evann Guessand, que pouvez-vous nous dire sur l’arbitrage ?
Je n’aime pas perdre. Le football, je le pratique depuis longtemps, j’étais aussi joueur. Les défaites, les victoires, c’est la vie. Mais je n’ai pas aimé l’arbitrage. Les images du penalty pas invoqué sur Evann Guessand ? Je les ai déjà vus plusieurs fois. Il y a une faute au pied, une faute à la gorge, il pousse… Comment est-il possible, aujourd’hui, de ne pas appeler un penalty si ce n’est que M. Dechépy avait choisi son camp sur les actions litigieuses ? Ce n’est même pas une action contentieuse, c’est là le problème.
Sur notre but refusé, il y a une micro-faute, ils (Lyon) a perdu le ballon à 40 mètres des buts. L’arbitre français nous avait dit en début de saison qu’on ne sifflait pas les micro-contacts. On rentre au VAR et c’est sifflé. L’action de notre penalty, il n’y a pas besoin de VAR. Et dans la vidéo, on voit qu’il y a une faille au niveau de la gorge, qu’Evann est poussé, qu’il y a une faille au pied. Malgré ça, il arrive à ne pas siffler un penalty, c’est quand même très très fort.
Comment réagir dans ces cas-là ?
Je respire, je respire très fort. La fois où je me suis emporté avec M. Dechépy, j’ai été suspendu quatre matchs. J’essaie de rester calme, pourtant j’ai vu l’action en direct, j’ai dit à M. Thual, le quatrième arbitre, que la faute sur Guessand était très nette. Une fois revu, ce n’est plus que la faute soit nette, c’est carrément de l’eau cristalline. Je ne sais pas ce que vont dire les arbitres français, je ne sais pas ce que vont dire leurs pairs d’une action comme celle-là, à la 49e minute, alors qu’on aurait pu revenir à 3-2.
Concernant le jeu, quel était votre objectif en abordant ce match avec une équipe décimée ? Vous êtes-vous concentré sur l’état d’esprit ou vouliez-vous rivaliser techniquement et tactiquement ?
Il fallait évidemment les deux, l’état d’esprit seul ne suffit pas. Nous avons décidé de défendre en 4-1-4-1 pour que, quelle que soit leur animation, nous puissions répondre à toutes les situations avec un 4-1-4-1 compact. De ce point de vue, je pense que nous avons été assez intéressants, nous avons récupéré des ballons hauts. Dans nos sorties, Sofiane (Diop) est venu faire office de quatrième homme pour nous donner le surplus au milieu. Ce qu’on a mis en place en vidéo était cohérent et on s’est créé beaucoup d’occasions. Même si le xG (objectifs attendus) ne faisons pas le résultat, puisque nous avons perdu 4-1 et que personne n’en reviendra, je trouve que le score, par rapport au match, au-delà de nos manquements et des faits arbitraux, est très sévère. C’est pour ça que je suis déçu pour les joueurs.
En termes d’état d’esprit, êtes-vous satisfait malgré une performance quelque peu en dents de scie ?
Je pense que l’état d’esprit était bon jusqu’à la fin. En revanche, si on veut obtenir des résultats, on ne peut pas avoir ces deux ou trois minutes d’absence dès le début. Sur l’ouverture du score, c’est une marque qui n’est pas compliquée à prendre, on sait que Lacazette est excellent dans ses marquages, il faut être beaucoup plus vigilant. Au bout de trois minutes, on s’est déjà mis une petite balle dans le pied. Ensuite, on en met deux de plus dans chacun des pieds deux minutes avant la mi-temps. Et là-dessus, il nous faut plus de rigueur, plus d’agressivité dans le bon sens du terme. Tout ce que les joueurs ont fait de bien pendant une grande partie du match, nous nous sommes ruinés.
Avez-vous des nouvelles de Mohamed-Ali Cho, blessé ?
Je ne sais pas précisément, mais il a ressenti une gêne, une tension un peu forte derrière l’ischio. Il a demandé à sortir, il a visiblement une petite lésion. Alors que nous arrivons à la trêve dans une vingtaine de jours, je crains qu’il ne soit le onzième joueur sur la liste des blessés.
Comment voyez-vous l’avenir avec autant de blessures et deux compétitions à disputer, sans compter pour l’instant la Coupe de France ?
La Coupe de France clôturera l’année 2024, nous aurons une semaine pour préparer nos 16es de finale et il faudra nous préparer au mieux. Nous verrons ce qui se passera dans les prochains jours, voir si nous récupérons des joueurs. J’ai des absences qui dureront au moins jusqu’en 2025. Après, ce sera à moi de faire des choix qui seront guidés par l’effectif. C’est difficile de diriger les deux compétitions en même temps, on n’y arrive pas. Je vais voir dans quel état je vais retrouver tout le monde, comment on va passer la semaine. Cela ne nous empêchera pas de nous battre, les jeunes qui ont joué ont fait de bonnes choses, ceux qui sont revenus aussi. Même si on est 14 ou 15, on va se battre et on va essayer d’être performant sur tous les fronts, même si je sais que j’ai des joueurs que je mets en danger. Mohamed-Ali Cho, je savais qu’il avait une tension aux adducteurs, je l’ai préservé jeudi et l’ischio a lâché en première mi-temps. Nous travaillons avec nos forces mais nous devons aussi travailler avec nos faiblesses. Si je dois faire certains choix, je les ferai, comme d’habitude.
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