Victorieux pour sa première en tant que numéro un, même s’il était en tribunes car suspendu, Stéphane Mangione a savouré le succès totalement fou remporté par le VAFC face à Neuilly-sur-Marne (4-3), ce samedi en 8e journée de Coupe de France. L’entraîneur intérimaire explique les raisons du passage à quatre défenseurs et l’impact de cette victoire.
Stéphane, votre équipe a proposé deux visages différents. Quel discours avez-vous prononcé à la mi-temps ?
« Avec l’entraîneur Ahmed (Kantari, licencié depuis), nous nous étions préparés cette semaine avant à changer de système. Un changement de système prend du temps à comprendre et à stocker. Il faut pouvoir avoir des circuits préférentiels différents du 3-5-2. Nous avons eu du mal à monter ces circuits face à une équipe très faible. Je pense qu’on n’a pas utilisé la bonne formule pour jouer contre une équipe basse, à savoir les contourner, jouer au sol avec des starters rapides dans les trente derniers mètres. Nous avons un peu abusé du jeu long. Il y a eu des choix qui n’étaient pas bons en première mi-temps. Nous l’avons corrigé dans un deuxième temps, en étant un peu plus patient, vertical et au sol. Nous avions cette équipe épuisée.
Votre coaching a également été une réussite avec les entrées de Lilepo et Boutoutaou…
(Il hésite.) Si tu le dis, je l’entends (sourire). Il fallait changer quelque chose car nous étions impuissants dans cette première mi-temps. En apportant du sang frais alors que l’adversaire commençait un peu à lâcher prise, cela a apporté un peu de peps.
Pourquoi avoir décidé de changer de système avec Ahmed Kantari ? Parce que l’équipe avait montré ses limites dans le système précédent ?
Ses limites, non. Pour le moment, nous avions un grand nombre de milieux, de pistons et d’attaquants disponibles et un seul défenseur central au moment du départ de Joachim (Kayi Sanda) en équipe de France, avec Lucas Woudenberg. A partir de ce moment-là, nous avons pensé passer à quatre. Il y a déjà un choix en moins à faire sur les trois (défenseurs) et ça donne un peu plus de concurrence au retour de tout le monde. La compétition fait avancer l’équipe et permet, individuellement, d’aller un peu plus haut. À ce poste, c’était nécessaire.
C’est une victoire qui va faire du bien aux têtes puisque la semaine a été un peu particulière…
Les victoires doivent être savourées. Cela amène de la joie dans le vestiaire. Le football est comme ça, chaque début de semaine est une nouvelle histoire qui s’écrit. Il suffit d’une mauvaise performance le samedi suivant et cela vous envoie au désastre. A l’inverse, lorsqu’il y a victoire et résultat positif, cela apporte des scènes de joie, de beaux moments et de facilité de travail durant cette semaine.
Comment avez-vous vécu votre première expérience en tant qu’entraîneur-chef depuis les tribunes ? C’était un peu spécial ?
Oui, mais nous préparons la semaine. Une fois qu’on a préparé la semaine, on donne les éléments aux joueurs et les responsabilités sont sur le terrain. Nous sommes capables de fournir peut-être 5 % en coaching ou en ajustement tactique. Mais la vérité sur le terrain appartient aux joueurs. Si on a bien travaillé dans la semaine… Que je sois à cinq mètres ou à dix mètres, cela n’a pas beaucoup d’importance. Il y a des entraîneurs très calmes, d’autres qui sont expressifs et qui courent partout. Ce n’est pas une garantie de réussite pour l’équipe. Je le vis depuis le début de la saison. Je suis passionné de football, j’aime les joueurs. Les victoires se savourent, mais il y a pour moi un petit goût amer (par rapport à Ahmed Kantari).
Cette victoire peut-elle être une base pour la suite du championnat, ou s’agit-il de deux compétitions bien distinctes ?
C’est une bonne question. Les victoires entrainent les victoires, donc c’est toujours bien de gagner ces matches, ça apporte de la confiance. Mais chaque match a sa vérité. Le match amical contre Paris (les U23 du PSG, le week-end prochain ou lundi) sera un match de préparation avec un tout autre format. Ça fait du bien de gagner. Malgré tout, on a battu Dijon, on est allé à Boulogne puis on a perdu ici contre Bourg-en-Bresse. C’est la beauté du football pour certains et sa tristesse pour d’autres. »
Commentaires recueillis par Enzo PAILOT
Crédits photos : Vincent Poyer/FEP/Icon Sport
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