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Madiot demande aux chefs d’équipe de s’engager à ne pas utiliser de monoxyde de carbone

Alors que l’utilisation du monoxyde de carbone dans le cyclisme fait largement débat, le manager de la Groupama-FDJ, Marc Madiot, souhaite que les chefs d’équipe se réunissent pour marquer leur opposition à cette méthode. Il a envoyé un message très fort sur RMC.

“Nous sommes en danger.” Dans les grandes gueules du sport ce dimanche sur RMC, Marc Madiot a poussé un cri d’alarme et lancé un appel au monde du cyclisme. Alors que l’usage du monoxyde de carbone dans le peloton soulève des questions majeures sur la santé des athlètes et l’éthique sportive, le manager de la Groupama-FDJ a adressé un message fort. Il souhaite que tous les chefs d’équipe s’engagent clairement à ne pas utiliser de monoxyde de carbone.

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« Sinon, il faudra encore cinq ou dix ans pour résoudre le problème. Nous faisons état aujourd’hui de trois équipes qui utilisent ou ont utilisé ce matériel. Je dis que de trois équipes, on va bientôt passer à cinq, six, sept, dix, quinze… jusqu’à 90% du peloton je n’ai pas du tout l’intention de l’utiliser. C’est le message que j’ai adressé au président de l’UCI (. David Lappartient). Ils sont une vingtaine d’équipes qui réalisent 100% du grand calendrier mondial. Nous, chefs d’équipe, devons nous engager par écrit et sur notre honneur à ne pas utiliser cette méthode, qu’elle soit bonne ou mauvaise. que cela apporte un bénéfice ou non », a-t-il expliqué.

“Personne n’utilisera cet appareil dans mon équipe”

L’Union cycliste internationale (UCI) a demandé mardi à l’Agence mondiale antidopage (AMA) de “prendre position” sur l’inhalation de monoxyde de carbone, une technique désormais légale mais controversée utilisée par des coureurs comme Tadej Pogacar et Jonas Vingegaard. L’utilisation de ce gaz potentiellement mortel par au moins trois équipes a été révélée l’été dernier lors du Tour de par le site spécialisé Escape collectif. Parmi ces formations figurent Israel PT ainsi que les UAE Emirates de Pogacar et Visma de Vingegaard. En soi, l’utilisation de ce protocole n’est actuellement pas illégale. Mais, en cas d’usage répété, les spécialistes estiment que son usage pourrait être détourné pour créer une hypoxie artificielle en créant artificiellement les effets de l’effort en altitude.

« Nous devons nous engager à ne pas acheter ces équipements et à ne pas les utiliser. Je suis prêt à signer. Je le dis, personne n’utilisera ce matériel dans mon équipe. Je m’y engage, même si les autres équipes le font. J’invite mes collègues à avoir la même attitude. Si les 25 principaux chefs d’équipe du monde disent qu’il ne faut pas utiliser cette méthode, alors cette méthode ne sera pas utilisée. Il reste encore cinq ans et nous sommes morts. S’il n’y avait pas quelque part l’idée d’améliorer les performances, nous n’aurions pas cette attitude-là”, a expliqué Madiot sur RMC.

« Comment pouvez-vous être crédible ?

Et de préciser : « C’est simple, il faut dire non. C’est stop ! Tout le monde doit s’impliquer. La prochaine étape, c’est à l’ITA (International Testing Agency) de faire le gendarme et de s’assurer que personne ne l’utilise. C’est un vœu pieux, mais essayons au moins (…) Comment peut-on être crédible en attaquant la saison à venir si on sait que certaines équipes l’utilisent. ce type de méthode et d’autres non ? Les téléspectateurs se demanderont : ce coureur respire-t-il du monoxyde de carbone, son nez dans la cuisinière à gaz respire-t-il du charbon ? Nous devons nous rassembler et dire stop ! »

Un avis partagé par Jérôme Pineau, ex-coureur professionnel et team manager, qui ne cache cependant pas son scepticisme quant à un accord global sur le sujet. « Ce qui m’inquiète, ce sont les coureurs et leur staff. Ce qui va se passer, c’est qu’il y aura des écarts. Certains vont déconner, tester le truc tout seul. Les autorités devront se remettre en action avec l’essence même de notre sport : l’effort physique et non le profit. J’espère que le président de l’UCI l’a bien compris”, a-t-il commenté.

Le Mouvement pour un cyclisme crédible (MPCC), qui regroupe plusieurs équipes défendant l’objectif d’un cyclisme propre, a de son côté exprimé son inquiétude fin octobre, « déconseillant fortement l’usage de cette technique… en attendant son interdiction » au vu de son « risque sanitaire potentiellement mortel ».

RR with Les Grandes Gueules du Sport

 
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