Laurent Nicollin était à l’honneur dans L’après-examen pour le numéro d’octobre/novembre. Interrogé par Daniel Riolo, le président de Montpellier Hérault s’est exprimé sur le manque d’intérêt médiatique pour les petits clubs :
« Même si Marseille réalise une mauvaise saison, on parle d’eux. Montpellier ne fera jamais la Une de L’Équipe. Si on bat l’OM 3-0 à domicile, c’est l’OM qui fait la Une. C’est un système, un rouleau compresseur. Parfois, ça m’énerve. J’écoute le Moscato Show, j’aime bien Vincent, mais ils ne parlent que de l’OM, de Lyon ou du PSG. Je le comprends, c’est ce qui intéresse les auditeurs. C’est pareil à l’étranger. En Espagne, c’est le Barça et le Real, en Italie, la Juve, l’Inter ou Milan. C’est comme quand tu as 14 ans et que tu es invité à une fête. Vous dansez avec la plus belle fille, vous êtes super heureux et tout d’un coup, le bel italien est revenu et a pris votre place. Nous n’avons pas les mêmes moyens.
A l’OM, ils ont des difficultés financières mais ils seront toujours là. Le PSG, je n’en parle même pas, ils sont sur une autre planète, on ne fait pas le même métier. Même avec Lille, on ne fait pas le même travail. Nous n’avons pas le même stade, nous n’avons pas les mêmes installations. Quand on a 15 000 spectateurs, eux en ont 35 000.«
Cela pourrait-il finalement le décourager de son rôle de président ?
« J’ai les yeux de Chimène pour mon club. On a gagné la Coupe de France, on a été champions. Il n’y a jamais eu de grands présidents. Leicester était champion d’Angleterre et ils sont tombés. Nous ne sommes pas descendus. Je me contente de peu. Nous avons le club que nous méritons, le président que nous méritons et le public que nous méritons.
A nous de grandir, petit à petit, pour rester en Ligue 1. L’année on a fini 6èmec’est la seule fois où le 6ème n’était pas européen. Encore un, on n’en était pas loin, et paf, COVID, arrêt du championnat. Faut-il vivre avec ? On se lève le matin, on prend des coups au visage, on retourne au combat. Nous n’abandonnons pas. Nous sommes des gens du Sud, nous pouvons passer pour des branleurs, mais nous travaillons et nous avons un certain état d’esprit. Je veux que mon club aille le plus haut possible. Nous devrons peut-être vendre aux Américains ou aux Japonais. Et peut-être que dans vingt ans, Montpellier sera au sommet.«
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