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« Tenir le huis clos en Coupe de est une honte »

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« La douleur est le vide », explique Jean-Paul Sartre. Les Girondins de Bordeaux connaîtront une nouvelle fois une douleur silencieuse après une nouvelle démonstration à huis clos ce dimanche en Coupe de . Déçu, comme de nombreux supporters, Dominique Vincendeau, président du club des Herbiers, s’est exprimé dans un entretien pour WebGirondins.

WebGirondins : Tout d’abord, quelle a été votre réaction à l’annonce du huis clos de ce match ?

Dominique Vincendeau : Je suis très triste. C’est vraiment une grosse déception pour moi. Une déception par rapport au football lui-même. C’est surtout là que je suis triste. Je suis déçu des décisions qui sont prises. Je reste complètement abasourdi, les raisons ne sont pas clairement définies pour moi. Franchement, je suis déçu pour le football français.

“Je me sens trahi et c’est dur pour moi”

Ce huis clos était-il évitable, selon vous ?

Si la préfecture n’est pas capable de gérer, de contrôler deux groupes de supporters, où va-t-on ? S’il y a autre chose derrière cela, je ne sais pas. Mais jouer à huis clos en Coupe de France est honteux. On ne voit cela que dans le football. Si on n’arrive pas à gérer les difficultés, surtout dans une préfecture aussi grande que celle de la Gironde

La possibilité d’annuler la réunion a-t-elle été étudiée ?

Oui, la Fédération a travaillé pour que le match soit inversé. Je n’en suis qu’à la fin des décisions, je n’ai appris ça qu’à la fin. J’ai eu des contacts avec les Girondins avec qui ça s’est bien passé. Ils m’ont d’abord évoqué un problème financier (Sud Ouest indique que « les dirigeants bordelais ont calculé une “perte financière” en cas de match au Matmut Atlantique) et je comprends que la dépréciation d’un stade comme ça, ça doit être important . […]

Je sais que la FFF avait appelé la gendarmerie des Herbiers et la préfecture de Vendée. Tout le monde allait bien. Récemment, nous avons accueilli Ajaccio, il n’y a pas eu le moindre problème. C’était une grande fête, nous avons accueilli près de 3 500 personnes.

Et d’un point de vue financier, votre club perd-il également de l’argent avec cette décision ?

Le coût financier est encore une autre chose pour moi. Ce n’est pas indispensable. L’aspect financier est notre problème. Ce n’est pas cela qui va nous ruiner. Le football c’est ma vie, c’est ma passion et là, je me sens trahi et ça me fait mal, pour les supporters, pour le football en général. Je suis passionné, c’est pour cela que j’ai rejoint le club. On a plus de 150 bénévoles au club, des gens qui nous suivent, on a un club partenaire et tout le monde se sent trahi. Je pense que les Girondins de Bordeaux n’y sont pour rien, c’est juste une question préfectorale. Mais peut-être que je me trompe, nous sommes les derniers à le savoir.

“J’ai commencé à jouer aux Herbiers à l’âge de 9 ans et je ne l’ai jamais quitté”

Pour revenir au club des Herbiers, quelle est votre histoire avec ce club ?

J’ai commencé à y jouer à l’âge de 9 ans et je ne l’ai jamais quitté. J’étais gardien de but de l’équipe première de 4ème division. Puis je suis retourné au bureau et je suis devenu entraîneur des gardiens. Je connais le club par cœur.

Les dirigeants et les bénévoles sont presque tous amis. Nous avançons ensemble. Nous avons un club partenaire avec plus de 150 partenaires. Nous sommes très actifs, et c’est ce que j’aime, c’est le partage, c’est le respect. Je suis dans les traces des trois anciens présidents. Je ne cherchais pas forcément à être président, mais il y avait une forme de logique qui s’est mise en place. Je veux rendre au club ce qu’il m’a donné.
Le football est un sport médiatique, nous avons de la chance. On a plus de 1 300 personnes par match en moyenne au stade. Et le football est fait pour rassembler les gens. Nous faisons appel à d’autres clubs pour mettre en valeur ces sports qui n’ont pas la chance d’être mis en avant.

Quelle est votre relation avec la Coupe de France ?

Nous avons vécu des moments inoubliables. C’est la fête, c’est voir plus de 40 000 Vendéens venir à Paris (Les herbiers ont joué une finale de Coupe de France contre le PSG en 2018, NDLR). Ce sont des moments privilégiés, même si derrière c’était compliqué. Mais nous n’avons pas déposé le bilan, nous avons toujours assuré et maintenant nous sommes revenus à l’équilibre financier, tout va bien.

Est-ce difficile de devoir gérer un club en National 2 ?

Nous avons la chance d’être dans une ville très sportive et très industrielle. Et une grande partie des entreprises d’Herbret et des alentours nous soutiennent financièrement. Nous avons la chance d’avoir des partenaires industriels et artisanaux. Ils sont acteurs de notre demande, car le football est très gourmand.

Nous avons un SAS et une Association. Et les deux s’entendent très bien. Nous sommes deux présidents (avec Pierre-Louis Tilly, président de l’association) qui s’entendent très bien. Nous sommes totalement transparents sur l’avis du club, nous travaillons ensemble.

Nous travaillons main dans la main et toutes les décisions sont prises conjointement. On continue de construire le club, c’est la continuité de ce qui a été fait par le passé. En étant plusieurs autour de la table, on fait des choses un peu moins stupides.

D’un point de vue sportif, comment jugez-vous votre début de saison en Coupe de France et en championnat ?

J’espère que nous irons encore en huitièmes de finale cette saison. Mais attention, nous sommes face à une très bonne équipe bordelaise. En championnat, les débuts ont été plus compliqués, mais nous avons beaucoup changé au niveau de l’effectif. Mais je pense que maintenant nous sommes plus solides, nous sommes une équipe, je pense, respectée dans notre championnat. Même si on a perdu notre avant-centre (Jérémy Billy).

Comment ça se passe au mercato pour un club de National 2 ?

Au niveau du recrutement, nous avons André Gaborit qui est notre papa et Laurent David (coach) qui font les choix. Pour le mercato, on regarde d’abord les finances puis on conseille. Nous faisons ce que nous pouvons. Nous ne voulons pas déséquilibrer le club.

Nathan Hanini

Ecoutez l’avis de l’entraîneur des Herbiers, Laurent David, sur ce huis clos.

>> Coupe de France : Les Herbiers « regrettent que le football soit pénalisé » par le huis clos contre les Girondins

 
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