Milan Škriniar, Lucas Hernandez, Lucas Beraldo, Willian Pacho… Depuis deux ans, tous ont eu la lourde tâche de stabiliser la défense du Paris Saint-Germain, sans succès. Ouvert depuis le départ libre de Thiago Silva vers Chelsea à l’été 2020, le projet d’arrière-garde du PSG n’avance plus, même si cette dernière forme sans doute la meilleure paire de ces dernières saisons, aux côtés de l’indéboulonnable Marquinhos. A peine érigée, cette hiérarchie pourrait déjà être brisée dans les prochaines semaines. La faute à l’arrivée dans le groupe d’un nouveau défenseur central de choix : Presnel Kimpembe. Un beau bébé de 29 ans, solide sur l’homme de 183 centimètres, à la puissance redoutable, convoqué pour la première fois dans le groupe parisien cette saison lors de ce périlleux déplacement à Munich.
Un vrai Titi parisien
Né en 1995 à Beaumont-sur-Oise, Kimpembe est plus qu’une recrue de choix pour le PSG : c’est un enfant francilien, considéré avant ses pépins physiques comme l’un des meilleurs joueurs de duel du continent. Ses 28 sélections en équipe de France attestent de sa régularité au plus haut niveau, lui qui a joué un rôle déterminant dans le succès épique des Bleus lors de la Coupe du Monde 2018, en assumant le rôle central d’ambiance des vestiaires. Equipé d’une enceinte XXL, le gaucher a assuré la cohésion des futurs champions du monde, même s’il n’a participé qu’à un seul match dans cette Coupe du Monde. Autre indice du pedigree du nouveau Parisien : son palmarès long comme le bras de Victor Wembenyama, avec sept titres de champion de France, mais aussi quatre Coupes de France et une finale de Ligue des champions. Le tout en seulement dix ans chez les pros.
À ce moment-là, on remet tout un peu en question, et même si les gens me voient comme mort, je sais que je reviendrai. Jamais de ma vie je n’aurais pu imaginer passer un an et demi, voire deux ans sans jouer, et être aussi patient.
Après seulement un mois d’entraînement avec le PSG, il est donc tout sauf surprenant de voir déjà Kimpembe rejoindre le groupe pour un choc de Ligue des Champions. Même s’il n’a plus joué un seul match en professionnel depuis le 26 février 2023, et une victoire éclatante à Marseille (3-0). Parce qu’en giflant l’OM, le Parisien sait y faire, avec 7 succès en 9 matches, pour 1 nul et 1 défaite. Touché par une rupture du tendon d’Achille lors de cette énième victoire pour lui au Vélodrome, le champion du monde 2018 a depuis patienté avec son problème avant de reprendre l’entraînement. « J’ai eu une rupture du tendon d’Achille, c’est la pire blessure, pire que celle des croisés, » a récemment confié le joueur à Canal+. À ce moment-là, on remet tout un peu en question, et même si les gens me voient comme mort, je sais que je reviendrai. Jamais de ma vie je n’aurais pu imaginer passer un an et demi, voire deux ans sans jouer, et être aussi patient. »
Déjà comme un poisson dans l’eau
Soutenu par son entraîneur Didier Deschamps, Kimpembe, que le Parc des Princes va bientôt découvrir, a passé 21 mois, soit 639 jours, loin des terrains. Bien évidemment, les supporters parisiens sont en droit de s’interroger sur la forme de leur nouvelle recrue. Mais ce dernier a anticipé le débat, toujours au micro de Canal+ : « Je vais très bien, j’ai un bon pressentiment, j’ai repris l’entraînement collectif. Je n’ai jamais pensé à arrêter. Le Presnel d’aujourd’hui est patient, sans parler du football. J’attends juste le bon moment. Le bon moment. Quand je saurai que c’est le bon moment, tu découvriras un nouveau Presnel. » Déterminé, le défenseur central n’a pas peur d’affronter la concurrence d’un vestiaire XXL : « Dans toutes les équipes, il y a de grands joueurs, de la compétition, c’est normal. Ce n’est pas un problème. J’ai commencé avec les plus âgés. »
Habile communicateur, celui qu’on imagine porter un jour le brassard de son club fétiche a rapidement déclaré son amour pour le PSG, qu’il semble déjà connaître mieux que quiconque dans le vestiaire : « Avez-vous vu la ville comme elle est belle ? Évidemment, c’est une histoire d’amour, et je pense que c’est réciproque. Quand tu viens de région parisienne, et que tu as la chance de jouer professionnellement à Paris… » Avant d’enfoncer le clou dans une lettre ouverte publiée sur les réseaux sociaux du club, dans laquelle la nouvelle cartouche de Luis Enrique évoque son enfance dans l’ombre du PSG : « Je suis né à Beaumont-sur-Oise en région parisienne, un an avant que le club ne remporte la Coupe des vainqueurs de coupe, et trois ans avant que la France ne remporte sa première Coupe du monde. J’ai commencé à jouer au foot près de chez moi, je regardais les matchs du PSG dès que je le pouvais. […] Évidemment, cette lettre n’est pas terminée et cette histoire n’est pas que la mienne. » Si elle ne fait que commencer, l’histoire entre Presnel Kimpembe et le PSG sera belle, sans aucun doute.
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