Il est aujourd’hui l’un des meilleurs buteurs de son groupe de National 2, au même titre qu’Andy Carroll, qu’il aurait aimé affronter samedi. Raphaël Gerbeaud, l’attaquant de l’US Saint-Malo, a également passé un peu plus d’une saison au centre de formation des Girondins de Bordeaux. Malheureusement, comme la majorité des footballeurs passés par le FCGB à cette époque, à l’issue de la saison 2017-2018, il n’a pas été retenu. Il faut dire que pour quelqu’un qui n’avait pas le cursus d’un centre de formation, qui était géographiquement très éloigné de chez lui, le Club Scapulaire lui laissait trop peu de temps pour s’acclimater. Sans rancune ni ressentiment, et comme il l’a fait dans sa carrière par la suite, prenant toute l’expérience pour avancer, Raphaël est aujourd’hui avec son équipe en tête du groupe B de N2, et souhaite, comme tout adversaire, le distancer un peu. plus dans le classement. Entretien.
Vous venez de vous qualifier pour la Coupe de France face à Saint-Brieuc, vous avez donc une bonne dynamique puisque vous êtes toujours invaincu cette saison.
C’est ça, exactement. On a su être sérieux ce week-end. Ce n’était pas un match simple, mais nous avons réussi à assurer l’essentiel en Coupe de France.
Cette saison, vous êtes donc leaders du groupe. Était-ce quelque chose de prévu ou d’espéré en début de saison ?
On ne va pas se mentir, l’année dernière on avait terminé deuxième, donc on voulait maintenir cette dynamique. Après, on sait aussi que le championnat est très long, il reste vingt journées. On a à peine dépassé le tiers du championnat. Il ne faut pas non plus s’emballer, il faut rester humble, enchaîner les matches les uns après les autres comme on l’a fait jusqu’à aujourd’hui. On fera le point le jour du dernier match, le 17 mai.
Après, c’est difficile de se cacher vu l’avance de points que l’on a…
A vrai dire, l’année dernière, on s’est peut-être un peu emporté, à vouloir anticiper un peu vite dès les premiers jours. Cette année, nous ne voulons pas répéter cette erreur qui, je pense, nous a été préjudiciable à un moment de la saison. On essaie vraiment de se concentrer sur l’adversaire qu’on va affronter ce week-end. En tout cas, on sait que si on bat notre adversaire du week-end, on le mettra à distance. On essaie de travailler comme ça avec l’équipe.
Ce week-end sera pour vous des retrouvailles, avec les Girondins. Vous avez dû suivre ce qui s’est passé ces dernières années et surtout cet été. Qu’est-ce que cela signifie pour vous, même si vous n’avez passé qu’un peu plus d’une saison avec nous ?
J’y ai passé un an et demi pour être précis. Ça me fait vraiment mal au cœur de voir un club – au-delà du fait que j’y ai été une saison et demie – qui reste ainsi emblématique, descendre à ce niveau. On sait tous que ce n’est pas la place des Girondins de Bordeaux. Alors évidemment, c’est un petit pincement au cœur. Après, il faudra mettre les humeurs de côté ce week-end, et tout faire pour défendre notre maillot, qui est celui des Diables Noirs désormais.
Concernant votre passage au FCGB, vous ne vous êtes pas longuement exprimé sur le sujet. Vous venez de dire qu’« à Bordeaux, ça se jouait dans des détails ». Quels sont ces détails ?
A vrai dire, ça a été un vrai changement pour moi lorsque j’ai signé à Bordeaux. J’avais passé de nombreuses années dans un petit club près de chez moi à Saint-Renan, dans le Finistère. Puis, il y a eu un petit changement, je suis parti en Sport Etudes à Rennes. J’avais changé de club et déménagé à Plouzané, mais là j’étais, j’étais dans un monde un peu différent. J’ai été baigné dans le football amateur durant toutes les catégories jeunes. J’ai fait la passerelle qui était un peu brutale à ce moment-là. Il m’a fallu un peu de temps pour m’acclimater et à partir du moment où je commençais à me sentir bien, il était déjà temps de faire le point car je n’avais signé que pour un an et demi. l’époque. C’est pour ça… Il n’y a aucun regret car j’ai appris beaucoup de choses, et à l’époque ça restait un centre de formation qui fonctionnait très bien. J’ai appris beaucoup de choses. Peut-être que j’ai manqué de temps. Mais si cela s’est passé ainsi, c’est parce que cela devait se passer ainsi. Si c’était à refaire, je le referais car j’ai vraiment appris beaucoup de choses à Bordeaux.
Cet aspect « brutal » n’a pas commencé plus tôt au centre de formation, n’y a pas été conditionné comme beaucoup d’autres joueurs.
Oui, j’aurais aimé un temps d’adaptation un peu plus long. Quand on change de région comme ça, quand on est jeune, il faut digérer tout ça. J’ai eu peu de temps pour le faire, et ce sont les détails dont je parlais.
Depuis, vous avez joué dans de nombreux clubs, mais à chaque fois vous êtes revenu dans votre Bretagne natale. Peut-on dire que cette région est importante, voire essentielle pour votre développement ?
Je ne sais pas vraiment. A vrai dire, j’ai aussi su performer dans des clubs qui n’étaient pas bretons, mais c’est sûr qu’il y a mes parents qui habitent à Brest… J’y suis, en fait (au moment où on a enregistré cette interview, rédaction note). J’ai aussi un attachement pour cette région. Je ne suis pas trop superstitieuse non plus, donc je n’y crois pas à 100%… Mais oui, l’attachement est bien là. J’ai mes racines en Bretagne et cela me fait toujours plaisir d’y retourner.
Vous réalisez un très bon début de saison, 6 buts et 2 passes décisives en 9 matches de N2… Et aussi un but en Coupe de France. Est-ce le meilleur début de saison de votre carrière ?
J’ai également bien démarré l’année où je suis allé à Saint-Pryvé. Les six premiers mois se sont bien passés. Mais oui, je le suis et nous sommes dans la continuité. Le club de Saint-Malo fonctionne très bien ces derniers temps, notamment sous la houlette du coach, qui a su construire quelque chose qui lui convient, et qui correspond aussi au club je pense. C’est vrai que je me sens bien, nous avons une équipe compétitive, qui s’est encore améliorée par rapport à l’année dernière. Je suis épanoui dans le groupe, donc à partir du moment où je suis épanoui dans le groupe et dans ma vie, je pense qu’après on le ressent sur le terrain aussi.
Malheureusement, vous ne rencontrerez pas Andy Carroll, suspendu pour ce match. Est-ce une déception ? Et qu’est-ce que cela change pour Saint-Malo ?
C’est sûr que personnellement, j’aurais préféré lui faire face. Après, c’est peut-être parce qu’il n’est pas dans ma zone (rires). J’ai toujours tendance à aimer jouer contre de bons joueurs et, en plus, contre un joueur de classe mondiale… Il est un peu plus âgé aujourd’hui mais il a aussi marqué son époque. C’est une déception personnelle car ça fait vraiment toujours du bien de voir les meilleurs. Mais oui, collectivement, je pense que c’est toujours mieux qu’il ne soit pas là, si on réfléchit davantage au collectif. Après, le match n’est pas encore fini, ce n’est qu’une partie de l’équation, justement (sourire).
Votre stade semble se remplir… Est-ce que ce sera un atout ? L’enthousiasme est-il un peu plus fort parce que Bordeaux arrive ?
Oui, mais il y a un enthousiasme qui est dû à nos bons résultats actuels. Forcément, ça attire du monde. Mais on ne va pas se cacher la face, le fait que Bordeaux vienne chez nous est accrocheur. Ça va être un bon match, je pense que ça va aussi être une belle fête. Ce sont des matchs toujours agréables à jouer.
Pensez-vous que celui qui remportera ce match aura un avantage sur l’autre pour le reste de la saison ?
Vraiment, je ne veux pas répéter les erreurs du passé, je veux en tirer des leçons. L’année dernière, nous avons fonctionné comme ça, en pensant que si nous gagnions ou perdions contre des adversaires directs, c’était une fin en soi. En fin de compte, je pense que les conclusions que nous avons tirées sont qu’il ne faut pas tirer trop vite. Evidemment, si on les bat, cela nous sera bénéfique au classement, mais ce sera seulement le classement de la onzième journée qui sera bon pour nous, pas celui de la trentième (sourire).
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