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« Nous avions notre rituel en venant à Ornano »

Guillaume, peux-tu revenir à tes racines normandes ?

« Je suis né à Paris, je suis arrivé en Normandie alors que j’avais seulement quelques semaines. Mon père est originaire de l’Orne près de Flers. Mes parents se sont rencontrés à Paris mais ils voulaient revenir ici. Pour ma part, je me considère vraiment normand, j’ai grandi exclusivement dans l’Orne, au lieu-dit Le Boderie où j’habite toujours. »

A quel âge as-tu commencé le vélo ?

« J’étais dans la commune de Saint-Honorine-la-Chardonne à la frontière du Calvados, j’ai débuté dans le club de Condé-en-Normandie. J’ai passé mon premier permis vélo à 12 ou 13 ans, j’avais déjà essayé le football. J’ai eu ma licence pendant trois ans dans le petit club de Ségrie-Fontaine, je crois qu’ils ont récemment reconstruit le club. J’ai beaucoup aimé le football, la partie technique, je pense que je n’étais pas mauvais dans ce domaine. J’avais fait des stages en Alsace et près de Nantes. L’aspect sport d’équipe ne convenait pas particulièrement à mon caractère. J’étais assez frustré de ne pas contrôler les résultats alors je me suis tourné vers le cyclisme. »

Vous avez donc eu une enfance très axée sur le sport…

« Oui, nous avons une famille assez sportive en général, j’ai été élevé dans le sport et la compétition. Ma mère aimait plutôt le rugby. Le football, c’était plus mon père même si je pense qu’il aimait plus le Stade Malherbe que le football lui-même. Durant cette période entre six et douze ans, nous nous rendions très régulièrement à Ornano. »

Quels sont vos souvenirs d’enfance au Stade Malherbe ?

« C’était notre sortie en famille avec mon père et mon frère. Nous avions peur des embouteillages alors nous sommes arrivés très tôt et avons eu notre rituel. On a commencé par aller voir les concessionnaires automobiles, puis on est allé voir les matchs de jeunes à Venoix, on est entré dans le stade dès l’ouverture des portes et pour éviter les embouteillages, on est allé voir la sortie des joueurs. Pour moi c’était au début des années 2000, j’ai surtout vécu la Ligue 2 et la montée en Ligue 1 en 2004. Mes idoles de jeunesse étaient Franck Dumas, Titi Deroin et Kor Sarr.

Le match qui m’a le plus marqué, c’est la Coupe de contre Auxerre. Le stade était plein comme un œuf et nous avons marqué un but refusé à la fin du match, cela a mis mon père dans un état dont je me souviendrai toujours. Et puis ce match contre Saragosse, je n’étais pas né mais mon père avait à la maison la VHS que je jouais en boucle quand j’étais enfant. Je n’ai pas beaucoup d’expérience dans d’autres stades mais la ferveur ici m’a toujours frappé. Il y a ici une fidélité dont j’ai toujours été assez fier, les gens sont derrière ce club quels que soient les résultats. »

À quelle fréquence suivez-vous le football aujourd’hui ?

« Un peu comme mon père, je me suis vite détaché du football. Aujourd’hui encore, je regarde ce qui se passe en Ligue 1 ou en Ligue des Champions mais je regarde très rarement les matchs. En revanche, j’ai toujours continué à suivre au moins les résultats du Stade Malherbe. Nous avons chacun notre vie maintenant mais quand cela est possible, nous faisons cette petite madeleine de Proust avec mon frère et mon père en venant au stade dans les mêmes conditions. »

Le Tour de France en Normandie, qu’est-ce que cela représente pour vous ?

« J’ai été informé par Thierry Gouvenou quelques semaines avant la révélation du tracé. Il y avait aussi des rumeurs dans la presse mais oui j’étais super content et excité d’être là. Personnellement, l’étape Bayeux – Vire passera à quelques centaines de mètres de chez moi, il faudra que j’en profite au maximum, cela n’arrivera certainement qu’une fois dans ma carrière, c’est la plus belle course du monde. Depuis que je suis devenu pro, nous n’avions eu qu’à faire une trentaine de kilomètres dans le sud de l’Orne sur le Tour. »

Si vous deviez faire une sortie avec les joueurs, où les emmèneriez-vous ?

« Depuis d’Ornano, vous pouvez faire une belle boucle. Nous nous dirigerons vers la Suisse Normande en direction de Thury Harcourt et Clécy, nous gravirons de belles collines comme La Rançonnière en poussant jusqu’à la Roche d’Oëtre. Nous reviendrons ensuite vent dans le dos à travers la plaine jusqu’à Caen. »

Et si vous deviez faire une équipe de football avec des cyclistes normands, à quoi cela ressemblerait-il ?

« Je pense qu’il y aurait beaucoup de milieux de terrain parce qu’il y a beaucoup de durs. Je donnerai le brassard à Anthony Delaplace pour l’expérience et je le mettrai avec moi au milieu de terrain. Devant je vois plus Kévin Vauquelin et Paul Lapeira qui pourraient faire parler sa grinta. Et derrière j’ai mis Paul Ourselin pour nous protéger mais ce serait une équipe axée sur l’attaque. »

 
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