Avant la rencontre entre les FC Bressuire et le Girondins de Bordeauxcomptant pour le
7ème tour de Coupe de Francenous avons parlé avec Samir Bakirl’entraîneur du club de Régional 1. Un très bel échange avec une personne qui a pris en charge l’équipe début octobre. Parcours, expérience de jeune retraité, Coupe de France épique, buts, Girondins, match plein d’émotion… Samir Bakir parle avec passion dans cette interview.
Vous avez été nommé à la tête de Bressuire et avez pris vos fonctions le 1er octobre. Pouvez-vous nous raconter votre arrivée au club ?
Je venais de terminer ma mission au Racing Club de Cholet, le club où j’ai commencé à entraîner. Je venais de terminer ma carrière chez Lusitanos. C’était donc une bonne première expérience avec un passage en R1. Ensuite, pour diverses raisons nous avons préféré nous séparer après la montée. Je cherchais un projet à la hauteur, je cite, de mes ambitions. J’ai postulé au FC Bressuire qui cherchait un entraîneur car son entraîneur partait à Saumur, adversaire des Girondins. Ils m’ont contacté, j’ai passé un entretien, ça s’est très bien passé, c’était super, mais au final, ils ont choisi un autre coach. Nous étions deux à danser à la fin. Ils ont pris Julien (Chevalier) mais apparemment ça ne s’est pas très bien passé et ils m’ont simplement rappelé fin septembre juste pour discuter. Dès le départ de Julien, ils m’ont fait appel et j’ai répondu favorablement. C’est un bon projet, aujourd’hui c’est un club sain, ça marche bien. Il y a un passé en N3 donc il y a des ambitions. C’est un bon petit club de R1.
Vous avez un passé de bon joueur avec des expériences à Libourne, Martigues, Pau, Cholet, Laval, Bergerac entre autres, avant de terminer votre carrière à l’US Lusitanos. Ces expériences vous servent-elles dans votre jeune carrière de Coach ?
Bien sûr ! Avec cette expérience j’ai rencontré pas mal de coachs donc on prend ce qu’on aime, on part un peu. Evidemment, cette expérience de joueur fait qu’on rencontre beaucoup de monde et finalement beaucoup de méthodes. On en choisit une qui nous plaît, qui nous parle. Bien sûr, l’expérience le fait. Ce sont donc deux métiers totalement différents, joueur ou entraîneur, mais sachant qu’on travaille avec beaucoup d’entraîneurs sur une carrière. Nous avons automatiquement des compétences. Après, il y a les diplômes qui vont avec donc la formation est importante aussi. Si j’ai des diplômes ? Oui, j’ai mon BEF que j’ai passé en Nouvelle-Aquitaine à Puymoyen. L’examen s’est déroulé au Haillan donc je connais bien la Nouvelle-Aquitaine.
Bressuire est actuellement 6ème de Régional 1, à 5 points du leader Thouars, mais avec un match en moins. Priorité au championnat ou épopée en Coupe de France ?
Il n’y a pas de priorité. Aujourd’hui, nous disposons d’une main-d’œuvre pour faire les deux. Nous sommes un peu frustrés du classement. Avec beaucoup d’humilité, on reste sur un nul et une défaite mais clairement il faut avoir les six points. Mais le football est parfois injuste (sourire) et malheureusement on n’a pas pris les points. C’est injuste par rapport au contenu et aux performances de mes joueurs. Nous aurions dû avoir les points mais malheureusement c’est comme ça. Nous avons certainement commis des erreurs aussi. Nous n’avons pas fait plier l’adversaire alors que nous aurions dû le faire et c’est tout. Cela arrive à n’importe quelle équipe (sourire). Vous aussi, en termes de points, vous auriez mérité de prendre plus ou peut-être moins. Cela dépend vraiment de chaque week-end.
Votre épique Coupe de France avec Bergerac en 2022 a fait du bruit en sortant Metz en 1/32ème ou encore Sainté en 1/8ème. Allez-vous profiter de cette expérience contre Bordeaux ?
C’est une autre histoire, c’est totalement différent. Même s’il y a des similitudes dans le sens où il y avait à l’époque trois niveaux de différence, ici il y en a deux. Mais bien sûr cette expérience, en termes de motivation et en termes d’émotion, nous devons en parler à nos joueurs. En termes d’expérience, je veux avant tout qu’ils soient simplement des acteurs du match. Je veux qu’ils jouent le match pour ne pas avoir de regrets.
Allez-vous affronter les Girondins de Bordeaux, sorte de joli cadeau d’arrivée ?
C’est un super cadeau (sourire). J’ai dit aux garçons de faire un match plein d’émotion et forcément, on ne pouvait pas être mieux servis (sourire). Ce sera une grande première. Même si aujourd’hui le club des Girondins de Bordeaux a connu des problèmes administratifs extra-sportifs, qui l’ont fait rétrograder à ce niveau, il reste les Girondins de Bordeaux, avec un palmarès incroyable. C’est le Gigi !
Comment aborder ce type de rencontre face à une équipe au passé historique ?
Avec beaucoup d’envie évidemment (sourire). Avec une grande envie. On ne joue pas les Girondins tous les jours. Ils sont en N2 aujourd’hui mais j’ignore le niveau auquel ils évoluent aujourd’hui. Il y a des monuments du football comme Andy Carroll, et pas seulement lui. Nous avons un coach expérimenté qui est, pour moi, un top coach. Je le suis et je vois ce qu’il fait. Même lorsqu’il interagit sur les plateaux télé, ce qu’il fait me parle. Ses équipes sont organisées, elles fonctionnent mal. Il reste tout simplement un entraîneur de haut niveau. Si c’est un coach qui pourrait m’inspirer par exemple ? Totalement, totalement ! Aujourd’hui, en pourcentage de victoires, si je prends ses années quand il était à Pau, à Quevilly… Peut-être que j’ai des défauts, j’en ai évidemment, mais en N1 je n’ai pas connu un entraîneur qui a fait une montée avec Pau, qui est parti pour Quevilly et qui fit une nouvelle ascension l’année suivante. Ou peut-être Monsieur Robin. C’est donc pour moi un honneur de pouvoir simplement côtoyer ce genre d’entraîneur. Ce sera une belle expérience, en tout cas j’en sortirai grandi quoi qu’il arrive.
Vous jouerez devant votre public, qui sera sans doute nombreux. Y aura-t-il encore un discours ou les joueurs seront-ils naturellement prêts pour ce genre d’affiche ?
La motivation sera déjà là par rapport à mes joueurs, sauf erreur de ma part. Quand on jouait une Ligue 1 (avec Bergerac contre Saint-Etienne en 2022), je suis également stéphanois donc ma motivation avant le match était d’une ampleur incroyable. Donc mes joueurs, je ne pense pas qu’ils auront besoin de motivation. En tout cas ce qui est sûr c’est que j’en rajouterai une couche (rires) pour cette histoire. Il est certain que dans mon discours je ferai un discours à ce sujet.
Bordeaux pourrait tourner, comme lors des derniers tours. Avez-vous pour objectif de faire tomber les Girondins à tout prix ou sera-ce plutôt une notion de plaisir pour vos joueurs ?
Je prends du plaisir quand je gagne (sourire). Quand on commence un match, c’est pour le gagner. Bien sûr il y aura la notion de plaisir mais on va clairement vendre cher notre peau. Puis avec beaucoup d’humilité, si on arrive à réaliser un match parfait, pourquoi pas l’exploit. Mais aujourd’hui, avec beaucoup d’humilité, si nous réussissons, ce sera un exploit incroyable.
Dans leur passé, je sais qu’ils ont encore fait un 1/16ème de finale de Coupe de France. C’est déjà beau. Ils ont aussi fait une échelle 1/32 donc c’est déjà bien. Je ne me souviens plus du parcours mais je pense que c’est contre Sochaux qu’ils ont été éliminés en 1/16ème. Je n’ai pas leur palmarès s’ils ont sorti des grosses cylindrées mais de toute façon aujourd’hui on ne va clairement pas jouer une N2. Par rapport au nom et par rapport à l’effectif, on ne joue pas une N2.
Bordeaux a un effectif qui n’a, entre guillemets, rien à voir en National 2…
Exactement, mais c’est un peu normal. C’est comme la descente de Strasbourg à un moment donné, qui montait en Ligue 1. Clairement, quand ils étaient en National, ils n’avaient pas d’effectif de National. Chaque année, si Bordeaux parvient chaque année à passer au niveau supérieur, ce sera comme ça. Au bout d’un moment, il leur faut parvenir à réintégrer l’élite du football français. En tout cas, c’est ce que je leur souhaite. C’est une situation qui se produit de plus en plus. Il y a pas mal de clubs, notamment de grands clubs, en difficulté. Dans notre région on a vu Niort qui tombait en R3 et qui était encore un club cohérent de Ligue 2. Après, on n’est pas à la même échelle que les Girondins… C’est arrivé à Cholet aussi (tombé de N1 en R3 cette saison). Il y en a beaucoup…
Que pouvons-nous vous souhaiter pour l’avenir ?
Faire la meilleure saison possible. Comme je vous l’ai dit, je suis un compétiteur. Je suis quelqu’un d’ambitieux, donc déjà, pour atteindre les objectifs du club, c’est-à-dire jouer les premiers rôles si ça se passe bien à la fin et qu’on est dans le cap. Alors pourquoi pas une petite épopée en Coupe de France. La Coupe de France est pour moi la plus belle compétition. Je peux vous en parler par rapport à mon expérience, ce que j’ai vécu. S’il y a une épopée, tant mieux, on ira au bout de toute façon.
Un grand merci à Samir Bakir pour sa disponibilité et sa gentillesse.
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