Applaudi pour ses réussites sportives et économiques en tant que leader, Olivier Létang, l’un des tout meilleurs présidents de clubs français, ne fait pas l’unanimité. La faute à des méthodes de travail trop exigeantes pour certains.
Au LOSC, la suite d’un parcours réussi
Il y a un mois et demi, Olivier en attente a ajouté un nouvel exploit à son tableau d’honneur. Le président du LOSC, qui a repris un club au bord du précipice en 2020 après le mandat Gérard Lopeza annoncé que le club avait « complètement éliminé » ses « 400 millions d’euros de dettes « . Encore un exploit pour le dirigeant français qui fête ce vendredi ses 52 ans, et qui s’est imposé comme une référence dans son domaine ces dix dernières années.
Après un passage remarqué en tant que directeur du football à PSG (2012-2017), le président Olivier Létang a érigé le Stade Rennais (2017-2020) comme une place forte du football français, avec une Coupe de France comme point d’orgue et plusieurs saisons européennes consécutives en plus. Avant son œuvre de fond en comble à Lille, permettant au LOSC d’être sacré champion de France en 2021, de retrouver la Ligue des champions et, donc, de faire le ménage dans ses finances dans le rouge. ” Son obsession c’est la performance et sur tous les critèresconfirme Christophe Chenutancien président de Reims qui a recruté Létang comme joueur et comptable, dans un portrait XXL réalisé par nos confrères de RMC Sport. Tout doit être axé sur la victoire des matchs. Tout doit être parfait : le régime, la vidéo, la mise au vert. Il ne manque aucun détail. »
Olivier Létang, l’homme qui fait (enfin) tout
Y compris l’athlète, qui est souvent décrit comme un président ultra-interventionnistea plus que le droit de revoir le recrutement et n’hésite pas à saluer ou recadrer ses hommes après les matches, comme son coup de gueule à Saint-Étienne (0-1) ou tout récemment à Bologne (2-1), pour la bonne cause cette fois. . ” Il nous faisait réunir chaque semaine les cadres dans son bureau pour transmettre les valeurs, mettre un cadre dans le vestiaire “, dire Romain Salinun ancien gardien qui l’a connu à Rennes.
Son adjoint au LOSC va dans le même sens. ” Il a une vision globale de la gestion d’un club, qui ne se limite pas seulement au terrain ou aux finances.… Tous les autres départements du club sont importants. Il a compris que tout doit fonctionner en parfaite symbiose pour une réussite totale.décrypte Sandrine de Castro. C’est une personne impliquée et intéressée par les autres, qui entre en contact avec lui au quotidien. A son arrivée ici, une de ses précédentes assistantes m’a appelé pour me dire que j’avais de grandes chances de pouvoir travailler avec lui et elle a souligné son côté très humain.. »
Une personnalité particulière, et parfois inquiétante
Or, au LOSC et dans ses précédents clubs, les arrêts maladie ont augmenté, comme le rapporte RMC Sport. La faute à une charge de travail excessive exigée par cet homme qui « pousse les gens dans leurs retranchements, met en place des structures et blesse parfois les égosremarque Christophe Chenut. Il faut accepter que tout le monde n’a pas forcément la même capacité à aller aussi vite, aussi loin. Ce n’est pas évident. » En parlant d’ego, il n’est pas rare d’entendre que celui du président l’est » surdimensionné « . D’anciens salariés décrivent un leader qui « aime briller », certains allant même jusqu’à « le Roi Soleil »…
Un ancien salarié de Rennes illustre : « J’ai commencé à montrer que je n’étais pas vraiment d’accord et puis il m’a appelé. Il aime briller, il faut parler de lui, il faut reconnaître qu’il a fait beaucoup de choses ». « Il doit aussi progresser sur les pointsconçoit Romain Salin, qui a gardé de bons souvenirs de son ancien président. Il en est bien conscient, mais comme c’est un travailleur acharné, il a aussi un ego très fort, car il veut gagner et être en couverture. Mais tu dois être le meilleur. » Les résultats de ce début de saison du LOSC, encore amplifiés par le succès convaincant à Bologne, ne donneront pas tort à ces assoiffés de victoire.
Ce « laborieux », comme il se décrit, reste néanmoins salarié, comme cela a toujours été le cas au cours de sa carrière. Dans une éventuelle volonté d’indépendance totale, le président du LOSC aurait en tête de racheter un club à terme comme ce fut le cas pendant la période Covid, alors que le fonds d’investissement Merlyn Partners, propriétaire du club, ne restera pas à la vie éternelle à Lille.
Crédits photos : Pascal Della Zuana/Icon Sport