Ben Chorley en première ligne et en sursis

Ben Chorley en première ligne et en sursis
Ben Chorley en première ligne et en sursis

Avec le limogeage d’Ahmed Kantari, Ben Chorley a fait sauter un nouveau fusible, un an après le limogeage de Jorge Maciel. De quoi fragiliser la position du directeur sportif et architecte du nouveau VAFC ? Décryptage.

Un bilan discutable

« La saison prochaine nous serons de retour en Ligue 2 « . Le 12 avril, lors d’un entretien avec les médias du club, Ben Chorley fait cette promesse. Près de huit mois plus tard, sans que rien ne soit encore rédhibitoire, le VAFC s’enfonce doucement mais sûrement dans le ventre mou du National (8e, à 5 points du 2e). La faute à une mauvaise série (1 victoire en 10 matches) qui a provoqué le limogeage d’Ahmed Kantari et qui commence à entamer la crédibilité de Ben Chorley.

Après une première saison catastrophique, avec pour enjeu la relégation en National, les nouveaux dirigeants du VAFC pourraient se retrouver circonstances atténuantes. Entre un rachat tardif, une situation économique dégradée et un club à restructurer, le chantier était immense. Et l’athlète en a payé le prix. ” Nous avons repris une équipe malheureuseajoute Ben Chorley. Au vu du classement de ces dernières années, c’est un club qui n’a pas l’habitude de gagner. » Pour tenter d’y remédier, Sport Republic décide alors d’opérer un virage à 180 degrés en matière de politique sportive.

En plus du rendez-vous en marge des novices Jorge Macieldémis de ses fonctions avant même la mi-saison, Ben Chorley et ses équipes ont également décidé de s’appuyer sur des joueurs venus d’horizons divers (Géorgie, Soudan, Lituanie, Angleterre, Portugal, Pays-Bas, Danemark, Belgique, Turquie ou encore Sénégal). Le tout pour un résultat pour le moins mitigé, certains étant déjà partis (Costa, Moore, Kruse, Jung, Bansé) tandis que d’autres peinent aujourd’hui à être titulaires en National (Lilepo, Venema, Moursou). Insuffisant pour faire oublier les rares réussites (Oyewusi, Louchet ou encore Flamarion).

Le début d’un défi

Un échec cuisant qui a conduit Ben Chorley va formuler un mea culpa à la fin de la saison dernière : « Cela n’a pas fonctionné pour certains, et nous devons en assumer la responsabilité.. À aucun moment nous n’avons pensé que ce serait facile. Nous n’avons jamais sous-estimé le championnatpromet le directeur sportif du VAFC. Nous avons recruté des joueurs, certains ont réussi, d’autres non.. » Conscient de la nécessité de créer une nouvelle cellule de recrutement et, en même temps, de s’appuyer sur des personnes ayant une réelle connaissance du football français, Valenciennes s’est ainsi attaché les services de Matthieu Frison début 2024.

Arrivé trop tard pour participer activement au mercato hivernal 2024, l’ancien recruteur du LOSC a été très à pied d’oeuvre l’été dernier. Et selon plusieurs sources internes au club, il serait notamment à l’origine des arrivées de Remy Boissier et Lucas Buades« des joueurs qui comprennent ce que sont la Ligue 2 et le National » pour paraphraser Ben Chorley. Et s’ils ont récemment sombré avec le reste de l’équipe, ils n’en restent pas moins des valeurs sûres en ce début de saison, Rémy Boissier ayant même retrouvé le brassard de capitaine. Malgré ce recrutement plus cohérent sur le papier (Dibassy, ​​Antoine), bien que sans doute insuffisant pour avoir un effectif équilibré, le VAFC se retrouve une nouvelle fois en difficulté sportive.

Le nouvel entraîneur, un choix crucial

Et après avoir maintenu sa confiance en Ahmed Kantari durant l’intersaison, alors que la perspective de lancer un nouveau cycle avec un coach était envisageable, Ben Chorley n’a eu d’autre choix que de s’en séparer. Tout en sachant que ce choix a été dicté par Henrik Kraftle discret président du club. Et il se murmure que ce dernier commencerait à se poser quelques questions sur son fidèle bras droit. Si la tête de Ben Chorley n’est pas cotée à court terme, un véritable bilan sera fait en fin de saison. Sachant que, par le passé, Sport Republic a déjà pu prendre une décision décisive, notamment à Southampton, en se séparant de certains managers.

Dave Winter/FEP/Icon Sport

Pour éviter de connaître un tel sort, Ben Chorley devra remettre à flot le navire valencien. Et cela commence par le choix du nouvel entraîneur. Visiblement conscients de la nécessité de changer de paradigme, les dirigeants du VAFC recherchent un technicien expérimenté, possédant une bonne connaissance de la Ligue 2 ou du National. L’autre enjeu majeur sera de créer une meilleure synergie des forces en interne. Malgré certaines déclarations d’intention quant à l’importance du centre de formation, le secteur professionnel donne parfois le sentiment de vivre isolé, sans vraiment considérer les entraîneurs présents au club depuis de nombreuses années.

Près d’un an et demi après le rachat par Sport Republic, le VAFC approche donc d’un tournant important dans sa reconstruction. Une nouvelle erreur de direction pourrait bien coûter cher au club, qui ne peut pas se permettre de s’enterrer en National, voire pire. Et donc avoir raison sur l’avenir de Ben Chorley à Valenciennes. À suivre.

Romain PECHON

Crédits photo : Dave Winter/FEP/Icon Sport

 
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