Quelques jours après avoir acté la relégation en Ligue 2 de l’OL par mesure de précaution, Jean-Marc Mickeler s’alarme sur la situation économique du football français dans une interview avec L’équipe. Le président de la DNCG réclame une refonte du modèle.
Le football français a besoin de se réinventer
L’OL rétrogradé par mesure de précaution, des clubs à cran tout l’été et d’autres qui seront obligés de vendre de toutes leurs forces cet hiver
sans même évoquer le cas symbolique des Girondins de Bordeaux, nouveaux pensionnaires de National 2 depuis le début de la saison. La situation économique du football français, plombée entre autres par la baisse des droits TV, » ça reste compliqué ” selon Jean-Marc Mickelerprésident de la DNCG. ” Perte d’exploitation (des clubs français) est de l’ordre d’un milliard d’euros, compensé par de très bonnes ventes avec 830 millions d’euros de plus-values sur transferts de joueurs. Ce qui génère une perte nette d’environ 250 millions d’euros (150 en L1, 100 en L2)”, explique-t-il à L’équipe.
Toutefois, ce modèle basé sur la revente de joueurs risque de ne pas être viable dans le temps. ” Ceux qui pensent pouvoir continuer à équilibrer leurs comptes en vendant pour plus de 800 millions de joueurs se trompent.alerte le gendarme financier. Lors du dernier mercato, le nombre de ventes a diminué de 9% en Europe. Et les clubs se tournent désormais vers des joueurs de moins de 19 ans, moins chers, avec un potentiel de revente, et dans une optique de maîtrise de la masse salariale.. »
Les salaires dans le viseur
La question des salaires, alors que les revenus des clubs français, qui ne bénéficieront plus d’un dividende exceptionnel de la CVC au cours des trois prochaines saisons, vont encore baisser d’un cran, est aussi le principal combat mené par la DNCG dans le but de pérenniser économiquement le français. football. ” Malgré les crises successives (Médiapro, Covid), Les clubs français n’ont jamais travaillé sur la masse salarialeregrette Mickeler. Lors de l’annonce du deal Mediapro, en 2018 (pour la période 2020-2024)les clubs ont augmenté leur masse salariale de 400 millions d’euros. Quand on regarde l’ensemble des clubs suivis par l’UEFA, on constate un ratio masse salariale/recettes de 53 %. En France, c’est 67%. Le gros déséquilibre de fonctionnement du football français est dû à ce pic de 400 millions. »
De quoi inciter Jean-Marc Mickeler à affirmer que « on arrive à la fin d’un modèle » et que « le modèle économique tel qu’il existait est mort », en prenant comme exemple le cap de Brest avec « l’argent (qui) n’est pas tout ». « Ce modèle n’est pas exclusivement français. On oublie trop souvent qu’il y a plus de clubs qui perdent en Premier League, en Serie A ou même en Liga qu’en Ligue 1… A la DNCG, nous pensons en tout cas que la priorité absolue pour nos clubs d’ici mai prochain est de réduire la masse salariale. », appuie le président de l’organisme de contrôle financier.
Bref, le DNCG dit « préoccupé » par de potentielles faillites de clubs français et « partage cette préoccupation avec les dirigeants et actionnaires de clubs ». Aussi, le gendarme financier, après avoir condamné Bordeaux, l’a prouvé avec « l’avertissement » contre l’OL qu’il n’a pas pris « pas de décision exceptionnelle » selon le statut et l’histoire des clubs.
Crédits photos : Johnny Fidelin/Icon Sport