Le déficit global des clubs de football français était de 250 millions d’euros pour la saison 2023-24, révèle le président de la Direction nationale du contrôle de gestion (DNCG), Jean-Marc Mickeler, dans un entretien mis en ligne vendredi soir par L’Equipe.
Dans une longue interview accordée au quotidien L’Equipe, le chef de la Direction nationale du contrôle de gestion (DNCG) Jean-Marc Mickeler dresse le portrait financier du football français. Et ce n’est pas brillant.
Au 30 juin 2024, a-t-il annoncé, la perte d’exploitation des clubs français était « de l’ordre d’un milliard d’euros, compensée par de très bonnes ventes avec 830 millions d’euros de plus-values sur cessions de joueurs ».
« Ce qui génère une perte nette d’environ 250 millions d’euros (150 en L1, 100 en L2) », explique-t-il. Le patron du gendarme financier du football français appelle les clubs à s’attaquer rapidement à leur masse salariale.
“A la DNCG, nous pensons en tout cas que la priorité absolue pour nos clubs d’ici mai prochain est de réduire la masse salariale”, a-t-il déclaré, expliquant qu’elles sont dans des proportions bien au-dessus de la moyenne européenne (“Quand on regarde l’ensemble des salaires”, a-t-il déclaré. Dans les clubs suivis par l’UEFA, indique-t-il, il y a un ratio masse salariale/revenus de 53%. En France, il est de 67%.»
Une baisse des droits TV « ni surprenante ni exceptionnelle »
Lorsqu’on lui demande s’il craint des faillites, il répond : « La DNCG est inquiète. Elle partage cette préoccupation avec les dirigeants et actionnaires des clubs. « L’argent n’est pas tout. Il faudra que tout le monde en soit convaincu. Le modèle économique tel qu’il existait est mort.
Car, précise-t-il, les pertes devraient encore s’accroître cette saison en raison de la baisse des recettes, liée notamment à l’expiration des sommes dues par le fonds d’investissement CVC, partenaire de la Ligue, et à la réduction des droits TV. Les recettes apportées au football français par CVC, qui a acquis 13% de la filiale commerciale de la LFP en échange d’une somme totale de 1,5 milliard d’euros, baisseront comme prévu cette saison, où les clubs “n’auront plus que le solde”. , soit 136 millions d’euros.
Concernant la réduction des droits TV, vendus à la plateforme DAZN et beIN Sports par rapport à environ 500 millions d’euros par saison pour leur volet domestique, il estime qu’elle n’est « ni surprenante ni exceptionnelle » compte tenu du contexte mondial. « Le déficit net des droits (TV) s’élèvera à 96 millions pour la saison 2024-2025. Ce montant, bien qu’important, ne doit pas plonger le football français dans une crise existentielle si le modèle économique reste maîtrisé”, estime-t-il.