L’animation offensive, un chantier prioritaire pour les Rouge et Noir

L’animation offensive, un chantier prioritaire pour les Rouge et Noir
L’animation offensive, un chantier prioritaire pour les Rouge et Noir

En s’imposant face au Havre la semaine dernière, le Stade Rennais n’était pas totalement rassuré. Le succès sur la plus petite des marges n’a pas satisfait le public rennais qui a manifesté son mécontentement avec des sifflets au coup de sifflet final. Plus qu’une critique de l’investissement des joueurs, cette marque de mécontentement apparaît plutôt liée au mécontentement d’observer semaine après semaine un match assez pauvre en spectacle sur le plan offensif. Un problème récurrent depuis le début de la saison pour Julien Stéphan et ses hommes.

Une notion de spectacle parfois difficile à intégrer dans la recherche de performance, mais l’entraîneur rennais dit entendre cette attente du public : «Je comprends qu’il faut gagner tout de suite, qu’il faut bien jouer tout de suite, qu’il faut se créer beaucoup d’occasions tout de suite. C’est la théorie, et puis il y a la pratique, et en pratique c’est plus difficile à mettre en place quand il y a eu autant de changements et qu’il a fallu retarder l’intégration de certains acteurs offensifs. L’idée n’est pas de chercher des excuses mais de trouver des explications. Mais tout le reste, je le comprends, et que le public s’attende à cela, je trouve finalement cela normal.

Essais et erreurs tactiques, choix limités et manque de précision technique

Après avoir débuté dans un 4-4-2 losange, tenté un 4-4-2 à plat à Reims, installé un 3-4-3 qui n’a pas résisté aux performances insuffisantes des pistons, Julien Stéphan veut désormais s’appuyer sur le 4-4-2. 3-3 utilisé contre Le Havre : «C’est la voie que nous entendons suivre, c’est la voie que nous avions en tête dès le départ et qui n’a pas pu être empruntée pour des raisons que j’ai maintes fois évoquées.« . Au premier rang desquels se trouvent des choix longtemps limités devant en raison des absences et du démarrage physique lent des deux ailiers Jota et Andrés Gómez. Le Colombien est incertain pour le déplacement à Auxerre après avoir subi un choc à l’entraînement cette semaine.

Ces changements de système n’ont pas facilité la mise en place d’automatismes sur le plan offensif pour un groupe de joueurs complètement modifié à l’intersaison. En tenant compte du temps de jeu sur la saison 2023/2024, Rennes est l’équipe de Ligue 1 qui a connu le plus de bouleversements dans son effectif cet été. Mais cela ne peut pas tout excuser et les progrès apparaissent match après match minimes pour créer du danger côté rennais.

A l’inverse, en ce qui concerne la capacité à contrôler l’adversaire, les statistiques sont prometteuses pour les Rouge et Noir, qui font partie des équipes de Ligue 1 qui récupèrent et gardent le ballon le plus haut dans le camp adverse. C’est donc dans le dernier tiers du terrain que les Rennais ont du mal et où ils doivent absolument progresser selon Julien Stéphan : «C’est sûr qu’il faut s’améliorer dans les trente derniers mètres pour créer plus de danger, on travaille beaucoup du coup aussi, on fait des mises en situation, on développe beaucoup de choses là-dessus, j’espère qu’on pourra pour voir rapidement des signaux positifs. (…) La connaissance de l’autre doit se développer progressivement. Il y a aussi de la lucidité et de la justesse technique pour valider les situations existantes, il y en a un certain nombre depuis le début de saison et qui doivent déboucher sur des actions plus qualitatives en termes de création de danger.

Une autre statistique illustre ce constat : avec une moyenne de 0,08 xG* par tir tenté, Rennes est l’une des équipes créant les pires positions offensives du championnat cette saison (seuls Brest et Saint-Etienne font pire). Preuve que l’équipe peine à déséquilibrer ses adversaires par les décalages, et à mettre ses attaquants dans des situations favorables. Comme le souligne Julien Stéphan, les Rouge et Noir doivent aussi faire preuve de plus de justesse technique, secteur dans lequel ils ont affiché par séquences lors de certains matches un niveau parfois indigne de la Ligue 1. Les Rennais affichent jusqu’ici un taux de réussite bien inférieur aux candidats naturels pour l’Europece qui peut certes être relativisé par leur possession supérieure à la moyenne, et donc des espaces plus restreints pour leurs transmissions, mais qui interroge aussi sur le niveau et les performances individuelles des joueurs.

Liberté de création ou combinaisons élaborées ?

Dans ce contexte, quelle est la philosophie du staff pour construire son jeu offensif dans les derniers mètres adverses ? Certains coachs privilégient la liberté de créationlaissant leurs talents chargés de trouver des solutions pour déséquilibrer les défenses, où d’autres choisissent de cadrer tactiquement ces séquences à travers des combinaisons répétées lors de l’entraînement.. En l’état, Julien Stéphan se place plutôt dans le deuxième camp : «A l’heure où nous sommes, je crois à la mise en place de combinaisons, car nous avons un groupe jeune avec très peu d’expérience commune. Pour renforcer les repères, je crois dans un premier temps davantage à la création de combinaisons et de repères collectifs forts dans ces situations. Et deuxièmement, lorsque nous aurons dépassé cette phase, où nous serons encore loin d’avoir réussi, nous pourrons nous permettre un peu plus de liberté en nous basant sur des repères déjà existants et sur des connaissances communes.

Pour l’instant, ce travail n’a pas porté ses fruits, la meilleure performance offensive rennaise remontant à la première journée face à Lyon. Mais en assumant ce choix philosophique, après avoir rappelé le contexte de l’intersaison, l’entraîneur rennais se place, avec son staff, également responsable de la performance offensive décevante en début de saison rennaise. Après plus d’un quart de championnat disputé, dans une situation comptable insuffisante mais pas rédhibitoire, le Stade Rennais doit rapidement montrer sa progression dans le jeu, de préférence ce dimanche face à Auxerre.

*xG = Objectif attendu. Le modèle xG mesure la dangerosité d’une frappe, en utilisant les données historiques de milliers de tirs similaires pour estimer la probabilité d’un but sur une échelle de 0 à 1.

 
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