Une persévérance dans l’erreur. Ce sont des mots forts qui figurent effectivement dans le rapport final rendu par la Commission sénatoriale qui a enquêté pendant plusieurs mois sur la santé du football professionnel français. Du deal avec CVC à la gestion des clubs, en passant par celle de la LFP et de son président Vincent Labrune, le duo à la tête de la commission, Michel Sapin et Laurent Lafon, a mené une série d’auditions et d’audits, pour obtenir un aperçu. idée de l’état de santé, qu’il soit financier ou éthique, de notre football.
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Comme vous l’avez compris au cours des derniers mois et des nombreux articles que nous avons publiés sur le sujet, la commission sénatoriale a rapidement été étonnée par les us et coutumes des dirigeants qu’elle a rencontrés. Déficit structurel dans les clubs, manque de communication entre les différentes organisations, manque de transparence sur les conditions du deal avec CVC (que certains présidents, comme celui du Havre, ont dénoncé), masse salariale non maîtrisée, bref le quotidien des Le football français depuis quelques temps, mais pas celui de ces sénateurs parfois hallucinés par la légèreté affichée par les têtes pensantes du monde professionnel.
Michel Savin et Laurent Lafon ont rapidement exprimé leur étonnement, lors des auditions mais aussi lors de leur dernière conférence de presse tenue il y a un peu plus d’un mois. Rebelote ce mercredi au Sénat, où ils ont présenté leurs 35 (!) recommandations pour sauver le football français. « Oui, nous avons été surpris par la manière dont les décisions sont prises, par le manque de professionnalisme dans les processus. Ce fut une surprise, surtout compte tenu de la qualité individuelle des gens. Ce sont des gens qui ont réussi professionnellement. Pour réussir, ils ont des qualités. Ce qui est étonnant, c’est l’écart entre les qualités de ces gens et les décisions qu’ils prennent autour de la table.a par exemple critiqué Laurent Lafon.
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Contrôle de la paie, refonte du système des droits TV…
Parmi ces différentes recommandations, celle de “Ramenez la DNCG dans les bureaux de la FFF pour bien séparer les choses. La DNCG doit être totalement indépendante pour assurer ses contrôles ». Le constat a surpris les sénateurs, soit celui de mieux maîtriser la masse salariale en limitant le nombre d’acteurs. « La masse salariale a un impact très important sur les clubs. Nous mettons deux propositions sur la table. Après, ce sera un débat à avoir (…) pour que les 70 % de la masse salariale soient respectés. Certains clubs dépassent ce pourcentage. Les clubs affichent des ventes de joueurs très importantes, mais lorsque ces ventes ne sont pas comptabilisées, cela met les clubs en difficulté budgétaire. La masse salariale doit être maîtrisée une fois la période de transfert terminée. Un deuxième contrôle est nécessaire après la période de transfert, pour vérifier si les chiffres annoncés ont été atteints.a exposé Michel Savin, qui a découvert les coulisses du football professionnel. « Dans beaucoup de clubs de Ligue 1, le nombre de contrats dépasse les 40. Sur ces 40, on a remarqué qu’une dizaine ne joue jamais, même pendant une minute d’un match professionnel ».
Sur les droits TV, qui ont été au cœur des débats lors de son enquête, la Commission sénatoriale veut changer les règles. « Il faut revoir les règles des appels d’offres qui n’optimisent pas le résultat, notamment pour le consommateur. Nous proposerons au niveau législatif de renforcer la lutte contre le piratage”. Peut-être la seule recommandation ardemment souhaitée par Vincent Labrune, qui a eu droit à une nouvelle salve sur sa rémunération. Il appréciera sûrement la recommandation de plafonner la rémunération des présidents de Ligue. Reste à savoir si ces recommandations auront de réels effets.
Pub. le 30/10/2024 18:06
– MISE À JOUR 30/10/2024 18:13