De l’arrivée de Lucas Perri au soutien des Bad Gones, comment la relation entre Anthony Lopes et l’OL a tourné au vinaigre

De l’arrivée de Lucas Perri au soutien des Bad Gones, comment la relation entre Anthony Lopes et l’OL a tourné au vinaigre
De l’arrivée de Lucas Perri au soutien des Bad Gones, comment la relation entre Anthony Lopes et l’OL a tourné au vinaigre

Formé à l’OL, et très apprécié par de nombreux supporters lyonnais, Anthony Lopes a été rétrogradé cette saison dans la hiérarchie des gardiens, lui qui fait désormais office de quatrième gardien. Une situation qui génère des tensions autour de son cas au sein du club rhodanien.

C’est l’histoire d’un secret de polichinelle qui n’a jamais vraiment été mis à nu. Les semaines estivales de déclassement d’Anthony Lopes en disent long sur les nouveaux us et coutumes du football business. Le recrutement d’un gardien d’un autre club de la galaxie au mercato hivernal, une dose homéopathique d’installation dans les buts lors de la Coupe de (qui irait jusqu’en finale) pour étirer la saga et les questions qu’elle suscite, une série de trois premiers matches amicaux en juillet où le futur-ex (Lopes) et le futur tout court (Lucas Perri) alternent les mi-temps pour se donner plus de temps de réflexion, le verdict assumé par Pierre Sage, le sélectionneur, le 31 juillet au terme du quatrième match amical contre le Torino où le coach a titularisé le Brésilien pendant 90 minutes.

Puis un rôle de doublure qui aboutit en août qui empêche David Friio, alors directeur sportif, d’installer un symbole dans le grenier lors du mercato, sans oublier le coup de grâce : le recrutement d’une autre doublure, Rémy Descamps, le 29 août qui entraîne une absence du groupe lors du match contre Strasbourg le lendemain. Pour finir donc, le numéro 4…

Un timing « officiel » un peu tardif pour qu’il ait de vraies solutions de départ en août, alors que le jeu des chaises musicales des gardiens, un marché serré, était déjà terminé en France et en Europe. Pourtant, celui qui fêtera ses 34 ans le 1er octobre prochain, ne s’est pas forcément vu promettre une destination exotique.

Hommage des Bad Gones à l’un des leurs

La banderole déployée par les Bad Gones en pleine seconde période d’OL-OM (2-3) n’est pas passée inaperçue dans le stade. « Un Gone ici depuis qu’il a 8 ans mérite un meilleur traitement, force à toi Anthony ». Les supporters lyonnais, dont il a fréquenté les tribunes à Gerland dans sa jeunesse, entendaient ainsi rappeler l’empreinte laissée jusqu’à ce jour par ce « gone » non pas d’un jour mais de toute une vie : 378 matches de Ligue 1, 36 dans les différentes coupes et 73 en Europe, Ligue des champions et Ligue Europa confondues.

La trace pour mieux montrer le fossé créé par la gestion de son dossier qui est tendue, sans pour l’instant que cela fasse des vagues. Car les fans ont toujours eu un lien particulier avec Anthony Lopes, le natif de Givors, la ville entre les deux « meilleurs ennemis » qui a débuté sa carrière lors d’un derby OL-Saint-Étienne à Gerland le 27 avril 2013 (1-1).

Ils lui avaient déjà dédié une banderole à cette occasion. « Anthony, on croit en toi », pouvait-on y lire en soutien à celui qui remplaçait alors au pied levé Rémy Vercoutre, blessé au genou la veille. Depuis, les débats ont enflammé quelques discussions entre fans entre Rhône et Saône. Au-delà de la question du titulaire du but lyonnais, une partie des supporters déplore surtout l’attitude d’un club envers l’un de ses enfants. Car pour eux, qu’on aime ou non Anthony Lopes, il est et reste un enfant du club. Le faire glisser à la quatrième place de la hiérarchie est considéré comme humiliant et honteux.

Soutien des joueurs du LOU

Et le soutien de la communauté lyonnaise ne s’arrête pas aux tribunes du Groupama Stadium. Le demi de mêlée du LOU Baptiste Couilloud, ami et confident d’Anthony Lopes, a posté une photo montrant ostensiblement le maillot du gardien lyonnais siglé “Lopes”. Le rugbyman était avec les Bad Gones dans le Kop en compagnie de quinze autres joueurs du club de rugby lyonnais.

Un soutien important et notable qui a dû faire du bien au gardien portugais qui s’apprête à vivre le retour de « son » OL en Coupe d’Europe loin du groupe et du stade, lui qui a disputé les 73 derniers épisodes continentaux de l’OL.

Une histoire comme (première) prise de position

Evidemment, lorsque l’intéressé partage ladite banderole avec un « merci les Gones », la polémique prend une autre dimension. A ce jour, il s’agit du seul « discours » d’Anthony Lopes, désormais numéro 4 dans la hiérarchie des gardiens de l’OL. Il enchaîne ses semaines d’entraînement de manière très professionnelle, avec la même énergie, sans être mobilisé les jours de match. De son côté, Pierre Sage ne cache pas que « c’est compliqué ».

« Son statut a changé, j’en suis conscient, expliquait l’entraîneur de l’OL mi-août. Et j’essaie d’être proche de lui mais je dois respecter la hiérarchie. »

Et son désormais remplaçant Lucas Perri ne s’étend guère en conférence de presse lorsqu’il s’agit d’évoquer sa situation. D’autant que ses prestations ne sont pas sans faille, comme face à l’OM où sa relance approximative a indirectement permis à Jonathan Rowe d’inscrire le but de la clim du Groupama Stadium à la 90e+5.

Un choix stratégique plutôt que sportif

Au final, tout le monde semble prisonnier d’une situation qui prolonge un manque de savoir-faire lyonnais : la gestion de la fin de bail des cadres. Si ce n’est Juninho, un soir de son 100e but contre Caen en mai 2009 ou Sidney Govou, douze mois plus tard, qui recevait l’hommage de son équipe en sortant à l’échauffement avec un t-shirt avec le 14 dans le dos, rares sont les légendes du club à avoir connu une sortie à la hauteur de leur passé lyonnais.

En la matière, l’art est difficile mais il confine un peu à l’humiliation dans le cas d’Anthony Lopes, malgré des émoluments confortables. Bien sûr, il est difficile de dire au revoir quand les joueurs ont des contrats ou sont « en activité », comme l’a souligné John Textor. Et la réponse évasive du patron lyonnais lors de la conférence de presse de rentrée il y a deux semaines n’a pas été des plus claires sur le sujet, malgré les relances. L’exercice de traduction n’a peut-être pas été assez explicite.

 
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