Sa dernière apparition professionnelle remonte à quatre mois à peine. C’était face au Paris FC, au Stade Armand-Césari de Bastia, pour mettre un terme à une expérience corse qui n’a pas été des plus fructueuses. Depuis, Gaëtan Charbonnier a mis les pieds dans un autre monde au Pouzauges Bocage FC, club vendéen évoluant en Régional 1. Un monde qui voit l’ancien attaquant du Stade Brestois, de l’AJ Auxerre, du Stade de Reims et de l’AS Saint-Étienne sillonner les complexes sportifs des Pays-de-la-Loire. Un monde dans lequel l’homme aux 19 buts en Coupe de France a déjà entamé son aventure annuelle dans la doyenne des compétitions, avec une qualification maîtrisée (0-3) sur la pelouse de Longuenée-en-Anjou (Maine-et-Loire), équipe de niveau départemental.
Formé par son frère, Valentin
« Je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre, confie le lanceur professionnel fraîchement retraité. Je savais que j’allais baisser d’intensité, mais là où j’ai été agréablement surpris, c’est dans les intentions de jeu, la qualité technique. On peut se permettre d’avoir des phases de jeu vraiment intéressantes, donc c’est bien. Ça me permet de continuer à jouer, de m’amuser. Parce que je prends du plaisir et que nous prenons du plaisir tous ensemble. »
A Pouzauges, commune d’un peu moins de 6 000 habitants, Gaëtan Charbonnier a rejoint son frère Valentin, au club depuis six ans et entraîneur pour la deuxième saison consécutive. « Il habite aux Sables-d’Olonne, et je suis juste à côté, poursuit-il. On a une heure de route, qu’on fait ensemble, c’est facile à faire. C’est un style de vie qui me convient, des villes qui nous conviennent, à taille humaine. » Les deux frères ont déjà joué ensemble au début de la carrière du cadet, à Châtellerault (Vienne), à deux heures de route plus à l’est. Depuis, l’ancien numéro 10 du SB29 a évolué dans huit clubs au total, de l’équipe réserve du PSG à cette dernière expérience à Bastia.
« C’est vrai qu’au fil des années avec le monde professionnel… Il y a des groupes où les relations humaines sont bonnes, d’autres où ce n’est pas à 100% le top », constate-t-il. « Ici, dans la vie de groupe, franchement, c’est un régal. Après les entraînements, on reste très souvent ensemble, c’est génial. Dans l’état d’esprit, la vie de groupe, les relations humaines, je m’y retrouve. »
« Je ne peux pas y aller avec mes gros sabots »
Outre son rôle au sein de la ligne d’attaque du club de sixième division, qui ambitionne de monter en N3 dans un avenir proche, le natif de Saint-Mandé (Val-de-Marne) sera amené à réaliser quelques séances spécifiques avec les catégories jeunes. Mais prête aussi main-forte à la structuration du club, notamment en termes de communication. « On veut, s’il y a une belle surprise avec une montée en fin de saison ou d’ici deux ans, que le club soit prêt à jouer en National 3, confie-t-il. J’essaie d’apporter ce que je peux, mais je n’arrive pas avec mes grosses crampons en disant : “Il faut faire ceci, il faut faire cela.” »
S’il a écarté pour l’instant l’idée d’une carrière à plein temps sur les bancs – « J’ai toujours envie de jouer, et mon âme de joueur est toujours là » – l’ancien attaquant s’épanouit dans ce nouveau défi. Lui que l’on pourrait décrire comme pas toujours en phase avec son temps. « Dans le monde professionnel, il y a un critère qui est de plus en plus essentiel au fil des années : le critère athlétique, physique, analyse-t-il. Je suis grand, je ne vais pas vite. Aujourd’hui, on attend des joueurs qu’ils courent 10 à 15 km par match, qu’ils courent vite… Je ne suis pas dupe, ce n’est pas forcément mon football. Je joue plus avec mes qualités, je joue plus avec mon cerveau qu’avec mes qualités physiques. C’est ça qui a fait ma carrière, et j’en suis très content. J’ai toujours gardé ça, donc je le garderai jusqu’au bout. »