On ne va pas se mentir, Setariki Tuicuvu est plus à l’aise pour coller un tampon ou aplatir un coin, en mode Superman, que derrière les micros des conférences de presse. Mais jeudi midi, aux côtés de Beka Gigashvili, l’international fidjien (29 ans, 12 sélections), s’est prêté volontiers au jeu. Et toujours avec le sourire, sa marque de fabrique.
Débarqué la saison dernière comme joker de la Coupe du monde, « Seta » est rapidement devenu l’un des hommes clés de Pierre Mignoni. Le coach du RCT explique : « C’est un joueur polyvalent qui sent le rugby. Il apporte beaucoup à l’équipe. C’est simple : il sait jouer au rugby. Il sait défendre, attaquer, marquer des essais incroyables… Il est complet !
« Il me manquait un peu de jus »
Au point de n’avoir raté qu’une seule feuille de match depuis le début de la saison (contre les Stormers en Afrique du Sud). Et pourtant. Même s’il a été titulaire six fois sur ses douze apparitions, Setariki Tuicuvu n’a pas connu des premiers six mois des plus fluides.
Il détaille : « J’essaie de me remettre en forme. Lors des premiers matches, je ne me sentais pas bien. Il me manquait un peu de jus. Et Pierre Mignoni pour compléter. De manière cash, mais avec une vraie bienveillance : « Parfois, il doit se réveiller un peu. Je l’ai vu un peu mieux la saison dernière. « Seta » a eu un peu de mal pendant l’intersaison. Il est retourné aux Fidji… (sourire). Disons que le retour à la réalité a pris un peu plus de -. Mais c’est quelqu’un qu’on adore. Je veux le voir sauter partout, courir partout. Lorsqu’il est en bonne forme physique, il est tout simplement incroyable. Il sait tout faire. Là, je sens qu’il retrouve la forme. »
Ailier polyvalent, centre et arrière, Setariki Tuicuvu est loin de se cacher. Ni sur le terrain, ni lorsqu’il faut juger ses performances. Même si la personne concernée l’admet, il n’est pas toujours facile de jouer le rôle dedos utilitaires en sortant du banc : « J’ai souvent été remplaçant. Et dans ce rôle, je dois couvrir tous les postes. Ce n’est pas toujours facile quand on change chaque semaine. Il faut connaître tous les rôles. Si tu fais une erreur sur une action, ça peut nous attirer des ennuis. Et c’est compliqué aussi le lundi, quand en vidéo, ils te montrent tes erreurs devant tout le monde. (rires).»
La communication comme axe de progression
Si sur le terrain, « Seta » parle le langage universel du rugby, le natif de Nadi doit encore travailler sur un point : la communication avec ses partenaires. Pas forcément facile pour le Fidjien discret. Il raconte, avec timidité et franchise : « L’équipe me connaît et sait que je suis comme ça. J’essaie de parler un peu sur le terrain… mais il me faut plus ! Mes coéquipiers m’encouragent. Ils peuvent voir que je ne parle pas (rires). Bon, un peu, hein ! J’essaie de parler fort mais même là, ils ne m’entendent pas. Alors à l’entraînement, je me pousse. C’est mon objectif. Maso [Andrea Masi] et Pierre [Mignoni] dites-moi. Je dois continuer !
La saison dernière, le directeur du rugby avait déjà ciblé cette zone de progression pour ses trois-quarts. Alors, un an plus tard ? « Oui, il a progressé dans ce secteur. Après, je ne vais pas en faire un Jérémy Sinzelle (rires). Mais « Seta », je veux avant tout qu’il garde ce plaisir du jeu. C’est souvent le cas chez les Fidjiens. On le trouve chez Jiuta [Wainiqolo]. Il lui faut désormais la mettre au service de la communication. En tout cas, il fait beaucoup d’efforts. » De bon augure pour « Super Seta »… et pour Toulon !
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