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Pro D2 – “J’ai eu beaucoup de refus de Nationale”, raconte Lucas Oudard, avant de dévoiler des clubs à Aurillac

Lucas Oudard débutera comme flanker contre Dax (vendredi, 19h30). Capable également de jouer ailier, l’Aurillacois dévoile son profil unique, même s’il n’avait pas de club jusqu’à début juin.

Lucas, comment as-tu digéré cette lourde défaite à Agen ?

Elle a fait du mal. On a pris quarante points avec une première période où on n’existait pas. Nous avons eu une réunion le lendemain pour régler cette réunion car nous ne pouvions pas nous attarder sur le non-match que nous avions produit. Il a fallu basculer à Dax en faisant un Noël en équipe avec toutes les familles des joueurs. Cela a aidé le groupe à se remotiver.

Vous obtenez donc Dax, un concurrent du top 6. Qu’attendez-vous ?

Ils ont montré qu’ils étaient une grande équipe en battant Biarritz et Provence récemment. Dax va venir à nous pour gagner, il faut s’attendre à un gros combat mais ça galvanise tout le monde.

Regardez-vous davantage les équipes classées devant vous ou en bas du classement ?

Le week-end dernier, nous étions dixièmes et aujourd’hui nous sommes treizièmes. D’une semaine à l’autre tout va très vite. L’ambition du club est de viser le top 6 mais en étant réaliste, à Aurillac on se bat d’abord pour le maintien et on s’occupe. On regarde toutes les équipes et on se dit qu’on n’est pas loin du haut ni du bas. Sachant qu’Oyonnax n’est pas à sa place et devrait se réveiller une fois la machine redémarrée.

Personnellement, vous faisiez votre retour après avoir été forfait contre Valence-Romans, « à cause » de votre diplôme. Pouvez-vous nous en dire plus ?

En effet, le 6 décembre, je devais me rendre à Clermont-Ferrand pour recevoir mon diplôme d’ingénieur. J’ai fait mon master ingénieur physique option énergie à Polytech Clermont-Ferrand et je ne me voyais pas rater cette opportunité, même si on a fait un match important contre Valence-Romans. D’autant que j’avais déjà reporté un examen en début de saison car j’honorais ma première titularisation contre Colomiers.

Pourquoi avoir choisi cette voie du génie physique et du développement durable ?

L’impact que l’on peut avoir sur notre activité avec les énergies renouvelables m’intéresse énormément. C’est fascinant de voir comment nous pouvons avoir un impact positif dans la lutte contre le réchauffement climatique. J’ai effectué un stage en Ecosse, à Dundee, où j’ai travaillé sur un projet d’optimisation avec les énergies renouvelables, notamment solaires, et j’ai continué dans cette direction par la suite.

Pour en revenir au rugby, tu as un profil assez particulier en pouvant jouer troisième ligne et ailier. Est-ce que cela vient de votre passé de sept ?

Premièrement, la situation du club m’a propulsé dans cette situation. Lors du premier match amical de la saison, il y a eu trois blessures aux ailes et il ne restait plus que trois ailiers. J’ai été testé lors du deuxième match amical, mais il y a eu une autre blessure la semaine suivante. Et comme j’avais une bonne capacité de déplacement, le staff m’a testé contre Montpellier et j’étais sur la liste pour le premier match de la saison de Pro D2. J’apporte un côté défensif qui peut rassurer en tant qu’ailier. J’ai eu ma chance à Colomiers, le staff m’a fait confiance même si je n’ai évidemment pas toute l’aisance d’un pur ailier. Mais force est de constater que le Sevens m’a énormément aidé sur le jeu à plein régime pour me familiariser avec ce nouveau poste.

Préférez-vous jouer sur l’aile ou combattre au cœur des rucks en tant que flanker ?

Flanquer ! Ce n’est pas le même sport, être ailier ou troisième ligne. Les semaines comme ailier sont super mais il y a peu de collisions (rires). Dans un match, je n’ai pas l’impression d’être utile car mon point fort c’est l’enchaînement des tâches et au début, je ne comprenais pas trop ce que je faisais sur le terrain. J’ai fait beaucoup de courses inutiles. Contre Nice par exemple, j’ai poussé un adversaire qui m’a valu un carton jaune, car ce match était frustrant pour moi. Je défendais dans les extrémités alors qu’on souffrait au centre du terrain donc j’avais envie d’être chocolat (rires) ! Cette frustration s’est ressentie dans cette action, donc je me sens mieux aussi en troisième ligne.

Pro D2 – Lucas Oudard a disputé cinq matches sur l’aile cette saison avec Aurillac.
Icône Sport

Qu’attend Roméo Gontineac de votre profil ?

Nous n’avons pas de consigne particulière, même si avant la réception à Nevers, il m’a demandé de porter davantage le ballon. Il aimait ma capacité à sortir du front. Mathieu Lescure, l’entraîneur des avants, trouve que j’ai un bon impact en défense avec un taux de plaquage élevé et il me demande d’être agressif, notamment face aux gros joueurs. Encore plus ce week-end en accueillant Dax ! Il va falloir les attaquer constamment pour qu’ils ne puissent pas jouer leur rugby.

J’aurais aimé avoir l’opportunité de me montrer juste un quart d’heure avec Clermont

Vous avez déjà disputé douze matches cette saison avec Aurillac. Vous attendiez-vous à avoir autant de - de jeu ?

Certainement pas. Je n’avais pas de club jusqu’au début du mois de juin. Mon profil peut faire peur car un flanker de 93 kg ne donne pas envie d’être recruté. J’ai eu beaucoup de refus de la part des sélections nationales car on me disait que c’était plus dur qu’en Top 14 et que mon profil « léger » n’était pas une priorité. Quand Aurillac m’a contacté, j’ai tout de suite été intéressé car ils jouent beaucoup avec des jeunes. Je savais que je jouerais quatre ou cinq matchs dans la saison en sachant qu’il y avait du monde sur le troisième trio. J’ai finalement commencé comme ailier et au final j’ai déjà joué douze matches ! Je suis très heureux d’avoir autant de - de jeu.

Pourquoi avez-vous été attiré par le Stade Aurillacois ?

J’avais quelques amis qui étaient passés par là, comme Benjamin Boudou, Antoine Aucagne ou Juun Pieters. Je connaissais quelques personnes et il y avait un côté familial et un peu club amateur qui me plaisait. Ce sont des choses que je n’avais pas trop vécues à Clermont car j’évoluais souvent entre les Espoirs, les Sevens et les professionnels. Et surtout, je savais que j’allais jouer.

Vous avez passé cinq saisons à Clermont. Quelle expérience en tirez-vous ?

Sur les trois premières saisons, je n’avais clairement pas le niveau. Je devais peser 78kgs et j’ai préféré jouer à Cournon, en Fédérale 2, et c’était très bien. Mais dès la quatrième année, je me suis formé auprès des professionnels. Christophe Urios est arrivé, j’ai fait une bonne préparation avec les professionnels lors des matchs amicaux mais après je n’ai pas eu d’opportunités. Christophe m’a dit que je ne répondais pas à ses critères car je n’avais pas un profil bien conçu. J’ai un profil un peu « salaud » qui touche à tout, sans être un spécialiste des airs ou du strumming par exemple. Mais j’aurais adoré avoir l’occasion de m’exhiber un quart d’heure avec l’ASM. Clermont était dans une moins bonne période la saison dernière, j’ai compris que le staff ne voulait pas lancer trop de jeunes. Mais je suis reparti avec beaucoup de regrets, car il y avait beaucoup de monde au troisième rang. Chaque semaine, il y avait toujours Dessaigne, Fischer, Kremer, Lee et Sowakula qui entraient ou sortaient de l’équipe. Ils étaient équipés pour ce poste, donc c’était bénéfique de travailler avec ce type de joueur !

 
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