C’est la petite musique du moment, dans les réunions de quartier, à la mairie ou au siège du TPM. Le projet Mayol à Pipady, révélé en grande pompe il y a trois ans, mais au point mort depuis, ne serait pas enterré.
L’aménagement ambitieux d’une partie du littoral du Mourillon, à Toulon, est toujours dans les cartons. Malgré les apparences et les vents contraires. La déclaration des orientations budgétaires de la métropole pour l’année 2025, hier à la préfecture, a été l’occasion pour les élus de la réitérer.
“C’est une éternelle Arlésienne annoncée avec beaucoup de communication, de rétro-agenda et d’images de synthèse”, » s’est pourtant moqué Amaury Navarranne, opposant au Rassemblement national.
Réponse de Jean-Pierre Giran, président du TPM : « Nous avançons, même si ce n’est pas aussi vite que nous le souhaitions. Nous avons une réunion avec le maire de Toulon et les entreprises concernées pour voir comment un dossier qui a pris un peu de retard pourra peut-être être bouclé et amendé ».
Investisseurs et élus se réunissent
Aucun détail n’a été donné sur cette rencontre. Une chose est sûre : le maire de Hyères a laissé entendre que l’exemplaire exposé en 2021 serait largement revu.
« Il n’est pas nécessaire de maintenir désespérément un projet si l’on voit qu’il peut être modifié. » Et de préciser : « Il y a eu quatre appels d’offres, seulement deux ont été satisfaits. L’ensemble d’une opération, dont la moitié n’avait pas trouvé preneur, mérite réflexion.
Rappelons que ce programme, présenté par Hubert Falco, avait l’ambition de « faire rayonner Toulon bien au-delà de la Métropole »selon les mots de l’ancien maire.
Un parc de deux hectares, un hôtel prestigieux, un palais des congrès, une halle marine, un parking silo et quatre immeubles de bureaux avaient notamment été annoncés pour prendre place sur un bord de mer longtemps occupé par les militaires, puis par les ingénieurs de Naval Group ( anciennement DCNS).
Mais aucune première pelletée de terre n’a jamais été donnée dans l’ancien arsenal du Mourillon. La faute, officiellement, réside dans les problèmes de propriété de l’État et de transfert des terres entre l’État et la communauté.
Ce qui n’empêche pas la maire de Toulon Josée Massi d’anticiper un déblocage du dossier à plus ou moins long terme.
Un lien avec la situation internationale ?
« On a toujours dit qu’il faudrait dix ou quinze ans pour faire du Mayol à Pipady » (1)dit-elle. « Cela avance, comme le montre le déménagement en cours de l’entrée de la DGA qui va libérer de l’espace. Mayol à Pipady – j’insiste – sera fait. Même si, par rapport à la situation internationale, quelques ajustements seront nécessaires… »
Au-delà de ces propos énigmatiques, reste la volonté politique de ne pas lâcher une opération structurante de 150 millions d’euros, réalisée en grande partie par le secteur privé. Même en sortant une nouvelle version du chapeau en prévision des élections de 2026. Cependant, la question de savoir quoi et quand reste en suspens.
« Un très gros projet, c’est trois mandats »poses Jean-Pierre Giran. “Il est temps d’exister, de penser, de traiter, de mettre en œuvre.” Bref, pas de coupure de ruban avant 2032… ou 2038.
1. Lors de la présentation du programme en 2021, Hubert Falco a évoqué 27 mois de travaux et une livraison du projet au printemps 2026.
Pas d’augmentation d’impôt
“Un contexte de crise politique et économique.» C’est ainsi que le président du TPM Jean-Pierre Giran a planté le décor, lors de la présentation des orientations budgétaires de la métropole en 2025.
Il a donc tenu à souligner «les contraintes que nous impose la politique de l’État, dont les choix affecteront fortement les communautés locales« .
Le manque à gagner pourrait atteindre 15 millions d’euros pour le TPM, selon lui.
Pourtant, Jean-Pierre Giran l’a promis : il n’y aura pas de hausse d’impôts votée par sa majorité. “Il faudra recourir à l’emprunt un peu plus dans les années à venir», a-t-il prévenu.
Par ailleurs, le président de la métropole entend se pencher sur certaines dépenses de fonctionnement »,notamment le niveau des contributions financières à nos partenaires et associations en fonction de la pertinence et de l’impact des projets soutenus« .
Quant aux investissements, « ils seront maintenus ». Citons le projet de BRT, la rénovation de l’opéra, le renforcement du Faron, l’électrification des quais, la réhabilitation de la corniche Tamaris, le pôle d’échanges multimodal de Hyères, l’Institut de formation des métiers de la santé ou encore les aménagements des îlots Montéty et Loubière.
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