“Au revoir papa!”crie un bambin en direction de Charles de Gaulletandis que d’autres dessinent des téléphones et des appareils photo.
Ce jeudi matin, au point stratégique de la Tour Royale, plusieurs dizaines de personnes sont venues saluer – de loin – leurs proches, partis en mer pour une mission de quatre mois.
Thomas, le filleul de Corinne, va vivre sa plus longue aventure sur le porte-avions. « Je suis ici depuis 7h30. Je voulais être sûr d’arriver à l’heure.dit sa marraine à 9 heures précises Son père, mon frère, était aussi dans la Marine. Cela me rappelle des scènes d’il y a longtemps… »
Le vent est bien présent dans le port. Et avec la fraîcheur matinale, presque tout le monde est emmitouflé dans son manteau. Cependant, ce n’est pas le temps – ni le poids de l’enfant de deux ans qu’elle porte sur ses épaules – qui rend les yeux de Vaitomina très humides. “Habituellement, les missions de mon partenaire ne duraient pas plus d’un mois. C’est un petit pincement au cœur.”elle a lâché.
Depuis le navire, son Charles peut aussi compter sur la présence de sa mère, polynésienne, venue assister pour la première fois au départ à Toulon. « C’est le dernier de mes enfants. C’est spécial »» murmure-t-elle modestement, lunettes de soleil sur le nez.
« Un rituel à installer »
Compagnon d’officier, Claire (le prénom a été modifié) semble plus habituée à ces longues absences. Mais, cette fois, c’est avec une poussette qu’elle surveille le Charles de Gaulle partir.
« Notre fille a un mois et demi, donc il va lui manquer quelques choses… Mais ils font de belles missions. Je sais qu’il aime son travail. Et en plus, nous sommes bons tous les deux ! (rires)“
« Cela fait partie du travail, mais c’est toujours difficile de devoir quitterpoursuit Iris, également femme de marin. C’est une mission de cinq mois (quatre en fait, NDLR)ce qui n’est pas si habituel. Elle (sa fille de 2 ans) il voit juste son père partir, sans comprendre ce qu’il va faire et quand il va revenir. Il y a un petit rituel à installer pour que ce soit moins difficile.
Encore plus près de l’eau, un couple varois a sorti ses jumelles pour suivre le navire de guerre manœuvrant à plusieurs centaines de mètres. Leur fille Hortense, infirmière, va vivre sa toute première mission.
« Nous voulions l’accompagner. C’est dur pour les familles, d’autant plus qu’elles partent dans une région pas forcément conviviale. Mais après, on s’occupe bien d’elle.conclut Philippe (le prénom a été modifié), observant le porte-avions tourner et, petit à petit, quitter le port pour une longue aventure.
Related News :