L’ancien centre international, intronisé fin août, fera ses débuts officiels à la tête des Bleus du 7. Il revient sur sa candidature au poste et partage ses ambitions pour cette nouvelle mission.
Tout d’abord, pouvez-vous nous raconter comment vous êtes arrivé à être nommé sélectionneur de France 7 ? Ce qui a surpris l’industrie…
Il y a eu un appel à candidatures pour lequel je me suis porté volontaire, comme tout le monde. Ensuite, tout s’est fait autour de discussions et d’échanges autour de ce système. C’était une opportunité qu’il fallait saisir. Dans mon désir d’évoluer en tant que coach, ce poste sera très enrichissant. C’est un apprentissage accéléré : il y a tout un groupe à gérer, il faut réagir vite, anticiper beaucoup de choses… Après avoir été responsable du centre de formation BO et entraîneur des moins de 20 ans, j’avais cette ambition de continuer à progresser, d’évoluer.
Quelle expérience avez-vous, en tant que joueur, dans cette discipline ?
On y jouait en club lors des préparatifs. J’ai eu des opportunités d’aller en sélection mais, à chaque fois, j’ai été sélectionné pour le club. C’était moins démocratisé à l’époque. Mais j’aime cette discipline, il y a beaucoup de stratégie, de tactique…
Comment votre entourage a-t-il reçu cette nouvelle ? Ce n’est pas un métier comme les autres…
Comme tout changement, c’était effrayant au début. Mais vous savez, les humains sont très doués en matière d’adaptation. C’était une envie de ma part de relever un défi aussi excitant et différent. Cela me permettra de vivre pleinement ma passion.
Comment vous êtes-vous préparé à ce nouveau poste, cette nouvelle discipline ?
J’ai regardé beaucoup de tournois, je m’intéressais au fonctionnement de cet environnement… J’ai essayé de me mettre un maximum de choses en tête et j’ai eu de nombreuses discussions avec d’anciens entraîneurs et joueurs. Dans l’ensemble, c’est une évolution normale. Pour tout métier, il y a de la curiosité à avoir, des découvertes à faire. Il faut garder à l’esprit que ça reste du rugby. Il y a des différences mais un trois contre deux reste le même.
Vous arrivez dans la foulée du titre olympique et de la victoire finale sur le circuit mondial. Comment comprenez-vous ce contexte ?
L’héritage est lourd de tout ce qui a été acquis au cours des six derniers mois. Je vais essayer de faire avancer les choses sans tout révolutionner. Le projet de Jérôme a mis huit ans, il faut du temps pour construire. Je vais essayer de donner le meilleur de moi-même mais il faut être patient.
Que ressentez-vous d’avoir à vos côtés Jérôme Daret, aujourd’hui directeur général ?
C’est un soutien important. Petit à petit, il me passe les rênes et je m’implique dans l’opération. Tout se fait en douceur et dans l’échange.
Au-delà de Jérôme, près de la moitié des champions olympiques sont sous contrat FFR et quatre autres viendront en freelance. On ne part pas de zéro…
Dans toute équipe, il faut de la solidité et de la cohérence. C’est logique que des champions olympiques soient encore présents car il y a une transmission à faire. A côté de cela, une nouvelle génération émerge.
A ce sujet, la FFR et la LNR ont présenté le plan « Objectif 2028 », une forte démonstration d’ambition de la part des autorités…
Il y a une dynamique sur laquelle le rugby français doit surfer. Le but est que tout le monde soit là. La « Fédé » a besoin de 7 pour développer ses jeunes, ceux qui étaient dans les moins de 20 ans et qui n’ont plus de sélections pour progresser par exemple. Des moyens nous sont donnés. Cela montre l’ambition du rugby français à 7 sur le long terme.
Vous aurez l’occasion au cours de la saison de faire appel à quatorze joueurs de Top 14, dont Dumortier, Joseph, Garcia… C’est une autre mission à gérer et peut-être pas la plus simple….
Pour le moment, c’est Jérôme qui gère le contact avec les clubs et on discute de ce sujet en fonction des besoins, de ce qu’on veut faire… Je vais me tourner progressivement vers ce rôle, ça se fera au fur et à mesure.
Alors cette semaine, vous avez commencé votre vie de grand voyageur…
C’était aussi une envie de ma part. J’avais envie de bouger, de voir du monde, de découvrir d’autres cultures, d’autres gens, des gens qui aiment le rugby. C’était définitivement le bon projet au bon moment pour moi.
Quel est l’état d’esprit des champions olympiques que vous côtoyez au quotidien ? Il leur faut retrouver toute leur motivation, ce qui n’est pas le moindre des défis des concurrents…
Ils devront s’habituer à leur nouveau statut. C’est ce que vivent les joueurs lorsqu’ils ont été champions de France et qu’une nouvelle saison commence. Il faut se remettre sur les rails et faire le nécessaire pour pouvoir revivre ces moments dans le futur. Je partage avec eux mon expérience sur ce sujet. Pour l’instant, l’état d’esprit est bon et il y a une grande envie de s’amuser. Après, c’est sur le terrain qu’on verra le personnage. Dubaï sera la première rencontre d’un long projet. Nous nous donnerons le temps de travailler au développement de cette génération, sachant que le but est d’avancer vers l’objectif final de 2028.
Vous avez sous vos ordres de nombreux jeunes joueurs, qui découvrent la sélection et cet univers. Comment vivent-ils ces moments ?
Ils savent que cela peut être une très bonne opportunité de performer. Ils sont heureux d’être là et de vivre cette aventure humaine. A eux d’apporter sur le terrain toutes leurs compétences rugbystiques pour rendre le tout encore plus excitant.
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