Jantjies, Plummer, Price, Beard… : le marché des transferts est largement tiré par les recrues étrangères cet automne. Le grand public est surpris et même régulièrement ému par cet afflux relativement important de non-Jiffs alors que le règlement du championnat de France entend favoriser la formation nationale. Mais cela s’explique facilement.
Il y avait en effet quelques bonnes affaires possibles à réaliser du côté du Jiff d’ici « juin 2025 » : Matthieu Jalibert, Léo Barré, Davit Niniashvili, Nolann Le Garrec, Yoram Moefana et Baptiste Couilloud étaient sur le marché. Mais compte tenu de la richesse actuelle du pool français (75 joueurs ont été appelés par Fabien Galthié en 2024…), le nombre d’internationaux « potentiels » disponibles a été réduit au strict minimum. Logique quand on connaît l’appétit des clubs pour « verrouiller », au moins deux ans avant la fin de leur engagement, leurs têtes d’affiche.
Cette année, l’UBB, Toulouse et La Rochelle ont pris la tête sur la majorité de leurs Bleus actifs. A l’exception de Matthieu Jalibert, dont la prolongation à l’UBB n’est qu’une question de détails, le sort des autres joueurs évoqués est connu depuis l’été. Cette pénurie de Jiffs à fort potentiel a donné le ton : des non-internationaux au pedigree moindre ont ensuite vu leur cote monter, comme Mateo Garcia, Paul Graou ou Beka Gorgadze ; puis, pour les clubs qui n’ont pas trouvé leur bonheur en la matière, recourir aux non-Jiffs est devenu très tentant, voire inévitable.
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Des opportunités de marché qui arrivent au bon moment
Comme nous l’avons dit, les Jiff internationaux disponibles étaient peu nombreux et donc « chers », selon la logique du marché. Pour trouver les « grands noms » tant espérés, certains clubs ont été contraints de se tourner vers l’étranger. Montpellier, particulièrement active dans ce domaine, en fournit un exemple éloquent. Champion de France 2022, le club présidé par Mohed Altrad reste ambitieux mais ne bénéficie pas pour l’heure du pouvoir d’attraction de Toulouse, La Rochelle ou Bordeaux.
Alors que plus d’une quinzaine de ses joueurs arrivaient au terme de leur engagement, le MHR est allé chercher à l’international ce qu’il n’a pas pu décemment obtenir en France : c’est ainsi que le deuxième ligne gallois Adam Beard, le talonneur néo-zélandais Ricky Riccitelli et même le demi de mêlée Ali Price a été récemment débauché. Clermont, sans solution française en 10, a fait de même avec Harry Plummer tout comme Bayonne avec Herschel Jantjies en mêlée, l’UBB avec Jean-Luc du Preez en 8 ou encore la Section Pau avec Julian Montoya en défense.
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Le pouvoir d’attraction de la France
Plus les années passent, plus la supériorité économique de la France devient évidente. Si le Japon attire des internationaux de renom, il le fait en nombre limité. Aucun autre championnat n’est aujourd’hui en mesure de rivaliser avec le Top 14 en termes d’offre financière globale. En Premiership, longtemps rival numéro un du championnat de France, le salaire moyen tourne actuellement autour de 13 000 £ par mois (environ 15 500 €) alors que le Top 14 est à 19 300 € brut par mois. Ainsi, les joueurs évoluant dans d’autres compétitions sont particulièrement enclins à déposer leur CV sur le marché français pour monétiser leurs talents. Ce qui donne évidemment des idées aux recruteurs, qui peuvent compter jusqu’à 13 non-Jiffs au sein de leur effectif.
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