Promis pour un bombardement approfondi avant le match, l’arrière latéral de l’UBB Romain Buros est finalement passé entre les gouttes de mitraille, au point de s’offrir un essai en forme de cadeau bien mérité pour sa première sélection, après quatre années sans récompense. assignation…
Osons le dire, maintenant que la malédiction est enfin brisée : pendant très, très longtemps, on a cru que Romain Buros resterait l’éternel membre d’une caste bien particulière, celle des « presque internationaux ». De ces joueurs qui sont toujours placés, mais jamais gagnants. De ceux qui auraient pu, en vérité, céder à l’envie de flâner partout, à force d’interminables allers-retours à Marcoussis, sans oublier deux voyages aux antipodes (Australie 2021 en plein covid, Japon en 2022) à seulement jamais goûté aux sacro-saints « entraînements de haute intensité ». Sauf que – et on voit ici une belle moralité sportive, en plein milieu de ce qu’il faut appeler « l’affaire Jalibert » – le Landais d’Aire-sur-l’Adour n’est pas du genre à s’apitoyer sur son sort. Et finalement eu le plaisir d’éprouver un plaisir décuplé lors de cette fameuse soirée du 16 novembre 2024, dont on ne sait toujours pas si elle aura de nombreuses suites, mais dont l’intéressé se moquait allègrement. “ Lundi, j’ai vu à l’entraînement que c’était probable que je sois titulaire, puis ça s’est confirmé mercredi, a fait sauter l’arrière de l’UBB. En attendant, ça fait trois jours intenses en termes de stress… Même si tout n’a pas été parfait, je suis juste heureux et très fier d’avoir enfin pu porter ce maillot. Il était difficile de rêver de mieux. Cette sélection, je l’ai attendu un moment, mais ça valait vraiment le coup… Parce que c’était contre les Noirs, parce que la victoire était au bout et aussi parce que j’ai eu la chance de marquer ce petit essai qui a contribué à déclencher la révolte. Une réalisation pleine de détermination comme un drôle de clin d’œil à son ex-manager Christophe Urios, qui lui reprochait justement “Je n’aime pas marquer”…
“J’ai perdu beaucoup d’impulsion pendant l’échauffement”
Des débuts de rêve au Stade de France, alors ? Croisé par hasard dans les couloirs où il officiait pour sa télévision nationale, la légende irlandaise Brian O’Driscoll (auteur d’un triplé dans cette même enceinte pour sa première sélection en 2000) n’a pas dit autre chose. « J’ai trouvé le latéral français très à l’aise pour une première sélection, ce qui n’est jamais évident quand on joue à domicile. D’autant que cet écueil émotionnel était justement celui que l’on craignait pour Romain Buros dont la timidité naturelle ne semblait pas le prédestiner à gérer la pression susceptible de l’accabler… Ce que l’intéressé n’a d’ailleurs pas démenti. “Pour être honnête, je pense que j’ai perdu beaucoup d’impulsion pendant l’échauffement, plaisanta-t-il froidement. C’est probablement pour ça que j’ai eu des crampes vers le 60ème. J’ai essayé de me rassurer avant le match et j’avais envie de faire trop de choses : des courses, des réceptions… Ce qui n’est finalement pas utile car ces actions sont nécessaires pendant le match. réussir, pas avant. En réalité, j’ai fait exactement ce que Thibault Giroud (ex-préparateur physique du XV de France, NDLR) m’a dit de ne pas le faire. Mais bon, j’ai quand même essayé de m’amuser le plus possible. Dans l’ensemble, j’ai eu une assez bonne expérience avec ce moment.
Il faudrait être très difficile pour ne pas l’avoir apprécié, vraiment. D’autant que les Noirs, grands princes, n’ont pas souhaité compliquer plus que cela la première de Buros, réduisant le bombardement formel qui lui était promis à un vague coup de semonce, sans suite… “Mais nous avions beaucoup travaillé là-dessus, par rapport aux nouvelles règles qui favorisent ces duels et au fait qu’ils avaient beaucoup touché lors de leurs deux derniers matches, se demanda le Girondin. J’avoue que nous avons été un peu surpris. Pourtant, la sagesse consiste parfois à ne pas se poser trop de questions. De même que nous souhaitons désormais à Romain Buros de ne plus jamais remettre en cause sa capacité à transposer au niveau international les qualités que nous observions chez lui chaque week-end avec l’UBB…
Related News :