Mardi nous fêterons un drôle d’anniversaire ; la première, certainement la plus douloureuse puisque les années à venir panseront rapidement nos plaies. Mardi fera donc exactement un an depuis la défaite des Bleus de Fabien Galthié face à l’Afrique du Sud en quart de finale de la Coupe du Monde organisée par la France. Les leurs et, forcément un peu, les nôtres.
C’était un dimanche soir. À l’époque, rappelez-vous, le monde s’était soudainement échappé sous nos pieds. D’un coup de sifflet, nous nous sommes tous retrouvés suspendus au-dessus de ce vide béant laissé par l’échec que personne n’avait daigné envisager, ou de si loin… Le verdict était pourtant là : un infime point d’écart (29-28) nous a fait coucher. au moment où la Coupe du Monde allait enfin devenir intéressante. KO. debout.
Un an plus tard, le dénouement sportif laisse encore autant de regrets même si, pour être tout à fait honnête, rien ne dit qu’en rejouant dix fois ce match contre les Springboks, les Bleus gagneraient à chaque fois. Néanmoins, cette génération Dupont avait clairement tout pour réussir et elle pourrait même devenir irrésistible, comme en témoigne son Grand Chelem lors du Tournoi des 6 Nations 2022. Alors oui, pour de bon : les absences (pour cause de blessure) et autres manquements – surprenants – de maîtrise dans les moments clés restent encore difficiles à digérer.
Un an plus tard, le rugby français est toujours à la recherche d’un rebond significatif. Une manière de consommer l’échec et de clore le chapitre des affaires survenues cet été où, en Argentine, Melvyn Jaminet puis Hugo Auradou et Oscar Jégou ont malheureusement défrayé la chronique extra-sportive. Rien n’aura épargné le XV de France au moment même où l’histoire devait lui offrir les conditions d’un avenir à construire, sur les bases d’une confiance aujourd’hui fragilisée.
Elle est donc reportée. D’abord à l’automne, avec les trois épreuves de la tournée qui se joueront contre le Japon, la Nouvelle-Zélande et l’Argentine. Ensuite, lors du prochain Tournoi des 6 Nations, même si le calendrier n’épargnera pas les Bleus (déplacements en Irlande et en Angleterre). Une chose est sûre : il va falloir gagner et vite. Mais cela ne suffira pas : il faudra surtout montrer un autre visage, plus ambitieux, plus rayonnant, plus maître, et finalement plus responsable sur et en dehors du terrain. Ce n’est qu’à ce prix que nous pourrons tous ensemble tourner la page et aborder l’avenir sereinement.
Vaste chimère ? Possible, car le changement reste à opérer et les matches à gagner. Mais ne nous trompons pas sur la lutte : notre sport, plus encore ce XV de France porté par des talents incroyables et bien servi par un Top 14 compétitif comme jamais, a besoin de retrouver le sourire. Celui d’Antoine Dupont, notre « Golden Boy », a ouvert une nouvelle voie cet été avec les « Olympiques ». Qu’il soit réécrit à quinze ans ! Si l’on en croit son retour samedi soir, sous le maillot toulousain, le doute ne laisse vraiment pas de place. Il ne reste donc plus qu’à…
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