Une pelouse maudite pour « le jeu agenais »

Une pelouse maudite pour « le jeu agenais »
Une pelouse maudite pour « le jeu agenais »

SSébastien Calvet a été très clair suite à la troisième défaite à domicile de la saison, ce vendredi contre Provence (10-17), qui met fin aux espoirs de qualification pour un SUA (13e) qui regarde désormais dans le rétroviseur : « On ne va pas se trouver d’excuses, il fallait gagner, il faut gagner ce match. » Après avoir évoqué sans ironie les limites d’un effectif « manquant du facteur X pour finir les coups » et dont « le coaching n’apporte pas grand chose pour l’instant », l’entraîneur agenais a encore pointé l’état du terrain d’Armandie trop vite transformé. dans un bourbier où le SUA s’est enlisé. Ce n’est pas une excuse, c’est un constat.

« Nous d’abord au niveau du staff, mais aussi les joueurs, les dirigeants, nos supporters, tout le monde a envie de revoir le jeu à Agenaise. Nous souhaitons réaliser un projet de jeu ambitieux. Mais sur un terrain comme celui-là, je vous garantis que ce n’est pas simple. Il faudrait être ignorant pour ne pas reconnaître que la superficie d’Armandie n’est pas la meilleure pour pouvoir réaliser cette ambition. » Cela n’a pas empêché le SUA de signer deux victoires bonifiées pour boucler 2024 contre Oyonnax (28-14) et Aurillac (43-17). Mais face à la puissance des Provençaux pragmatiques et sous une pluie incessante, les Agenais ont payé cher leur stratégie.

“La mairie sensibilisée”

Déjà jugée « impraticable » après le succès contre Dax (20-10), la pelouse d’Armandie fait débat depuis plusieurs saisons. C’est désormais une priorité pour le président Jean-François Fonteneau qui promet que « le dossier évoluera en 2026 » avec une préférence pour un terrain synthétique plutôt qu’hybride. « La mairie est consciente du sujet », assure Sébastien Calvet, qui ne veut surtout pas polémiquer sur un sujet sensible à un an et demi des élections municipales. « Il n’y a pas de conflit. Nous aurions pu réaliser le terrain synthétique et ne pas avoir à proximité toutes les installations qui permettent de s’entraîner au plus haut niveau comme nous le faisons aujourd’hui. La mairie nous a donné un outil fabuleux. Il faut faire les choses les unes après les autres. »

Et donc soyez patient. « Nous n’attaquons personne. Mais pour autant, nous n’abandonnons pas. » Le terrain synthétique fait désormais partie des priorités des dirigeants agenais au même titre que la construction d’un effectif capable de jouer les premiers rôles en Pro D2 ou le projet « Bâtiment Est » sur la « Butte à Bébert » d’Armandie avec brasserie et centre médical. En attendant, Sébastien Calvet craint encore le pire pour la réception de Biarritz jeudi (21 heures) : « On sait exactement à quoi ressemblera le terrain car, même si le soleil se lève, je le vois très endommagé. On peut toujours passer le lancer, au bout de vingt minutes il sera à nouveau dans un état qui ne nous permettra pas d’envoyer le jeu comme nous le souhaiterions. »

Changer de stratégie ?

L’état du terrain, outre les conditions hivernales, peut-il pousser le staff agenais à revoir sa stratégie à domicile en réduisant la voilure dans le jeu pour éviter de s’exposer à des contre-attaques, comme lors des deux essais provençaux ? « C’est une question qu’il faut se poser avec force », abonde l’entraîneur agenais. Par rapport au lancement de Billy Searle [NDLR : intercepté par Finau sur le premier essai de pénalité, 46e]c’est peut-être une zone de terrain où contre Biarritz on occupera le pied, tant pis pour le public, tant pis pour notre ambition d’envoyer du jeu. L’ambition n’est pas toujours payante. Là, ce qui compte, c’est la victoire. »

« Nous souhaitons réaliser un projet de jeu ambitieux. Mais sur un terrain comme celui-là, je vous garantis que ce n’est pas simple »

Sébastien Calvet reste néanmoins partagé : « Parfois, c’est en jouant petit qu’on gagne. Mais nous croyons en notre projet de jeu et je tiens à dire que je vais poursuivre ma démarche. Il faut reconnaître que c’est difficile de jouer sur un terrain comme celui-là. Sauf que quand on reçoit, c’est à nous de prendre l’initiative et le jeu pour nous. Je veux qu’on occupe jusqu’aux 22 mètres adverses et qu’on passe avec nos pieds. Mais il faut être raisonnable… Est-ce une stratégie que de donner trop de ballons et de se lancer dans une partie de foot-ping-pong contre des joueurs comme Plisson et North ? Je ne suis pas sûr. »

S’il devait réduire quelque peu les voiles, le SUA ne s’en priverait pas. « Face à ce type de joueur, c’est à nous de prendre le jeu en main. Mais prendre le contrôle du jeu sur une surface comme la nôtre est difficile. » Sur leur pelouse maudite, les Agenais devront donc faire preuve de modération et de patience en attendant que l’herbe soit plus verte.


Le capitaine et leader de touche Julien Lebian s’est blessé à l’épaule gauche lors de l’échauffement avant le choc contre Provence Rugby.

Archives Thierry Breton

Le fait du match

La touche alourdit les Agenais. Et si le SU Agen avait perdu ce match à l’échauffement ? La blessure à l’épaule gauche de Julien Lebian lors d’un choc a en tout cas pesé très lourd dans la balance. En effet, outre l’absence du talonneur Santiago Socino (touché au sternum), comment ne pas voir un lien de cause à effet entre son forfait de dernière minute et les huit lancers perdus (quatre par mi-temps) par un alignement qui était le plus fiable en Pro D2 jusque-là ? «C’est sûr que c’est lié, en effet», reconnaît Sébastien Calvet. Cette blessure est un coup dur car c’est lui le capitaine, c’est avant tout notre leader clé et nous n’avons pas été performants dans ce secteur. Il semble évident que cela a perturbé cet alignement. » Cela allait un peu mieux avec l’entrée d’Evan Olmstead à la pause. Mais c’est encore sur une touche perdue que le SUA a concédé son deuxième essai. Celui qui a fait la différence dans ce match.

 
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