Cet été, le XV de France se rendra en Nouvelle-Zélande pour disputer trois tests. Une tournée estivale attendue qui fait déjà beaucoup parler au pays du long nuage blanc. Explications.
C’est officiel depuis lundi, les Bleus ne verront pas l’Eden Park d’Auckland l’été prochain. En juillet prochain, la bande de Fabien Galthié défiera les All Blacks sur leur sol. Les trois matches se joueront à Dunedin, Wellington et Hamilton. Donc pas de fête dans la salle mythique d’Auckland. Une surprise ? Pas vraiment.
Depuis juin dernier, les dirigeants kiwis ont un goût un peu amer à la bouche lorsqu’ils évoquent l’arrivée de l’équipe de France. Et ce, pour une raison bien particulière. Scott Robertson et ses joueurs savent déjà qu’ils ne vont pas affronter un XV de France au complet. “ Nous partirons en tournée à l’été 2025 en Nouvelle-Zélande sans nos « Premium »annonçait Galthié il y a six mois dans les colonnes de L’Équipe. C’est un choix assumé. Mais c’est comme ça depuis 4 ans. Pourquoi changer de stratégie ? Parce qu’on va chez les All Blacks ? Il faut être cohérent. »
A titre indicatif, sans « prime », il est certain qu’Antoine Dupont, Thomas Ramos, Damian Penaud ou encore Emmanuel Meafou pour ne citer qu’eux, ne traverseront pas le globe pour enfiler le maillot bleu. Même s’ils ne jouent pas la finale du Top 14, ils ne seront pas sélectionnés.
« S’il vous plaît, envoyez la meilleure équipe possible »
Résultat, de nombreux cadres français seront absents ainsi que les finalistes du Top 14. Dans ce contexte, difficile de vendre la série aux supporters néo-zélandais. Un fan des All Blacks n’avait pas hésité à interpeller le staff bleu-blanc-rouge sur les réseaux sociaux en novembre, après le duel acharné entre les deux sélections sur la pelouse du XV de France : “ Veuillez envoyer la meilleure équipe possible en Nouvelle-Zélande l’année prochaine. Parlez au Top 14 et trouvez un moyen. Le match d’aujourd’hui nous rappelle que rien ne vaut un match international digne de ce nom. Nos enfants aimeraient voir Dupont, Ntamack, Penaud dans leur jardin »
Une volonté partagée par les responsables de la NZR.. “Ils sont furieux parce que cela dévalorise une méga-série et leur capacité à la commercialiser, d’autant plus que la France a signalé qu’elle le faisait si longtemps à l’avance.” » a déclaré le journaliste Will Kelleher sur X. C’est pourquoi des stades légèrement plus petits ont été choisis pour accueillir l’un des trois tests. Le stade Forsyth Barr de Dunedin ne peut accueillir que 30 000 personnes, cela s’arrête à 25 000 pour le stade FMG de Hamilton. On est loin de la capacité d’Eden Park (55 000 voire 60 000).
Une bouée de sauvetage qui se trouvait aux États-Unis
À première vue, l’information était surprenante. Mais à y regarder de plus près, le souhait de la fédération kiwi se fait facilement entendre. En s’exilant aux Etats-Unis, l’objectif était de vendre la marque « All Blacks ». Comprenez, quel que soit l’adversaire face à eux, Ardie Savea et ses partenaires attirent du monde.
Et puis évidemment, si jamais la FFR avait accepté de délocaliser l’un des trois affrontements de l’autre côté de l’Atlantique, les retombées économiques auraient été bien différentes. Au final, les trois matches se joueront en Nouvelle-Zélande, une nouvelle déception pour la NZR… Le système économique au pays du long nuage blanc étant plus fragile qu’en France, ces tournées estivales sont l’occasion de remplir les caisses et de se régaler. une bouffée d’air frais. L’arrivée du XV de France ressemblait à une aubaine pour la Nouvelle-Zélande. Ce ne sera finalement pas le cas, ou plutôt pas autant qu’espéré. Et ça fait grincer des dents…