ProD2. Portrait. Masivesi Dakuwaqa (Biarritz), en huit, il est déjà le patron

ProD2. Portrait. Masivesi Dakuwaqa (Biarritz), en huit, il est déjà le patron
ProD2. Portrait. Masivesi Dakuwaqa (Biarritz), en huit, il est déjà le patron

Titré à VII lors des Jeux Olympiques de Rio en 2016, le polyvalent Masivesi Dakuwaqa n’a pas mis longtemps à s’imposer dans l’effectif de l’Olympique Biarritz, sa nouvelle équipe. Sa puissance fait également de lui un joueur redouté du championnat de Pro D2 qu’il découvre.

Ce soir, Masivesi Dakuwaqa connaîtra sa quatrième titularisation au poste de numéro huit, dans lequel il s’est déjà imposé. Sans une commotion cérébrale subie lors de la première journée, il aurait certainement participé à tous les matchs du BO depuis le début de la saison et à l’aube du dernier match de ce premier blocon peut tirer le constat suivant : Masivesi Dakuwaqa n’a pas mis longtemps à s’acclimater à son nouveau club et en championnat Pro D2qu’il découvre. “C’est Bernard Laporte qui m’a dit que ça ferait un super numéro 8», glisse Arnaud Dubois, qui l’a recruté tardivement, fin juin.

Il est arrivé en France grâce à Patrice Collazo

En signant avec le BOPBDakuwaqa rejoint un troisième club, en France, son premier étant le RCT, qu’il rejoint en 2019. C’est Patrice Collazo, alors manager de Toulon, qui a repéré le joueur. Il dit aujourd’hui : «J’avais vu des vidéos de lui lorsqu’il jouait pour la Western Force. Je l’avais aussi repéré sur des tournois de Sevens, où il n’avait pas le même physique. Il était agressif envers l’homme, très fort avec le ballon, avait de gros bras. Le faire venir était un pari sans en être un… A l’époque, Toulon, sur ce profil, prenait des joueurs bien plus expérimentés. Financièrement, ça ne coûtait pas grand chose et il avait cette envie de venir en France. Je me souviens que, très vite, il était très compétitif balle en main pour casser la ligne

C’est sur l’aile que, sur le Port, Dakuwaqa découvrez le Top 14. Il a disputé 18 matches la première année (15 titularisations) et marqué quatre essais. L’année suivante, le manager du RCT décale son poste de trois-quarts vers l’aile du troisième trio. “Je l’avais déjà fait avec Levani Botia, rappelle le technicien. Ce type de joueur, quand on lui propose ça, ne fait pas marche arrière et c’est une position qui était un peu plus proche de la position qu’il occupait à VII. Je trouve qu’il a mieux performé en troisième ligne, car il a cette capacité à attraper beaucoup de ballons et à être au cœur du jeu. Au final, il est plus mis en avant que sur l’aile, où il attend le ballon.

Masivesi Dakuwaqa avec le RCT.
ScoopDyga / Icon Sport – Scoop Dyga

Etcheto : “J’ai même pensé à le mettre en premier centre”

Fidèle défenseur du jeu de mouvement et d’attaque, Vincent Etcheto a fait la connaissance de Dakuwaqa l’année dernière, lors de la convocation du technicien bayonnais. au chevet d’un MHR très malade. “Il y avait beaucoup de non-JIFF dans notre effectif, c’était compliqué de mettre tout le monde et Patrice (Collazo) optait souvent pour un 6-2, car Masivesi pouvait rentrer en troisième ligne, mais j’ai même pensé à le mettre en premier centre.rembobine le basque. Pour moi, ce type peut jouer n’importe où. Si Biarritz performe bien, je pense que cela pourrait être, dans douze ans, un point d’ancrage. Il a de bonnes mains, sait effectuer des déchargements, a de la vitesse et un soutien solide. Sur l’aile, je pense qu’il n’a pas touché assez de ballons dans le match de Montpellier, d’autant qu’il y a eu un peu de déchet
Patrice Collazo poursuit : «Quand il y aura 30 centimètres de boue à Aguiléra, si un jour ils n’ont pas Yann David, ils se rendront compte que « Masi » peut faire la même chose. En fait, on le prend pour jouer un poste, mais on sait très bien, au fond de notre esprit, qu’il peut glisser d’avant en arrière ou vice versa..» A l’Olympique de Biarritz, selon toute vraisemblance, c’est pour apporter une certaine puissance aux sorties de mêlée et dans le jeu vers l’avant que les Rouge et Blanc l’ont positionné, jusqu’à présent, en huit. “On voulait vraiment un garçon puissant qui nous permettrait d’avancer. Si vous regardez, toutes les équipes de Pro D2 ont de gros haltérophiles», note Jérôme Filitoga-Taofifénua, l’entraîneur de la mêlée biarrote.

C’est unanime

Adepte assidu du championnat de Pro D2, Collazo, qui aurait aimé l’emmener avec lui à Brive, en 2022, analyse : «Masivesi trouvera ses marques dans cette équipe. Il aura toujours du mal à maintenir des performances très, très solides, mais il réalisera de bonnes performances et, parfois, des performances extraordinaires. Cela dépendra peut-être de la surface du terrain, si le match se déroulera sur un terrain synthétique, ou des équipes auxquelles il affrontera. Il saura se battre quand il le faudra, jouer entre les lignes et briser les défenses lors d’autres matches et il a déjà commencé à montrer ses qualités. Après, on sent, aujourd’hui, qu’il trouve encore ses marques, mais je pense que le contexte du BO, avec cette nouvelle dynamique, lui est très favorable. Masivesi s’imprègne rapidement de la culture du club, ne reste pas en retrait, se mélange aux autres

Masivesi Dakuwaqa avec les Fidji en 2021.
SUSA / Icon Sport

Ses partenaires apprécient en tout cas ses qualités et son expérience. “Il nous fait du bien dans toutes les zones du terrain, on peut l’utiliser avec le ballon ou comme leurre“, note Kylian Jaminet. “Cela apporte de la sérénité. Quand il parle, tout le monde écoute», ajoute Clément Martinez. Il faut dire que le natif de Nadi (Fidji) fait souvent l’unanimité dans un groupe. “C’est vraiment un gars génialsouligne Vincent Etcheto. J’ai rencontré quelques Fidjiens au cours de ma carrière, la plupart du temps ils sont sympas, mais lui a toutes les bonnes choses. Il est cool, généreux dans ses efforts et il est très fiable et sérieux ». Et ce, même quand la terre tremble. “L’année dernière, les gars se cachaient, continue Etcheto. Il a pris la parole dans le groupe, il est arrivé tôt le matin, a fait ses étirements, a montré qu’il était vraiment dans le moule du rugby professionnel, tout en gardant sa fraîcheur fidjienne.

Collazo : « Les lunettes le dérangeaient énormément »

Au fil des années et des aventures, entre Toulon, où il l’a lancé, et Montpellier, où il l’a trouvé, Collazo a pu mesurer l’évolution de l’homme. “Au MHR, j’ai constaté qu’il avait franchi un cap dans sa préparation individuelle aux matches, se souvient le technicien. Lors des premières années à Toulon, il était déjà sérieux, mais il sortait de la Force Ouest, qui ne jouait même pas en Super Rugby. Il y avait donc un écart et c’était difficile d’être cohérent.» Six ans plus tard, Collazo se souvient encore de la première sortie de Dakuwaqa sous le maillot rouge et noir. “Concernant son œil gauche (il est partiellement aveugle, NDLR), il devait jouer avec des lunettes et cela l’avait beaucoup perturbé. Il ne comprenait pas pourquoi, alors que jusqu’à présent, cela ne lui avait jamais posé de problème. Malgré tout, il avait montré des qualités, même si on sentait qu’il devait encore s’acclimater au Top 14, qui exige beaucoup des ailiers lorsqu’ils jouent avec et sans ballon..» C’était en 2019. Depuis, Dakuwaqa a pris de l’âge, de l’expérience aussi, et s’est fait un nom dans le monde du rugby français, où il tentera de marquer cette année le championnat Pro. D2.

 
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