sans club depuis son départ du Stade Français, l’ancien joueur de Toulon Julien Ory n’a (certes) pas perdu espoir

sans club depuis son départ du Stade Français, l’ancien joueur de Toulon Julien Ory n’a (certes) pas perdu espoir
sans club depuis son départ du Stade Français, l’ancien joueur de Toulon Julien Ory n’a (certes) pas perdu espoir

Pur produit du rugby varois (formé à La Seyne, passé pro au RCT), Julien Ory est à un tournant de sa carrière. Et pas des plus drôles, puisque le flanker de 28 ans est sans club depuis son départ du Stade Français en juin. Une situation éprouvante, à laquelle le gamin du Brusc (où il est revenu après son aventure parisienne) a accepté de revenir.

Sans contrat depuis juin, comment allez-vous ?

Je fais partie de la liste des « jokers médicaux » de Provale. Cela me permet, si un club m’appelle, de ne pas être compté comme un « joueur supplémentaire ».

Comment restez-vous en forme ?

Lorsqu’il a appris que je revenais dans la région, Pierre [Mignoni, directeur du rugby du RCT] Il m’a appelé, m’a demandé quels étaient mes projets et m’a proposé de m’entraîner au Campus. Il m’a dit que j’étais ici chez moi, et cela m’a touché. J’ai saisi l’opportunité, et je vais au Campus tous les jours.

Et tu fais quoi ?

Je travaille avec J.-B. Bouesse, un des élèves de prépa du RCT. Je fais du cardio, de la musculation, du circuit training… Et en dehors de ça, je fais aussi de la boxe et je cours. Je ne veux pas abandonner. Tout peut aller très vite, alors j’attends qu’une porte s’ouvre. J’attends et j’attends le bon coup de fil. Si un club m’appelle, je suis prêt en dix minutes.

Qu’en est-il du jeu de contact ?

Le seul contact que j’ai eu depuis juin, c’était lors du Supersevens. Le RCT m’a proposé de participer à l’étape de La Rochelle. Cela m’a permis de m’entraîner avec un groupe et de retrouver le contact. Toucher le ballon et faire des plaquages ​​m’ont fait du bien au moral.

Des clubs ont-ils manifesté leur intérêt à votre égard ?

En décembre, Béziers m’a appelé pour finir la saison, mais j’ai refusé. Je ne me voyais pas partir pendant mon aventure au Stade Français. Parce que j’aime aller au bout des choses. Sauf que depuis que Paris a annoncé que je n’étais pas retenu, à un mois et demi de la fin de mon contrat, plus rien. Aujourd’hui, je suis au point mort. Je n’ai aucun contact avec aucun club.

Pourquoi ne pas tenter une saison de transition à La Seyne, votre club formateur ?

Dès que la direction a su que j’étais libre, on en a discuté. Mais c’est compliqué. Si je craque et qu’un club de Top 14 m’appelle deux jours plus tard… En revanche, c’est la réalité de septembre. Si en décembre/janvier je suis toujours sans club, je peux y repenser. L’USS est mon club préféré, et j’aimerais avoir un jour l’opportunité de lui rendre tout ce qu’il m’a donné. Mais aujourd’hui, je préfère attendre encore un peu. Je sais que j’ai le niveau pour jouer en pro, et je vais tout faire pour revenir au plus haut niveau. Arrêter n’est pas une option.

Comment te sens-tu?

C’est étrange de s’entraîner sans la carotte du match, sans la vie d’équipe. Le plus dur, c’était fin août, quand tous les gars sont revenus sur le terrain… Tu te demandes quand tu vas reprendre, tu ne vois pas le bout du tunnel, il y a beaucoup de frustration. Je joue au rugby depuis que j’ai 6 ans, des pré-saisons tous les étés depuis que j’ai 14 ans et ça fait 13-14 ans que je n’ai pas vécu un été comme celui que je viens de vivre… C’est bizarre. Tu attends que le téléphone sonne, mais tu es impuissant. Mais je sais que ça va s’arranger. Et j’ai hâte d’avoir le premier contact, le vestiaire, l’avant-match, les copains…

Dimanche, Stade français – RCT (21h05). On imagine que votre cœur vacille ?

Même si le Stade Français a une place particulière dans mon cœur, je suis un supporter de Toulon (rires).

En quelques mots, pourriez-vous nous parler de ces deux saisons parisiennes ?

Avant de rejoindre le Stade, je n’avais jamais imaginé quitter mon Sud. Et finalement, j’ai découvert l’une des plus belles villes du monde. Mais tout était grand. Le temps de trajet, les bâtiments, tout (rires). Il m’a fallu 6 mois pour m’habituer à l’environnement. Par contre, le groupe… extraordinaire. Les entraînements, les cartes, les cafés, les plaisanteries… On passait 100% de notre temps ensemble. J’ai retrouvé un état d’esprit qui me rappelait mes années à La Seyne. C’était rafraîchissant.

Vous avez dû également expérimenter une forme d’anonymat quelque peu nouvelle…

Quand on voit qu’un type comme Morgan Parra, un dieu vivant à Clermont, se balade sans être reconnu à Paris, c’est fou. Personnellement, je n’ai jamais souffert d’exposition, mais c’est vrai que j’ai quitté le RCT dans des conditions particulières(1)alors ça m’a fait du bien de me faire oublier un peu. J’avais besoin de retrouver la simplicité, l’anonymat et Paris m’a fait du bien à ce moment précis de ma vie.

Et sur le terrain ?

Je regrette de ne pas avoir pu vraiment m’exprimer. Car je suis recruté par Laurent Sempéré en 2022, je fais une grosse prépa, mais je me suis blessé au genou [ligament interne]. J’ai travaillé dur pour revenir, et puis j’ai eu une déchirure de 10 cm. Et la deuxième année, le coach a quitté le club et a été remplacé par Karim Ghezal. Mais je ne correspondais pas à ses plans. Du coup, je n’ai pas pu vraiment me montrer, c’était frustrant, mais c’est comme ça… Et maintenant, je ne pense qu’à l’avenir. Je suis plein d’espoir.

1/ Licencié suite à une altercation avec Lopeti Timani.

 
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