« Nabilou est le pire de tous les influenceurs. Elle n’a aucune barrière, aucune pudeur. »
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Pourquoi ce titre « Reconditionné » signifie-t-il faire du nouveau à partir de quelque chose d’ancien ?
Christelle Chollet: Oui, c’est exactement ça. Après six spectacles, je me suis demandé quelles nouveautés je pouvais proposer pour attirer les gens et les épater. Jusqu’à présent, tous mes spectacles, de « L’Empiafée » au « N°5 de Chollet », étaient des entités qui parlaient essentiellement de ma vie, avec du stand-up et des chansons, mais il y avait très peu de personnages. Je me suis dit, c’est ça la nouveauté. « Reconditionné », c’est une façon de dire que je vais faire du Chollet, mais avec optimisation. Et puis je trouve que « reconditionné » est un mot porteur d’espoir, avec un nouveau monde qui s’ouvre, de nouvelles façons de consommer, comme autrefois, sans jeter mais en réparant. C’est une dynamique positive.
Vous incarnez donc une multitude de personnages : un influenceur, un professeur sadique, un prédateur sexuel et même un taureau…
J’étais très intéressé par l’étude de ces nouveaux métiers. Prenez le coach de l’amour. Avant, il y avait les annonces matrimoniales, maintenant il y a des love coachs pour apprendre à aller sur les réseaux, pour pouvoir se créer des profils et se présenter. Cela m’a intrigué. Il en va de même pour les influenceurs, qui sont devenus extrêmement importants. Cela me fascine. Nabilou, mon personnage, est le pire de tous les influenceurs. Elle n’a aucune barrière, aucune pudeur, rien ne la dérange, elle montre tout, elle dit tout le temps des bêtises. C’est un personnage très agréable à interpréter car justement, il n’y a pas de limite. Et en même temps c’est très touchant parce que c’est dur.
Votre professeur de musique a également beaucoup de succès…
Elle est incroyable et c’est le sketch préféré des familles et des adolescents. J’incarne une prof de musique qui corrige les copies de tous les chanteurs à la mode – Jul, Vitaa, Slimane, Aya Nakamura… Elle décortique leurs chansons que tout le monde connaît et les gens éclatent de rire.
Dans votre émission, vous posez au public la question de savoir sur quoi on a le droit de plaisanter. Y a-t-il des choses que vous vous interdisez de faire ?
Mes limites sont les miennes. Il y a des choses dont je ne veux pas parler. Et le spectacle après, j’aurais peut-être envie. Là, je pose la question aux gens parce que c’est drôle à dire, peut-on faire des blagues sur les religions, sur Poutine, sur Macron ? Parce qu’au final, c’est ce que je vais faire pendant le show. Il en va de même pour les femmes battues, un sujet qui me tenait à cœur car nous sommes dans une folie hallucinatoire, comme l’a montré l’affaire Pélicot. Tout cela m’énerve et je dois en parler.
De quelle manière ?
-En inversant les rôles. On met une prédatrice sexuelle devant un commissaire et tout prend un sens, tout est très drôle, car elle n’a pas de limites.
Qu’est-ce qui est plus difficile, chanter ou faire rire ?
Faites rire les gens, sans aucune hésitation. Chanter « All by my self » de Céline Dion ? Les doigts dans le trou ! Faire rire n’a rien à voir, même si le rire et le chant sont des partitions. Le rire est très exigeant, on ne peut pas faire n’importe quoi. Parfois, cela dépend de la parole, du souffle. Nous pouvons manquer une valve à cause d’un souffle manqué, car nous n’avons pas donné au public trois secondes pour que la blague atteigne le cerveau. Parfois un petit mot, une interjection, et ce n’est plus le même rire. Faire rire les gens est une affaire d’horlogerie.
Vous préparez déjà le 7e montrer. De quoi s’agira-t-il ?
On a déjà un prétitre, il s’appelle « Vingt ans déjà », et je vais le lâcher, car cela fera 20 ans que j’ai commencé avec « L’Empiafée », en 2006. J’ai un petit élan de fierté parce que le plus compliqué dans ce métier, c’est de durer. J’en suis très content car en vingt ans, j’ai vécu des choses incroyables avec les spectateurs. Et ce n’est pas encore fini !
« Reconditionné », de Christelle Chollet, mercredi 22 janvier à 20h30 au Castel. Tarif unique 36 €. Il reste encore des places. 05 45 32 76 81 / lecastel.fr
Le Suisse Yann Marguet à l’Avant-Scène
Si vous avez raté le premier éclat d’humour de la semaine, mercredi, avec Christelle Chollet, séance de rattrapage vendredi 24 janvier à 20h30 à L’Avant-Scène de Cognac. L’humoriste Yann Marguet, qui est également chroniqueur sur France Inter et dans l’émission Quotidien, sera sur scène pour présenter son émission « Exister, définition (de l’infiniment grand à l’infiniment bête). » Une réflexion sur le sens de notre vie et de nos habitudes quotidiennes quand on ignore tout de notre présence dans cet infini qui nous entoure. Un guide de mise en perspective, très indispensable en ce début d’année.
« Exister, définition (de l’infiniment grand à l’infiniment stupide). », de Yann Marguet, le 24 janvier à 20h30 à L’Avant-Scène, Cognac. Tarifs : de 5 à 27€.
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