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Avec « Ma 9e Symfolie », Bruno Coppens mise sur la joie du pouvoir des mots

Dans « Ma 9e Symfolie », Bruno Coppens se glisse dans la peau d’un chef d’orchestre. ©Bartolomeo La Punzina

Car, à plus de 60 ans, Bruno Coppens est-il toujours de la partie, lui qui reçoit chaque semaine une publicité pour des appareils auditifs dans sa boîte mail ? Mais bien sûr oui !, assure-t-il. Pour preuve, «C’est incroyable comme je m’adapte !déclare fièrement cet ancien professeur de français. “Oh? On ne dit plus « ouf » aujourd’hui ?il apprend de son petit-fils. Il y a donc des mots qui disparaissent. “Ce n’est pas bon pour la bibliodiversité” tout ça. Ensuite, il faut reconnaître qu’il y a des mots qui, aujourd’hui, lui échappent : «boomer”cisgenre »déconstruit ». Quoi?

Cependant, face à «l’insoutenable légèreté des lettres, il y a des mots solides”dit-il. Comme les anagrammes. Et d’offrir aux spectateurs une merveilleuse leçon sur les secrets cachés des mots, qui s’affichent et prennent vie sur le grand écran placé au milieu de la scène et qu’il commente avec la malice qu’on lui connaît. Ainsi, « ministres » a l’anagramme « intérimaires », histoire de rappeler que «le pouvoir ne dure jamais… »et quand on mélange les lettres de Marine Le Pen, ça donne « amener le pire »…

On rit autant qu’on pense

Il y a aussi des mots dont Bruno Coppens veut se débarrasser. Il a donc organisé une «Cérémonie des mots de lierreentendez ces mots nuisibles qui, comme le lierre, prolifèrent partout dans notre lexique. Et là, l’humoriste se lâche et règle ses comptes. En ligne de mire : le langage politiquement correct. Il ne manque donc pas l’occasion de critiquer, non sans tact et avec beaucoup d'(auto)dérision, les enfants rois, l’écriture inclusive, la cancel culture et le wokisme. C’est clair : chez Coppens, on rit autant qu’on pense. Et, parfois, il faut même réfléchir avant de rire car l’humoriste manie et mêle subtilement les références culturelles, politiques, sportives… et les jeux de mots.

Bruno Coppens s’amuse avec les anagrammes, dont celui de Pablo Picasso. ©Bartolomeo La Punzina

Bruno Coppens n’aime pas ça non plus »expressions stupides est “discours politiques »où bien souvent l’orateur »parler pour ne rien dire ». Comme le «zoos sociaux comme Facebook. Mais, ouf !, son fils lui a préparé un petit glossaire pour les jeunes, de quoi le mettre à jour.

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Avec la complicité de son ami de toujours Eric De Staercke à la mise en scène, Bruno Coppens compose ainsi pour nous, par les paroles et par l’esprit, une joyeuse symphonie, où les paroles, qu’elles soient légères, fermes, dissonantes…, transportent, telles des notes de musique. , les évolutions et bouleversements (climatiques, sociaux, politiques, sociologiques, etc.) du monde, dans le temps et à travers les générations.

→ Bruxelles, Le Public, 1h05, à partir de 10 ans, jusqu’au 1er février. Infos et rés. au 02.724.24.44 ou au www.theatrelepublic.be

 
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