Métier : belle âme ! Le public boude les derniers films de la star, ex de Sandrine Kiberlain, Claude Chirac et Caroline de Monaco, promotrice de la « taxe Jean Valjean ». En effet, au fil du temps, l’acteur s’est enfermé dans des rôles et des films où la morale rivalise avec le politiquement correct.
Le cinéma français continue de sombrer. Trop de films, trop de moralisation, trop de propagande dilués dans des scénarios médiocres conduisant inévitablement à des productions insipides. Résultat : le nombre d’entrées s’effondre – mais l’argent public continue de remplir les poches des producteurs, réalisateurs et acteurs qui se contentent le plus souvent de répondre aux cahiers des charges du CNC, de l’audiovisuel public, des ministères, départements et régions, sources de financements inépuisables et promoteurs. de propagande réveillée, immigrationniste et de diversité.
Des films avec de grands messages
Parmi les acteurs, Vincent Lindon s’est particulièrement fait remarquer ces dernières années. Comme il maîtrise parfaitement son art, producteurs et réalisateurs placent en lui de grands espoirs. Ils espéraient attirer un public qui évitait les films porteurs de grands messages. Cela a fonctionné une fois, avec Accueillir. Au fil des années, même cet acteur accompli et reconnu n’arrive plus à tromper les spectateurs attendant autre chose du cinéma français et préférant, pour les plus cinéphiles d’entre eux, redécouvrir les grands films qui ont fait sa réputation – les beaux. les restaurations de Coin de Mire, Gaumont ou Pathé permettent de revoir ces merveilles dans des conditions magnifiques. Retour sur le parcours militant de cet acteur qui ne cesse de montrer sa grandeur d’âme à tous les passants.
2009. Dans AccueillirVincent Lindon, alias Simon, aide un jeune migrant kurde souhaitant traverser la Manche à la nage, et espère ainsi reconquérir son épouse, Marion, militante dans une association d’aide aux sans-papiers. Le film, réalisé par Philippe Lioret, a attiré 1 205 000 spectateurs. Il faut reconnaître que Philippe Lioret est un réalisateur talentueux. Toutes nos envies et Le fils de Jean sont de beaux films qui n’ont pas eu le succès qu’ils méritaient. Avec Accueillirnous n’étions qu’au tout début d’une longue série de films de propagande sur l’immigration, la diversité heureuse ou le vivre-ensemble idyllique dans des quartiers que l’on qualifie de difficiles, voire d’invivables. Ces films, de plus en plus imprégnés d’idéologie woke ou diversifiée, verront le nombre de leurs spectateurs s’effondrer au fil des années, non sans avoir bénéficié du système de financement public évoqué plus haut.
2015. Dans Les chevaliers blancsVincent Lindon joue le rôle du président d’une ONG humanitaire qui, pour satisfaire les demandes d’adoption de familles françaises, organise une opération compliquée pour ramener en France 300 orphelins d’un pays africain en guerre. Malgré ce sujet séduisant, les critiques de télérama est si circonspect – ” Le directeur Joachim Lafosse hasdécidé de se concentrer moins sur l’action que sur la réflexion. Pari dangereux, pas totalement réussi, mais audacieux et intrigant » – que les spectateurs sont réticents : seuls 196 000 iront voir ce film, pourtant complet » émotion et justesse », selon la revue Franceinfo Culture.
2021. Vincent Lindon, en pompier musclé sous stéroïdes, se perd complètement dans un film » farouchement féministe » (Humanité) OMS ” détruit le regard masculin pour mieux explorer l’identité humaine » (Écran large), donc radicalement réveillé. La ragoût de Julia Ducourneau, Titanea remporté la Palme d’Or au Festival de Cannes et, ce faisant, a récolté une méga-récolte commerciale : 300 000 entrées seulement. [Pour info, Parasite, l’excellent film du réalisateur sud-coréen Bong Joon Ho, Palme d’or lors de l’édition précédente, a été vu par… 1 900 000 spectateurs français].
2024. Dans le film de Nicolas Boukhrief, Comme un filsVincent Lindon est Jacques Romand, un professeur déprimé et désillusionné. Il est témoin d’une agression dans une épicerie et permet l’arrestation d’un des voleurs, Victor, un adolescent de 14 ans. Ému par la situation de ce jeune Rom, Vincent/Jacques décide de l’aider à trouver le bon chemin. ” Le film aborde avec sensibilité la question du deuil, de la filiation et de la transmission, avec un retourépoque la question sociale de l’accueil des Roms, de leurs conditions de vie, de la violence qui s’exerce parfois sur les enfants, traitée ici avec justesse, sans caricature, et sans pathétique. », écrit, avec enthousiasme, le critique de Franceinfo Culture. Les premiers spectateurs s’ennuient profondément et tiennent à le faire savoir sur le site AlloCiné : « Film débordant de bons sentiments » ; « On bâille d’ennui devant un Vincent Lindon appréciant de porter le costume deun rôle qui lui est désormais familier : celui du mâle blanc d’ââge mûr qui en même temps porte sur ses épaules le poids de la culpabilité de notre systèmeL’injuste, capitaliste, postcolonial, refuse de se laisser écraser et puise dans les forces qui lui restent au printemps de‘une passe équitableère. » Résultat : un flop. 121 000 entrées seulement.
-Un prochain documentaire sur arte
2025. Dès le 22 janvier, on pourra voir Vincent Lindon dans le rôle d’un cheminot, veuf et père de deux garçons dont l’un est attiré par un… petit groupe d’extrême droite. Sur France Inter, Sonia Devillers a reçu l’acteur pour parler du film des sœurs Coulin, Jouer avec le feu. Ensemble, ils en ont parlé » une jeunesse qui sombre dans le rejet des autres » en réussissant à convoquer au banc des accusés uniquement ceux qui finiraient dans les bras de l’extrême droite radicalisée » tête rasée et style croix celtique « . Or, la probabilité de voir le fils d’un ouvrier attiré par un petit groupe raciste et violent d’extrême droite est aujourd’hui infiniment inférieure à celle de voir le fils de bobos aisés tomber dans l’extrême gauche intolérante, furieusement réveillée, décolonialiste ou antisémite. La radicalisation d’une certaine jeunesse inscrite dans des associations progressistes ou écologistes et des mouvements politiques d’extrême gauche se situe à un tout autre niveau, tant en quantité qu’en termes d’agressivité et de violence, que celle concernant les rares jeunes aboutissant dans de petits groupes d’extrême droite. groupes – pour lesquels je n’ai aucune sympathie, je suis obligé de le souligner. Vincent Lindon accepterait-il de jouer le rôle d’un haut cadre socialiste ou d’un enseignant mélenchoniste dont le fils se retrouve dans un petit groupe d’extrême gauche hyper-violent, comme La Jeune Garde Lyonnaise, ou au sein d’un syndicat ? d’enseignants d’extrême gauche prônant l’organisation de meetings racistes « mono-mixtes » (sans blancs), ou dans une association écologiste d’extrême gauche prête à tout pour voir son projet aboutir totalitaire, ou encore dans les rangs d’une extrême « antisioniste » -un mouvement politique de gauche ? Son talent d’acteur n’est plus à démontrer, il trouverait là un rôle qui lui convient et les moyens d’élargir sa palette en reflétant artistiquement une réalité qui semble lui échapper…
Après des films de gentils migrants traversant allègrement nos frontières ou de mauvais Français dérivant misérablement vers l’extrême droite, faut-il s’attendre à une avalanche de films ou de séries « revisitant » des œuvres classiques afin de mettre en lumière cette part de l’humanité qui vit depuis la nuit des temps. sous le joug du patriarcat et de la domination masculine, comme dirait Laure Adler ? Le 22 janvier, un film intitulé Tout pour un. Résumé : « Lorsque Sara, une jeune fille en fuite, découvre que les Trois Mousquetaires qui protègent la Reine de France sont en réalité des femmes, elle décide de partir avec eux et de suivre leur exemple : se transformer pour être libre, se transformer pour être elle-même… » Ça donne envie, non ? Plus tard dans l’année, TF1 proposera une série dans laquelle la productrice et actrice Audrey Fleurot sera… La Comtesse de Monte-Cristo. Faut-il craindre une nouvelle adaptation de Misérables avec Jeanne Valjean face à Thénardières et au redoutable Javerte ? Oui, peut-être, un jour, mais pas tout de suite… une nouvelle adaptation, fidèle au roman de Victor Hugo, doit d’abord arriver en salles fin 2025. Et devinez qui jouera le rôle de Jean Valjean. Vincent Lindon, bien sûr [1]. Avant cela, l’acteur ” sera dévoilé dans un documentaire à son image, un portrait passionnant en forme d’introspection sur le métier d’acteur et de célébrité, sa vie intérieure angoissée, ses souvenirs d’enfant mal-aimé. », est-on prévenu sur le site d’Arte. Je crains le pire. Et j’affirme que, dans ce domaine aussi, c’était mieux avant. La preuve : sur Madelen, le site des archives de l’INA, il est possible de voir et revoir, entre autres choses passionnantes, l’émission Les monstres sacrés réunissant des extraits d’entretiens avec Michel Simon, Arletty, Pierre Brasseur, Fernandel, Bourvil (interviewé avec joie, alors qu’il est en cure à Contrexéville, sous un jet d’eau de source ou lors d’une séance de massage), Michèle Morgan, Jean Gabin, Lino Ventura (entretien risqué : le journaliste interrompt l’acteur en train de dévorer une assiette de charcuterie au bar d’un bistrot), Danielle Darrieux, etc. Quel plaisir d’écouter ces artistes de renom raconter simplement, parfois avec de l’humour, souvent avec pudeur, sans jamais se prendre au sérieux, un souvenir, une rencontre décisive, une anecdote de tournage, une scène de vie, sans se sentir obligé de donner ne serait-ce qu’une leçon de morale ou de politique. Mais c’était avant [2].
[1] En 2020, en pleine crise sanitaire, Vincent Lindon proposait que les plus riches de nos compatriotes apportent une contribution exceptionnelle à la relance de l’économie française et à la lutte contre les inégalités en s’acquittant d’un nouvel impôt baptisé « taxe Jean Valjean ».
[2] Dans une interview accordée récemment à la chaîne Public Sénate, l’acteur Jean-Pierre Daroussin a réussi à condenser toute la morale stupide des artistes de gauche en une seule phrase : « La gauche a tendance à chercher une morale, une éthique du lien, à considérer qu’une société ne doit pas être faite de ce qui nous sépare mais doit être faite de ce qui nous relie, et donc à chercher des idées et à ne pas rejeter l’autre. » Après avoir entendu ça, histoire de me désinfecter les oreilles, j’ai réécouté Jean Rochefort dans l’émission D’une voix nue Podcastable sur France Culture. Un pur bonheur.
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