David Lynch, géant du cinéma américain à l’immense influence, réalisateur de “Twin Peaks” et “Mulholland Drive”, est décédé à l’âge de 78 ans, a annoncé jeudi sa famille dans un communiqué publié sur sa page Facebook.
“C’est avec un grand regret que nous, sa famille, annonçons le décès de l’homme et de l’artiste, David Lynch”, note le communiqué. Le réalisateur, auteur d’une dizaine de longs métrages sortis entre 1977 et 2006, avait captivé une cohorte d’admirateurs fascinés par l’inquiétante étrangeté de ses films.
« Il y a un grand vide dans le monde maintenant qu’il n’est plus parmi nous. Mais comme il le disait : gardez les yeux sur le beignet, pas sur le trou », ajoute sa famille, allusion à l’un des traits humoristiques de l’artiste.
“C’est une belle journée avec un soleil doré et un grand ciel bleu”, ajoute le message, qui ne révèle pas les causes du décès et demande le respect de l’intimité familiale.
Né en 1946 dans le Montana (nord-ouest), David Lynch est considéré comme un maître du cinéma qui a révolutionné l’image et marqué cet art par l’atmosphère inquiétante et envoûtante de ces films.
De l’histoire de zombies en noir et blanc « Eraserhead » (1977), son premier long métrage financé par de petits boulots, à l’une de ses consécrations avec « Sailor et Lula » (1990), Palme d’Or à Cannes, la plupart de ses œuvres ont devenu culte.
– Oscar d’honneur –
Autre chef-d’œuvre critique, “Elephant Man” (1980), un film émouvant, et l’un de ses plus accessibles au grand public, sur un homme au visage déformé dans l’Angleterre victorienne. Avec John Hurt et Anthony Hopkins en tête d’affiche, il reçoit huit nominations aux Oscars et remporte le César du meilleur film étranger (1982).
En 1990, il crée « Twin Peaks », une série mythique qui révolutionne le genre et transforme des millions de téléspectateurs en détectives hantés par les mystères qu’elle dévoile en deux saisons. Un quart de siècle plus tard, il récidive avec « Twin Peaks : The Return » (2017).
-Nominé à plusieurs reprises aux Oscars, ce fumeur invétéré, reconnaissable à son allure élancée et sa bouffée blonde, a reçu une statuette d’honneur en 2019 pour l’ensemble de sa filmographie.
En France, où il est vénéré, il remporte un autre César du meilleur film étranger pour “Mullholland Drive”, un thriller angoissant, énigmatique et plein d’hallucinations, qui joue avec les faux-semblants d’Hollywood et de ses producteurs mal intentionnés. Naomi Watts joue le rôle d’une actrice rencontrant une mystérieuse femme amnésique, avant que tout ne s’inverse dans un rebondissement dont les fans débattent encore aujourd’hui.
Il termine sa carrière avec le moins remarquable « Inland Empire » (2006) puis se consacre à la méditation transcendantale et à d’autres formes d’expression artistique.
“Les choses ont beaucoup changé en 11 ans, notamment la manière dont les gens regardent les films de cinéma”, confiait-il lors d’un entretien à l’AFP en 2017, à l’occasion du retour de “Twin Peaks”.
“Et les choses qui ont du succès au box-office ne sont pas celles que je voulais faire”, a-t-il ajouté.
“Je répète toujours cette expression védique: +un homme n’a le contrôle que de l’action, jamais du fruit des actions+”, a-t-il poursuivi, toujours énigmatique.
“Quand on termine quelque chose, on perd le contrôle et c’est le destin qui décide.”
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