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« Illusoire » : Javier Milei et Donald Trump : une idylle fiévreuse ?

Ils s’admirent, se félicitent, s’embrassent : l’Argentin Javier Milei au pouvoir depuis un an, et Donald Trump investi lundi, affichent des affinités idéologiques et personnelles, vouées à se matérialiser sous une forme d’alliance ou d’accord, avec des résultats encore incertains. contours.

Javier Milei, au pouvoir depuis un an, et Donald Trump investi lundi, affichent des affinités idéologiques et personnelles.

ats

L’ultra-libéral Milei, qui vante sa stabilisation de l’économie argentine par une austérité traumatisante, n’en démord pas et l’a affirmé à plusieurs reprises : les deux « hommes politiques les plus importants de la planète Terre » sont Donald Trump, et lui.

De Mar-a-Lago, en Floride, où Milei a rencontré Trump en novembre, jusqu’aux forums de CPAC, messe conservatrice dont Buenos Aires accueillait une scène, les occasions ne manquent pas pour chanter les affinités entre les deux chefs d’État. : sur les « idées de liberté », la déréglementation, la réaction contre le « wokisme » ou le « socialisme global », au sein d’une « internationale de droite ».

Ils partagent également une fascination pour le patron milliardaire de X et Tesla Elon Musk, chargé par Trump d’une commission pour « l’efficacité gouvernementale ».

Musk, que Milei a déjà rencontré à plusieurs reprises, qu’il courtise assidûment pour investir en Argentine, et admire comme un « Thomas Edison du 21e siècle » en référence à l’inventeur et industriel américain des 19-20e siècles.

La Chine pèse également

“Il est clair qu’il y aura une affinité politique très forte : l’Argentine sera très alignée sur les priorités des Etats-Unis, tant au niveau mondial que régional”, prédit à l’AFP Ariel Gonzalez Levaggi, du Conseil argentin pour les relations internationales. .

“L’amitié entre Trump et Milei va au-delà des éloges constants du dirigeant argentin à l’égard de son homologue”, reconnaît Benjamin Gedan, directeur de l’Amérique latine au groupe de réflexion Wilson Center. «Milei s’est imposé comme l’un des alliés étrangers les plus importants de Trump.»

Important, vraiment ? Jorgue Argüello, qui fut ambassadeur d’Argentine à Washington sous trois présidents (Obama, Trump, Biden) assure « qu’il n’a jamais vu un intérêt particulier non seulement pour l’Argentine, mais pour l’Amérique latine ». Ce n’est que lorsqu’il y a la présence dans la région « d’acteurs extérieurs comme la Chine, la Russie, que des signaux d’alarme retentissent » à Washington, ajoute-t-il.

Une Chine, partenaire clé de l’Argentine – deuxième partenaire commercial après le Brésil – avec laquelle Milei devra compter. Cela compte déjà, en réalité, comme le montre sa rencontre avec Xi Jinping en novembre à Rio, en marge du G20, où tous deux étaient mutuellement invités. Ou encore la prolongation pour un an d’un accord de change, dit « swap », pour l’équivalent de cinq milliards de dollars, de l’oxygène pour les réserves de change de l’Argentine.

Par ailleurs, l’exemple du récent mégaport financé par la Chine au Pérou atteste d’une capacité d’investissement en infrastructures « que les États-Unis ne peuvent pas offrir », rappelle Alejandro Frenkel, expert en relations internationales à l’université de San Diego. Martine.

“Parfois, il (Milei) ressemble à un trumpiste capable d’accepter qu’en même temps il a besoin de Xi” Jinping, résume le quotidien La Nacion, voyant un trait pragmatique du président argentin, au-delà de sa rhétorique incendiaire.

Par ailleurs, si Milei n’a pas manqué de saluer la réélection de Trump comme la revalidation de sa propre ascension et de ses idées, les analystes sont très partagés sur le réel avantage que pourrait tirer l’Argentine d’un alignement systématique avec Washington.

Quelle aide de Trump ?

Une indulgence du FMI, à qui l’Argentine rembourse un prêt record de 44 milliards de dollars accordé (avec le soutien de Trump) en 2018 ? “Peut-être que des décaissements supplémentaires pourraient être débloqués”, spécule Ariel Gonzalez Levaggi. Mais une nouvelle donne, un nouveau prêt ? “Difficile.”

D’autant plus que Trump a nommé au Département d’État pour l’Amérique latine l’ancien chef de la Banque interaméricaine de développement (BID), Mauricio Claver-Carone, autrefois critique à l’égard de la gestion de Milei. Qui croyait, il y a quelques mois, que compter sur le lobbying de Trump pour obtenir davantage de fonds du FMI était « une illusion », une « perte de temps ».

Et au-delà des affinités affichées, Trump et Milei ont aussi des différences marquées : sur l’immigration, qui pour l’Argentin n’est pas un sujet. Sur le libre-échange : l’Américain est un protectionniste, partisan des tarifs douaniers protégeant l’industrie nationale tandis que Milei est un ardent défenseur de l’économie ouverte.

“Dans ce contexte, Milei pourrait être très déçu si Trump imposait de nouveaux droits de douane au monde entier, y compris sur les exportations argentines”, a déclaré Claudio Loser, ancien chef de l’hémisphère occidental du FMI. « À terme, suggère-t-il, ils pourraient conclure un accord de libre-échange bilatéral. » “Mais pas à court terme.” Une idylle fébrile, peut-être, mais qui résiste à l’épreuve du temps et des gestes concrets.

Argentine : Milei en rockstar pour présenter son dernier livre

Le président argentin Javier Milei a pris des allures de rockstar mercredi à Buenos Aires, lors d’une prestation devant des milliers de supporters pour le lancement de son nouveau livre.

24.05.2024

 
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