Un duel aux accents nostalgiques : les massacres zlatanesquesdes combats généraux, et cette fameuse défaite parisienne en 2012, ultime éclat d’un Saint conquérant. Depuis, 20 matches d’invincibilité pour Paris. Sur le papier, il faut s’attendre à une tuerie, d’autant plus que Luis Enrique aligne enfin un vrai numéro 9. Les étoiles semblent alignées pour un carnage de type 8-0 pour City. Retour sur la soirée du seul spectateur de PSG-Sainté : Louis Henryque.
Je reçois un message de mon beau-frère qui me propose une raclette triple morbier Vacherin. La tentation est énorme, mais non, je reste fidèle au sourire Colgate de mon capitaine, Marquinhos, soulevant un trophée écologique. Le bonheur est parfois simple : les pâtes au pesto rouge, de l’autre côté de l’oreiller, et un match de Ligue 1.
Stars soviétiques, Telegram et Forza Barça
Sur le terrain, le match démarre avec des Stéphanois du nom des stars soviétiques qui tentent leur chance face à Donnarumma. Une audace qui pourrait même émouvoir la cellule de recrutement parisienne, passée depuis peu de l’exotisme portugais à celui de l’Europe de l’Est. Ci-dessus, mon voisin crie comme si un Lego avait signé une attaque sous son pied. Sainté a-t-il encore des fans ? Dembélé finit par tirer au premier poteau. je murmure un « Oui » constipé, ce qui ressort presque malgré moi. Il est révolu le temps où le PSG me faisait crier de joie. Désormais, même un frisson discret fait l’affaire.
Luis Enrique s’impose un jeûne intermittent, mais nous impose un jeûne constant d’émotions. Je lutte contre mes addictions aux réseaux sociaux et je reste concentré sur le match. Il a fallu 20 minutes pour flux usine. DAZN ? Je m’excuse pour le mensonge. Merci Telegram et ses liens qui me supplient de m’abonner aux chaînes de paris sportifs. Affalé sur le canapé, téléphone à la main, j’ai l’air d’un joueur simulant une crampe. Mon écran Xiaomi, fissuré depuis une défaite rageante contre l’Atlético, laisse les coins devenir des points noirs. Mais bon, qui croit encore aux corners en Ligue 1 ?
Soudain un hurlement du voisin : « J’AI BLESSÉ, J’AI BLESSÉ, J’AI BLESSÉ ! » Je sors de chez moi en courant, à la recherche d’adrénaline et d’une bonne action, comme un éclaireur, et je frappe à sa porte. Il s’ouvre à moi, les larmes aux yeux, chapeau vissé, écharpe enroulée, édition pull de Noël Lamine Yamal. En arrière-plan, une TV 4K diffuse… Barça-Real, en clair, sur la chaîne L’Équipe. Mon voisin, italien devenu catalan par passion, m’attrape et crie : « Allez le Barça ! » avant de claquer la porte.
En douce
Je me retrouve seul sur le palier, avec mon écran aussi blessé que la cheville de Neymar, et le penalty de Dembélé apparaît vaguement sous mes yeux embués. Double. «Oui»Je murmure encore une fois, le poing levé mais le regard enfoui dans l’oreiller. Puis en seconde période, je me bats, je me bats pour rester fidèle. Les notifications m’assaillent, les pois wasabi sont morts et la bière 0% me fait bourrer de placebo. Je tombe en panne, j’allume la télé et j’appuie sur 21 sur ma télécommande. Un canal clair, des commentateurs français, des passes, du soleil, un Kylian incroyable. Mon regard retombe sur mon téléphone. Après une horrible confusion, Barcola marque… but refusé. Je souris par dépit.
Mon voisin exulte : Raphinha crucifie Real dans l’euphorie catalane. Pendant ce temps, Sainté revenait à un but de l’égalisation. Personne n’y croit. Ni les Stéphanois, ni les Parisiens. Le match se fond lentement dans le brouillard.
Lundi matin, machine à café. Les cernes bien en place, Jules Kounté, mon collègue autoproclamé expert en style et footballeur, arrive boosté à la caféine et aux reflets.
« Vous avez vu la passe de Jules, la tête de Raphinha, les dribbles de Yamal, même Mbappé était en feu ! »
Pas d’énergie pour admettre que j’étais devant PSG-Sainté. Alors je lâche :
« Ouais, c’était à un tout autre niveau… »
Et je sombre pour chercher un soupçon de réconfort dans les tweets partageant mon expérience solitaire, mon café tiède déjà oublié.
Ousmane Dembélé, finally on time
Attention, ceci est une fiction (pour ceux qui auraient pu avoir un petit doute et qui ont aussi un voisin fan du Barça)
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