ENTRETIEN – Le tempo comique de l’actrice lui a valu cette année le poste de présidente du jury du 28e édition du Festival International du Film de Comédie de l’Alpe-d’Huez. Rendez-vous dans la station iséroise du 13 au 19 janvier.
Fidèle à Claude Lelouch, qui l’a récemment dirigée dans Finalementémouvante dans le rôle de Simone Veil dans le biopic aux 2,5 millions d’entrées, Elsa Zylberstein maîtrise aussi la petite mécanique du rire, qu’elle a peaufinée récemment sur les tournages de Natacha et de C’était mieux demain, avec Didier Bourdon.
Madame Figaro . – Mon lien avec le Festival de l’Alpe-d’Huez ?
Elsa Zylberstein. – Je n’y garde que de bons souvenirs puisque j’ai reçu deux fois le prix d’interprétation féminine, pour Plan de table et Tout nous sourit. J’adore cet événement dont l’énergie est incomparable. C’est juste amusant.
Le festival en trois mots ?
Convivialité. Partage. Éclat… de rire. Tout ce dont j’ai besoin en ce moment.
Que vais-je y faire en dehors des projections ?
Manger des raclettes et des gaufres en parlant cinéma et en riant avec mes amis du jury : Noémie Saglio, Izïa Higelin, Gustave Kervern, Ken Scott et Tom Leeb. J’adore le ski, mais je m’en tiendrai aux pièces sombres. Aucun risque inutile.
Qu’est-ce qui me fait rire ?
J’aime les films qui sont « drôles mais pas seulement ». Les plus grandes comédies partent souvent de grands drames : je pense aux films d’Olivier Nakache et d’Éric Toledano, ou à La grande vadrouille, que je regardais souvent avec mon père. J’ai aussi un penchant naturel pour l’humour décalé, audacieux et politiquement incorrect des frères Farrelly, Adam McKay, Amy Schumer, Phoebe Waller-Bridge, que j’adore. Sac à pucesou Le Splendid, en France. Le bronzé et Le Père Noël est une poubelle restent indispensables.
Un récent dîner avec mon ami Gad Elmaleh m’a donné la dose d’endorphines qui me manquait
Elsa Zylberstein
L’humour est-il une arme ?
Je crois vraiment à cette citation : « L’humour est la politesse du désespoir. » Le rire vous sauve de tout, y compris des situations ennuyeuses et inconfortables.
Mon dernier rire ?
je viens de découvrir La Flamme, par Jonathan Cohen : Je n’arrive pas à m’en remettre. Un récent dîner avec mon ami Gad Elmaleh m’a aussi apporté la dose d’endorphines qui me manquait.
Est-ce que parler de moi dans les promos est une corvée ?
C’est particulier, mais ça fait partie du métier ! En revanche, je refuse de parler de ma vie privée.
Je suis fier de moi quand je termine un film et que je donne du temps aux autres
Elsa Zylberstein
Un malentendu à mon sujet ?
Quand j’ai commencé, je me souviens d’un article qui insistait sur ma prétendue légèreté, juste parce que le journaliste avait remarqué deux ou trois tenues accrochées dans ma chambre d’hôtel pour mon bal de promo. Je n’aime pas être réduit à une forme de superficialité. Je ne m’y reconnais pas du tout.
Qu’est-ce que j’aime que les gens disent de moi ?
J’aime les journalistes qui évitent les raccourcis. Je veux que toutes les facettes de ma personnalité comptent lorsque quelqu’un dresse mon portrait.
Est-ce que je mens lors des entretiens ?
Non, mais je devrais. Ne serait-ce que pour s’amuser un peu…
Je suis habité par l’envie de jouer, de transmettre, de partager
Elsa Zylberstein
Toujours le feu sacré ?
Tel. Depuis mes 18 ans, il anime mes journées et dirige ma vie. Je suis animé par l’envie de jouer, de transmettre, de partager. Après Simone : le voyage du siècleJ’ai reçu des messages de jeunes filles pour qui le film avait, par exemple, déclenché des carrières d’avocates. Le cinéma ne change pas le monde, mais s’il façonne les destins, c’est déjà énorme.
La dernière fois que j’ai été fier de moi ?
Les femmes ont du mal à reconnaître leurs réussites, moi en premier lieu. Mais je suis fier de moi quand je termine un film et que je donne du temps aux autres.
Ce que je vais faire après cette interview ?
Mes bagages pour partir en vacances.
Festival international du film de comédie de l’Alpe-d’Huez, du 13 au 19 janvier. festival-alpedhuez.com
Related News :