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« Sur les traces de Jean-Paul Belmondo »

Vous êtes co-auteur de À la vie avec le réalisateur du film, Rodolphe Lauga. Comment a commencé son histoire ?

Guillaume Canet: « Il y a d’abord eu une envie de réaliser des scènes d’action, de réaliser soi-même des cascades, de suivre les traces de Jean-Paul Belmondo. En plus, Le professionnel est l’une des inspirations majeures de À la vie : on retrouve le même archétype du héros qui se retrouve seul contre tout le monde… Et puis il y a eu la rencontre avec Thibault Lévêque, qui est un ancien membre du GIGN, passé d’une vie trépidante à celle de Monsieur Tout-le-monde suivant une blessure. À partir de là, nous avons posé les bases de À la vie. »

Comment vous êtes-vous préparé à ce rôle très physique de Franck Lazarev ?

« J’ai consacré six mois à la préparation physique. Dès le début avec Rodolphe, nous avons souhaité travailler au plus près des équipes du GIGN. Ils nous ont acceptés très gentiment. A la fin de la formation, un de leurs animateurs m’a même dit que j’avais pu intégrer le groupe. Ce qui est évidemment faux, mais j’en étais fier ! (rires) »

« Chaque décès lors d’une opération est considéré comme un échec »

Le film passe beaucoup de temps à présenter l’état d’esprit du GIGN et de ses membres. Pour quoi ?

« C’est grâce à notre rencontre lors de la préparation physique. Nous avons découvert des individus extrêmement intéressants, calmes et réfléchis, qui ont développé un véritable esprit de groupe, que ce soit en intervention ou même dans la vie de tous les jours, avec leurs compagnons. Ils ont également une philosophie frappante, selon laquelle la vie vaut plus que tout. Chaque mort lors d’une opération est considéré comme un échec, évidemment pour eux, mais aussi pour les personnes arrêtées. Il était important de donner de la substance à nos personnages. »

Revenons aux scènes d’action. Vous avez réalisé presque toutes les cascades : qu’est-ce qui a été le plus difficile au final ?

« Pour vaincre mon vertige ! » (rires) Même si je pratique des sports extrêmes, comme le parapente, j’ai un vrai vertige. Lors d’un entraînement au GIGN, quand je restais coincé en rappel, on se moquait de moi, et avec raison. Finalement, j’ai pu surmonter cette peur. Même si je dois avouer que lors du tournage sur le Sacré-Cœur, quand j’étais coincé un moment à 40 mètres du sol, je n’allais pas bien ! (rires). »

“Ils pensaient que nous étions fous”

Justement, le film présente des scènes dans des lieux emblématiques français, le Sacré-Cœur, les toits de Paris ou encore les jardins du château de Versailles. N’était-ce pas trop compliqué ?

« J’ai eu la chance d’avoir fait le film avec Rodolphe. Nous sommes amis, nous nous connaissons depuis plus de vingt ans et nous avons des automatismes qui nous aident à surmonter les difficultés. Rien qu’au château de Versailles, on nous prenait pour des fous parce que nous n’avions qu’un jour de tournage, alors qu’en temps normal, il en fallait trois. Mais nous avons réussi à respecter les délais sans précipiter le travail. C’est la chose la plus importante. »

Durée : 1 heure 35 minutes

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Critique :

Une modernisation réussie de la formule

Quand Guillaume Canet affirme que À la vie est fortement inspiré par Professionnel de Georges Lautner avec Jean-Paul Belmondo, force est de constater que c’est pour cause : point de départ similaire (l’ancien militaire, ici membre du GIGN, qui se retrouve lié à un complot contre son gré), mêmes cascades au ancien (ici une scène de parapente dans les jardins du Château de Versailles)… Mais nous sommes en 2025, et À la vie parvient à une certaine modernisation de la formule, notamment en développant ses personnages secondaires, qu’il s’agisse de Stéphane Caillard, qui est plus qu’une « simple demoiselle en détresse », Nassim Lyes, ou du couple formé par Zita Hanrot et Alexis Manenti.

Car après un départ tonitruant, À la vie Il faudra beaucoup de temps pour développer son histoire, l’intrigue contre le héros, mais aussi tout le contexte autour du GIGN. D’autres films d’action prennent également le temps de situer leur contexte (diffusé discrètement en fin d’année sur Amazon Prime video, le film australien La vie après le combat prend plus d’une heure pour raconter son histoire avant de se terminer par une longue scène de tatanes non-stop au visage), mais le rythme de À la vie peut surprendre, voire décevoir. Mais l’implication sincère de Guillaume Canet permet de dépasser ce cap, car il réussit à incarner un héros crédible en toutes circonstances.

 
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