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quelle est la dyspraxie évoquée lors de son procès ?

Éric Fougère – Corbis / Corbis via Getty Images Présentateur Stéphane Plaza lors d’une séance de portraits à Paris en 2017.

Éric Fougère – Corbis / Corbis via Getty Images

Présentateur Stéphane Plaza lors d’une séance de portraits à Paris en 2017.

SANTÉ – “ Je n’arrive pas à contrôler ma force car je suis dyspraxique et maladroit. » La défense de Stéphane Plaza, jugé jeudi 9 janvier pour violences conjugales contre deux anciennes compagnes, n’a pas suffi à convaincre le parquet de Paris. Il a requis 18 mois de prison avec sursis et 10 000 euros d’amende à l’encontre du célèbre agent immobilier et animateur de télévision. Mais quelle est la dyspraxie dont il dit souffrir ?

Devant le tribunal, le quinquagénaire a nié totalement toutes les violences dont les plaignants l’accusaient. Les doigts tordus d’Amandine, au printemps 2022 ? “ Je ne contrôle pas mes forces car je suis dyspraxique et maladroit (…) et je ne vois pas qu’elle souffre”. L’accusé a également nié l’avoir étranglée : « Il y a une force qui n’aurait pas dû exister, c’est un incident malheureux. »

Selon l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), la dyspraxie qu’il évoque est une « trouble de la coordination » neurologique lié, au moins en partie, à « une mauvaise représentation de leur corps dans l’espace « . On parle de TDC, pour « dyspraxie », ou TAC, « trouble d’acquisition de la coordination ».

« Vivre avec de grosses mitaines au quotidien »

Selon l’Assurance Maladie, la dyspraxie, qui fait partie des troubles « dys », est fréquente et touche 5 à 7 % des enfants âgés de 5 à 11 ans. ” Les garçons sont touchés 2 à 4 fois plus souvent que les filles, et on considère qu’il y a au moins un enfant touché par la dyspraxie par classe scolaire. », peut-on lire sur son site. Et ce dysfonctionnement de la zone cérébrale qui contrôle la motricité se traduit par des difficultés dans la apprentissages.

Une équipe du Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon a étudié ces troubles chez l’enfant. ” La construction mentale des différentes parties du corps, de leur position dans l’espace et de l’image que l’on perçoit de soi est difficile pour ces enfants. », ajoute Alice Gomez, chercheuse de l’équipe Neuroscience de l’expérience subjective et de l’entraînement mental (Eduwell) à Lyon. ” C’est un peu comme s’ils avaient de grosses mitaines et qu’ils devaient vivre avec au quotidien. », illustre-t-elle.

Outre les difficultés motrices, la dyspraxie est également responsable de troubles visuospatiaux. Le patient a des difficultés à organiser son regard, à repérer les éléments les uns par rapport aux autres dans l’espace ou à s’orienter par rapport à son corps, énumère l’Assurance maladie.

Stratégies pour vivre avec

La dyspraxie ne se guérit pas, mais la science a développé des stratégies pour mieux vivre avec elle. ” On trouve des compensations quand cela est possible, comme un clavier d’ordinateur pour écrire (…). Nous pouvons décomposer les tâches, décortiquer chaque activité, afin de trouver où les choses ne vont pas et y travailler. Le geste ne deviendra jamais automatique mais avec du travail, il deviendra plus facile »explique Delphine Dechambre, ergothérapeute, interrogée par le Journal des femmes.

Ce trouble persiste donc jusqu’à l’âge adulte. Mais si elle n’a pas été diagnostiquée durant l’enfance, elle est plus compliquée à identifier. Vous pouvez d’abord consulter votre médecin généraliste puis, selon les examens demandés, un psychomotricien, un ergothérapeute, un neuropsychologue ou un orthoptiste neurovisuel. Depuis 2005, les troubles « dys » sont reconnus comme « handicaps cognitifs » à partir du moment où ils deviennent trop handicapants dans la vie quotidienne.

La plateforme de téléconsultation Qare recense les symptômes possibles chez l’adulte : difficulté à gérer ses émotions et son temps ; difficulté à planifier la vie quotidienne; un manque d’équilibre et de coordination lors des mouvements; des difficultés à acquérir de nouvelles compétences, notamment dans le domaine professionnel ou lors de l’apprentissage de la conduite automobile par exemple ; difficulté à écrire, dessiner, taper…

« Chez certains adultes, la dyspraxie peut coexister avec d’autres troubles psychologiques, comme le trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDAH), la dyslexie, le trouble dépressif, l’anxiété ou les troubles du spectre autistique. », rappelle Qare.

Lors du procès de Stéphane Plaza, le procureur a rappelé les faits reprochés à l’agent immobilier : “M. Plaza est accusé d’avoir frappé, dénigré, humilié publiquement, tordu les doigts si fort que certains se sont disloqués et mordu. » Le jugement sera rendu le 18 février, l’occasion de savoir si l’argument de la dyspraxie aura eu un impact sur la décision du tribunal correctionnel.

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