L’année qui vient de se terminer a été incroyablement intense pour Maripier Morin, tiraillée entre le deuil que lui impose le suicide de son jeune frère, la joie de l’arrivée d’Henri, son deuxième enfant, et la profonde gratitude qu’elle éprouve envers son amoureux, Jean-Philippe Perras, toujours présent à ses côtés. Dans une interview émouvante, l’animateur s’est exprimé avec une grande vulnérabilité.
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Maripier, 2024 a été l’occasion de belles évolutions sur le plan professionnel, notamment avec votre arrivée chez Rythme…
Oui, et c’est fou comme la vie fait bien les choses. Quand j’ai perdu mon micro au WKND, j’étais un peu contrarié. Je me demandais comment j’allais construire mon année. En même temps, j’avais l’impression d’avoir foi. Je pensais que peut-être quelque chose d’autre allait se passer. L’appel de Cogeco, complètement inattendu, m’a permis de rencontrer Marie-Ève (Janvier). C’est une rencontre professionnelle, mais avant tout humaine. C’est un cadeau. Aujourd’hui, je suis prêt à recevoir ces projets. Je réalise à quel point j’ai de la chance.
Était-ce une décision que vous avez prise avec votre amoureux ?
Oui, j’en ai parlé avec mon homme. J’avais envie de faire ce projet, humainement et émotionnellement. Nous avons récemment annoncé que notre émission était numéro 1, tant sur les radios musicales que sur les radios parlées. C’est un exploit !
Ce mandat s’intègre-t-il bien dans votre emploi du temps ?
C’est un excellent emploi du temps pour une maman. Le matin, j’ai le temps de prendre le petit-déjeuner avec ma famille, d’habiller ma fille pour la garderie et parfois même de reconduire mes enfants à la maison. Sinon, c’est papa qui s’en occupe. Chaque jour, je récupère mes enfants à la garderie. Je vous dirais que pour ma vie de famille, c’est un horaire idéal. Comme c’est quatre jours par semaine, le vendredi j’ai du temps pour mes autres projets.
Parce qu’il y avait aussi OD Tentations au soleil…
Oui, et ce serait l’émission la plus regardée depuis la création de Crave. C’est encore foutu ! La marque est tellement forte ! Je pense que les gens étaient curieux de me revoir dans l’animation. Ils étaient ravis de trouver des candidats notables. Beaucoup ont de grandes plateformes et amènent leur base de fans. C’est un spectacle de bonbons et la réponse est extrêmement positive.
Était-ce une joie pour vous de renouer avec l’animation télé ?
Oui, et je me pince car tout ce que je fais professionnellement en ce moment s’accompagne d’un grand sentiment de liberté. Ils me disent : « Sois toi-même, on te prend tel que tu es. » Se sentir aimé, soutenu, désiré est véritablement un cadeau. Cela me permet d’essayer des choses, de ne pas avoir peur, de ne pas me sentir obligé de m’intégrer dans quelque chose qui ne me convient pas. Au contraire, j’ai le droit d’explorer.
Continuez-vous votre rôle d’entrepreneur chez Mox ?
Oui, et le marché du sans alcool a explosé. Mox se démarque par la composition de ses cocktails. Nous travaillons uniquement avec des ingrédients frais. D’autres commencent à nous imiter : c’est bon signe. Les gens sont heureux de consommer des boissons non alcoolisées pour varier les plaisirs, passer d’une consommation alcoolisée à un produit sans alcool, se détendre pendant la semaine. Nous sentons que le sans alcool s’implante définitivement dans les cuisines.
Vous venez également de nous offrir un sac à main Bugatti…
Oui! Cela fait deux ans et demi que je discute de ce projet avec Bugatti. Pour moi, il était important que ce sac soit parfait à tous points de vue. Je suis du genre à sortir avec 12 petits sacs, et le sac parfait n’existait pas, alors j’ai décidé de le créer. Il peut être utilisé aussi bien par un professionnel que par une maman. Le dessous est déperlant, il contient un petit sac bandoulière pouvant être porté seul. La pochette est isotherme et peut donc être utilisée comme boîte à lunch. Pendant que j’exprime mon lait, à la fin de l’émission de radio, je le mets dans mon sac isotherme et je rentre chez moi. Il y a aussi une section pour l’ordinateur portable et il y a même un AirTag. Le sac a été ultra pensé pour cocher toutes les cases. J’ai donné au sac le nom de mon frère Raphaël et pour chaque sac vendu, un montant sera reversé aux Maisons Péladeau en son nom.
Les Maisons Péladeau sont des centres d’aide et d’accompagnement pour ceux qui rencontrent des problèmes de dépendance à l’alcool et/ou aux drogues…
Donc. C’est là que je suis allé en thérapie. Le sac me donne un peu l’impression d’emmener mon petit frère partout avec moi. Pour chaque sac vendu, 5 $ serviront à aider une personne qui souffre d’addiction et qui souhaite s’en sortir. Mon frère et moi avons tous deux fréquenté les Maisons Péladeau. Nous avons à notre tour bénéficié de ces centres qui ont une grande importance dans ma vie. Je fais également partie du CA ; C’est ma façon de redonner.
Au cours de la dernière année, vous avez également connu de grandes joies et de grands malheurs. Comment résumer cette année unique ?
J’ai connu les deux extrêmes. Je ne suis pas en paix avec le suicide de mon frère. Le suicide est extrêmement violent. Il est difficile de donner un sens à un tel acte. Je ne pense pas pouvoir un jour comprendre le choix de Raphaël. (Maripier s’arrête, ému…) Pour toujours, l’arrivée de mon garçon résonnera avec le départ de mon frère. Je trouve ça ennuyeux pour Henri, mais en même temps, ce n’est pas sa responsabilité. C’est pour cette raison que nous redoublons d’efforts pour essayer d’être brillants pour nos enfants, de garder le cap. Cette souffrance est en moi. À un moment donné, je vais devoir aller m’asseoir dans un cabinet de psychologue et pleurer mon petit frère… Parce que dans mon quotidien, c’est comme si je n’avais pas le temps.
En tant que mère, vous ne voulez pas vous laisser submerger par vos émotions : il faut être forte pour sa famille, non ?
Je pense qu’inconsciemment, je ne prends pas le temps. On dirait que j’ai peur de me lancer là-dedans, mais je sais que je devrai le faire un jour. Si j’ouvre la porte, j’ai peur d’éclater. C’est une émotion vive, qui bouleverse. Je ne peux pas me laisser dériver. Je pense qu’il est important de profiter du départ de mon frère pour envoyer un message. Pour ceux qui restent, pour ceux qui luttent encore contre cette maladie, pour leur entourage, mais aussi pour le regard que l’on porte sur l’addiction. Je sais qu’à jamais, à travers mon histoire et celle de mon frère, je ferai place à l’addiction dans mon discours.
Comment vont tes parents ? Comment font-ils face à l’indicible ?
Je pense que nous sommes tous dans le même bateau. Avant que cet événement ne se produise, ils étaient sur le point de commencer la construction d’une nouvelle cabane. Se consacrer à ce projet les maintient à flot. Ma mère nous a dit plusieurs fois qu’elle avait l’impression que lorsque le chalet sera terminé, il faudra le récupérer… En même temps, le temps fait des ravages. Pendant les vacances, nous étions tous ensemble chez nous à Granby avec ma belle-sœur et sa famille pour passer ce premier Noël sans lui. Ensemble… (Maripier s’arrête encore, au bord des larmes, et continue avec difficulté.) Je pense qu’il est important qu’on se soutienne, qu’on essaye de survivre à ce deuil, et qu’on continue d’avancer, un jour à la fois.
Ce geste irrémédiable confirme-t-il votre décision de rester abstinent, un jour à la fois ?
J’aurai toujours peur de la dépendance car elle m’aura éloigné de mon frère. Il est évident que la promesse que j’ai faite est renouvelée et qu’elle est plus forte que jamais. Je sais qu’à petite, moyenne ou grande échelle, c’est ce qui attend les personnes aux prises avec une addiction si elles se laissent tenter par la rechute. Quoi qu’il en soit, mon choix de vivre sobre va bien au-delà des substances. Je vis une vie de sobriété émotionnelle. Je veux être là tout le temps, dans les bons comme dans les mauvais moments. J’essaie d’accueillir les choses telles qu’elles sont, sans les amplifier ou les aggraver à travers le prisme de l’addiction et de la consommation.
À travers tout cela, il y a eu la naissance de votre fils, votre deuxième enfant…
Oui, presque deux ans jour pour jour après Margot. Nous avons une petite fille qui est un peu réactive à l’arrivée de son frère. Elle était amoureuse d’Henri, mais on sent qu’elle a parfois l’impression que sa place est un peu compromise. On sent qu’elle a besoin d’être rassurée. On lui dit qu’Henri ne prend pas sa place, qu’on l’aime tout autant. Tous les parents vivent cela.
Pouvez-vous compter sur un super petit ami ?
Nous formons une bonne équipe parentale, Jean-Philippe et moi. Nous nous réajustons si nécessaire, nous parvenons à dialoguer, à avancer, à nous retrouver dans une parentalité qui nous convient. Je trouve beau que nous puissions voyager ensemble sur la même longueur d’onde.
Pouvez-vous réserver du temps en couple ?
Non, pas vraiment… (rires) À un moment donné, nous en aurons. Ce serait bien pour nous de prendre des vacances ensemble. L’automne dernier a été tellement intense… Mes beaux-parents nous ont beaucoup aidés, entre autres parce que les miens étaient occupés à construire leur chalet. Tout est retombé dans leur jardin. Je ne me sentais pas à l’aise de leur demander quelques jours de plus. Mais je pense qu’il est important de préserver notre couple. Jean-Philippe a de grandes capacités de communication, plus que moi.
C’est quand même surprenant…
Il réussit toujours à me faire parler. J’ai de la chance : j’ai un partenaire en or. Je dis souvent à quel point c’est précieux et que j’ai décroché le jackpot ! (Maripier s’arrête encore avant de continuer, bouleversé.) Je ne sais pas si Jean-Philippe s’est rendu compte à quel point j’étais un sale connard quand nous avons commencé à sortir ensemble ! (rires) La vie nous réservait des défis majeurs. J’ai tellement de chance qu’il soit là, à chaque étape, beau et moins beau, et qu’il reste toujours aussi fort, présent, disponible, sensible et attentif. J’ai vraiment un super petit ami. Actuellement, je parle beaucoup à mon frère. Les quatre dernières années ont été dures… Avoir une petite pause nous ferait du bien…
La nouvelle année sera-t-elle l’occasion d’un nouveau départ ?
Je veux que ce soit une année de lumière, de douceur. J’ai envie de me laisser surprendre par la vie, sur le plan émotionnel, humain et professionnel. Malgré tout ce que nous avons vécu cette année, je me sens plus fort et plus résilient que jamais. Il semble qu’il y ait en moi une force que je n’avais jamais soupçonnée…
Les filles du déjeunerDu lundi au jeudi, de 11 h 30 à 13 h 01, à Rythme FM. Pour découvrir ses produits sans alcool Mox, rendez-vous chez votre épicier IGA ou sur le site moxmocktail.com/fr. Pour acheter le sac Raphael, rendez-vous sur bugatticollections.com. A voir ou revoir OD Tentations au soleilallez à Crave. Pour en savoir plus sur ses différents projets, consultez ses réseaux sociaux.
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