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« Qui a connu Giovan Battista Anniballi ?

Le prénom italien était Giovan Battista. A-t-il été francisé et est devenu Jean-Baptiste à son arrivée en Belgique ? Randy se heurte partout à l’impossibilité d’en savoir plus.

Sa grand-mère est décédée au début des années 1980, alors qu’il était lui-même enfant. Il ne peut donc compter sur personne dans l’entourage familial pour lui parler de ce grand-père. Et ce qu’il sait ne représente pas grand-chose. Il épousa Simone Wauthy, habita chaussée de Courcelles à Gosselies et leurs enfants s’appelaient, dans l’ordre, Elvire, Hélène et Jean-Louis Anniballi.

Et c’est Randy, fils du cadet, qui cherche à reconstituer l’histoire familiale. « Ce n’est pas facile de vivre dans une famille où l’on connaît si peu son passé. A ce stade de mes recherches, les réponses viennent de mon grand-père émigré d’Italie. J’ai besoin « d’apprendre qui il était. D’où vient-il et pourquoi ? Est-ce la pauvreté qui l’a poussé à quitter son pays et à tenter sa chance ici, dans les mines de charbon ?

Une photo rare montre Giovan en costume-cravate, avec Simone et leur premier enfant, Elvire. ©DR

Simone Randy croit comprendre qu’il n’est pas arrivé directement en Belgique mais a vécu quelque temps en Espagne.

L’Espagne est alors déchirée par la guerre civile. Nous sommes dans la seconde moitié des années trente et le jeune Giovan Battista Annibali aurait combattu dans les rangs franquistes ou du côté républicain.

Ce passé, cependant, n’a laissé aucune trace que Randy n’ait pu retrouver. Qui contacter ? Existe-t-il des archives consultables ? Son grand-père a-t-il déserté ? Pourquoi a-t-il décidé d’aller en Belgique où les mines manquaient de main d’œuvre ? Randy aimerait savoir ce qui l’a poussé à traverser les Pyrénées, traverser la et rejoindre la Belgique où il allait commencer une nouvelle vie dans les mines de charbon.

Il avait du charme et Simone était ravissante. Le couple aura trois enfants mais le bonheur sera de courte durée. Giovan mourrait jeune, de cette maladie, la silicose, causée par l’inhalation de poussière de charbon.

Maladie du charbon

Son petit-fils se dit animé par ce besoin de connaître ce passé et de transmettre cet héritage à ses propres enfants. Lui et Angélique en ont trois : Trinity, Lucas et le petit Castiel. “Quand ils me posent des questions sur leur arrière-grand-père, ce que je sais de lui, c’est en trois minutes.”

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Giovan Battista Anniballi décède donc en 1946. Sa veuve, Simone, emménage alors chez un certain Mario que Randy a longtemps cru être son grand-père biologique. Il n’a appris que bien plus tard que son véritable grand-père était ce Giovan Battista dont personne ne pouvait lui parler.

Sa mère possédait cependant deux ou trois photos en noir et blanc. « Maman savait qu’il était mineur, qu’il avait eu la silicose, qu’il en souffrait et qu’il en était mort. Il n’y a eu aucun traitement. Il a fallu du courage à ces hommes pour descendre au fond de la mine, travailler six jours par semaine, risquer votre vie et détruire votre santé.

Pouilles ou Sicile

Randy a deux photos du grand-père. Giovan ne sourit à aucun d’entre eux. Nous voyons un homme fier, digne et responsable. Un homme carré. Une photo le montre en costume-cravate, avec Simone et leur premier enfant, Elvire, très potelée.

Plus il revient sur la question, plus Randy est convaincu qu’il doit y avoir une famille quelque part en Italie. Quelqu’un a dû recevoir une série de ces photos et les avoir conservées dans un album où elles se trouvent peut-être encore.

Des éléments amènent Randy à affirmer que son grand-père était originaire des Pouilles ou de Sicile.

Randy pensait que les réseaux sociaux pourraient l’aider. Pendant des semaines, il a répertorié les Anniballi inscrits sur Facebook et les a contactés, un à un. Certains ont répondu, d’autres non. Des mois de recherche ont finalement échoué.

Mort de silicose en 1946, Anniballi laisse une veuve – Simone, née Wauthy –, deux filles et ce petit garçon de trois ans, Jean-Louis Anniballi qui, trop jeune, ne garde presque aucun souvenir de lui. « Papa parlait peu de son père. Il se souvenait de sa toux et du sang qu’il crachait de ses poumons. Des images qu’il a gardées toute sa vie. Un homme en souffrance, mort d’une manière atroce.

Soixante-dix-huit ans plus tard, Randy souhaite rendre hommage à ce grand-père, reconstituer son histoire, redécouvrir ce passé et ses racines, et peut-être découvrir une famille en Italie. Voici l’adresse à laquelle toute information peut lui être transmise : [email protected]

 
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