Impayé depuis plusieurs mois
L’organisateur est l’ASBL Ether Agence de Namur Vincent Charlier. “Pour éviter qu’il puisse m’attaquer pour calomnie et diffamation, je le surnommerai Gargamel.” L’asbl, spécialisée dans la production et l’organisation de concerts, a loué la salle Delta à Namur et programmé le stand-up de Pierre-Emmanuel intitulé Ça ne s’est pas passé comme prévu. C’est elle qui gérait et recevait l’argent de la billetterie. En échange, l’organisateur a versé une redevance à l’artiste. « Je pense que ma série n’a jamais aussi bien porté son nom (rires). Après avoir lu le mail, j’ai décidé d’appeler la Province (NDLR : propriétaire du Delta). J’ai appris que Gargamel n’avait jamais payé la location de la salle de mon spectacle et ce n’était pas la première fois que The Delta lui lançait un ultimatum en disant : “Si vous ne réglez pas tous vos impayés, nous annulerons nos prochaines collaborations.” Cet ultimatum, Gargamel l’a reçu en septembre et s’est bien gardé de me le dire alors que je continuais à faire de la publicité pour Namur. Des éléments confirmés par le directeur de Delta, Philippe Horevoets. « On ne pouvait plus faire comme si de rien n’était lorsque le programmateur a reçu plusieurs relances pour régulariser les comptes. Nous n’avions pas d’autre choix que de prendre cette décision difficile. C’est dommage car nous avons eu une collaboration longue et intéressante avec cette organisation à but non lucratif.
PE quitte la matinale de Tipik
1700 € de location
En apprenant cette décision par le Delta, Pierre-Emmanuel a pris son destin en main. Pour ne pas décevoir son public, et sans doute s’attirer ses foudres même s’il n’est en aucun cas responsable, il décide de payer le loyer de la salle de spectacle Delta : 1 700 € à ses frais. « Il était hors de question qu’un type escroque les gens qui venaient me voir. » Comme il l’explique dans sa vidéo, il est convaincu que le public n’aurait pas récupéré son argent. « Il dit dans son email d’annulation qu’il préviendra les gens et les remboursera le plus rapidement possible. Mais je n’y crois pas une seule seconde. Vous avez des dettes auprès de la salle depuis des mois, vous n’êtes pas capable d’assurer un spectacle à guichets fermés et vous allez me faire croire que vous allez rembourser les gens ? Pour toutes ces raisons, PE a conclu un nouveau contrat avec Delta. Pour le plus grand plaisir du public mais aussi du directeur de l’espace culturel provincial. “Si le spectacle avait été annulé, les spectateurs se seraient retournés soit contre l’humoriste, soit contre le Delta”, commente Philippe Horevoets. «Je suis donc ravi de cette solution.»
PE ne regrette pas d’avoir payé pour jouer vendredi au Delta. « Honnêtement, ça valait le coup. » A la fin de son spectacle, il racontait encore l’histoire sur scène. Ce qui a valu à Gargamel, le producteur à but non lucratif, une huée d’anthologie. “Moi, mon public, je ne me fais pas arnaquer.”
« Mon année 2024 a été catastrophique »
Vincent Charlier, directeur de l’asbl Ether Agency, ne conteste pas les faits. « Mon année 2024 a été catastrophique. Cela a entraîné mes finances dans le rouge. J’ai en effet une dette envers le Delta que je n’ai pas pu rembourser à temps. Je comprends tout à fait cette décision d’annuler le spectacle. Je n’ai aucune excuse. Le Namurois explique que depuis qu’il a lancé l’agence en 2020, il travaille seul, avec ses fonds propres, tout en étant bénévole. « Je suis passionné et j’espérais vivre de cette activité, être salarié. Mais je ne peux pas le faire pour le moment.
Sa situation s’explique par l’accumulation de mauvais choix. «Cette année, la programmation des artistes m’a coûté plus cher que ce que j’avais prévu. De nombreux événements n’ont pas été rentables cette année. Même si l’humoriste ne l’a pas demandé, Vincent Charlier compte lui rembourser la location de la salle Delta. « L’argent généré par la vente des billets m’a permis de rembourser d’autres dettes. Pour les prestataires restants, comme le Delta ou l’artiste, je compte m’entourer afin de proposer des objectifs de remboursement clairs, même si cela prend plus de temps. Tout le monde récupérera son argent. Cela n’a jamais été une arnaque. Pour sortir de cette spirale négative, Vincent Charlier envisage de changer ses habitudes en 2025. « J’organiserai moins d’événements, je les trierai avec soin et, surtout, je ne traiterai qu’avec des organismes où il y a une barre pour assurer un complément de revenus. .» Comme il s’en doute, cette histoire risque de nuire à sa réputation. « Je continuerai à travailler avec ceux qui comprennent ma situation. Je ne veux pas déposer le bilan. »
Related News :